Le CCFD-Terre Solidaire au Forum Social Mondial

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mercredi, avril 3 2013

MAGHREB-ORIENT EXPRESS: Tunis : capitale altermondialiste Dimanche 31 mars 2013

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Visionnez l'émission sur la chaîne TV5 Monde sur le lien suivant:

http://www.tv5mondeplus.com/video/31-03-2013/maghreb-orient-express-445129

Camille LEPRINCE, chargée de mission au CCFD Terre Solidaire pour la région Maghreb-Machreq revient sur le FSM et sur les enjeux d'un tel évènement dans la situation actuelle tunisienne.

mardi, avril 2 2013

Les Tunisiens comme des funambules …

carte_postale_REVOLUTION.jpgTout est possible, c’est l’impression qui ressort de cette semaine au forum social mondial à Tunis… les Tunisiens rencontrés semblent être des funambules au-dessus de leur Révolution. Vers quoi l’avenir va pencher ?

Certains prônent de poursuivre la lutte pour défendre des droits économiques et sociaux, obtenir du travail dans des conditions décentes, la lutte contre la corruption des fonctionnaires du régime de Ben Ali dont certains sont toujours en poste, le droit et la liberté de s’exprimer…

D’autres prônent le rassemblement du peuple tunisien pour avancer, maintenant que la Révolution est terminée, car tout va bien, la Tunisie est en sécurité. Mais avancer ensemble vers quel modèle ? Difficile d’en tracer les contours…

Un petit groupe de salafistes aperçus furtivement défendent le droit des femmes à porter le nikab, pas d’échange possible en partie à cause de la langue mais surtout de nos convictions trop à l’opposé.

Des femmes s’inquiètent pour leurs droits. Elles disent qu’elles se battent pour préserver leurs acquis face aux programmes des partis comme Ennahda. Elles disent aussi qu’elles sont nombreuses et qu’elles ne se laisseront pas faire. L’assemblée des Femmes qui a ouvert le FSM et les nombreux ateliers animés par l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates montrent leur forte implication dans la société civile.

De nombreux jeunes étudiants sont venus au forum voir ce qui s’y passe et s’interroge : à quoi cela va servir ? Comment cela va permettre de changer les choses en Tunisie ?

Les chauffeurs de taxis s’improvisent VRP, vantant les beautés de leur pays pour faire revenir les Touristes en Tunisie…

Et les grands absents, la majorité de la population tunisienne, les exclus des campagnes aux villes, quelle voix au chapitre auront-ils après ce forum, ceux qui n’ont pas reçu cette bouffée d’air ?…

Oui, après ce FSM, on a l’impression que l’équilibre tient à un fil….

par Sidonie Delhomelle

« Seule la mort m’arrêtera de lutter »

Chico-300x225.jpgAu lendemain du FSM de Tunis, quel avenir pour ce rendez-vous alter-mondialiste?

Le Conseil International s'est réuni dimanche après-midi afin de définir la forme donnée au(x) futur(s) FSM. Aujourd'hui, nous n'en connaissons pas encore les contours. Mais, en attendant, découvrez l'interview de Chico WHITAKER, père fondateur du FSM :

http://nawaat.org/portail/2013/04/01/chico-whitaker-pere-fondateur-du-fsm-seule-la-mort-marretera-de-lutter/

Aurélie DIDIER-LAURENT

Toi aussi, propose ton logo pour le climat!

logoklima.jpgJe parie que vous connaissez tous:

- le logo pour la lutte contre le sida... le petit ruban rouge,

- celui des jeux olympiques... les 5 cercles de couleur,

et pourquoi pas un logo mondial pour l'urgence et la justice climatique?

C'est donc le défi que l'association BIZI s'est lancé: proposer à tous de créer son logo pour le climat! Un défi qui va au delà du FSM:

http://www.bizimugi.eu/wp-content/uploads/2013/03/Logoklima-10-izenpetzaile.pdf

Un jury international élira le meilleur logo.

J'ai crée mon logo. A vous maintenant!

Aurélie DIDIER-LAURENT

samedi, mars 30 2013

Justice transitionnelle, kesako?

justice_transitionnelle.jpgEn Afrique, le processus de justice transitionnelle a commencé à la fin de l'Apartheid en Afrique du Sud, mais ce concept a vu le jour en Amérique latine suite aux différentes Révolutions qui ont mis fin aux dictatures (Chili, Argentine...)

L'idée étant de mettre en place une justice alternative car la justice traditionnelle était corrompue et la population ne lui faisait pas confiance.Le but étant que les populations qui ont connu une crise, dictature, ont été victimes de conflit se retrouvent et puissent obtenir la vérité.

Ce concept de justice transitionnelle repose sur 4 piliers;:

  1. Le droit à la vérité: pour que les victimes connaissent l'identité de leur bourreau, mettre fin aux zones d'ombre en faisant toute la vérité sur la période concernée.
  2. Le droit à la justice: si suite au processus de justice transitionnelle les victimes ne sont pas satisfaites des résultats obtenus elles peuvent recourir à la justice traditionnelle.
  3. Le droit à la réparation:les victimes reconnues doivent pouvoir être "indemnisées" dans la mesure du possible ce qui n'est pas toujours possible notamment en cas de meurtre.
  4. La garantie de non répétition: à la fin du processus, des recommandations sont émises par la commission pour éviter que de nouvelles crises puissent se reproduire (réformes des institutions par exemple).

Mais la mise en place de ce processus n'est pas toujours évidente notamment lorsque les institutions de l'ancien régime responsable des crises sont toujours en place (justice, armée, classe politique) . Pour que cela soit efficace, il faut également obtenir la confiance de la population et des victimes, pour qu'elles acceptent de témoigner. Il faut également une réelle volonté de la part des autorités et pas simplement un discours de façade pour faire bonne impression auprès des bailleurs internationaux.

De plus, suivant son mode de constitution et les prérogatives qui lui sont accordées, la commission dispose d'une marge de manœuvre et d'une capacité d'action plus ou moins réduite.

Etant déjà allée au Togo deux fois par le passé pour travailler avec une ONG locale, j'étais tout particulièrement intéressée par cet atelier.

Pour faire court le Togo a connu une période agitée en 2005 suite à la mort de son président Eyadema, vec des élections truquées qui ont porté son fils Faure au pouvoir. Durant cette période, de nombreuses exactions ont été commises à l'encontre de la population, et on estime que plus de 1000 personnes ont trouvé la mort, sans compter les personnes torturées...

Il faut aussi garder en tête, que durant tout le régime de Eyadema de nombreuses exactions ont été commises.

Suite à tous ces évènements, c'est en 2006 qu'une commission de réconciliation a été mise en place pour tenter de faire toute la lumière sur une période allant de 1958 à 2005 et permettre à la population de se ressouder.

Un rapport de 300 pages a vu le jour, et 68 recommandations ont été déposées mais à l'heure d'aujourd'hui peu de chose ont évolué.

Tout l’intérêt de cet atelier reposait sur les différents partages d'expériences et témoignages entre les participants qui ont abordé le cas du Maroc, du Québec ou encore de la Tunisie pour qui la question est plus que jamais d'actualité.

Il me semble évident que la réussite de ce processus en Tunisie est capitale pour l'avenir du pays.

Camille LEBOUVIER

jeudi, mars 28 2013

Et toi, pourquoi tu ne vas pas voter ?

C’est le jeu de 6 comédiens qui interprètent des citoyens tunisiens qui ont toutes les raisons du monde pour ne pas aller voter… Un jeune qui ne croit plus aux hommes politiques ; une femme au chômage ; un jeune qui préfère quitter la Tunisie et chercher un avenir meilleur en Italie ; une femme que son mari oblige à voter comme lui ; un jeune homme qui ne croit pas en la démocratie ;

Grâce à la technique du théâtre-forum, l’association CARAVANE THEÂTRE de Tunisie a poussé le public à convaincre les comédiens de revenir sur leur décision.

Un moment frais, ludique et pédagogique !

Par Aurélie DIDIER-LAURENTthéâtre forum

Vivre la Palestine : Apprendre et comprendre par le jeu

La plateforme des ONG françaises pour la Palestine a animé un atelier intitulé « Vivre la Palestine ». A à travers différents jeux de société, les participants sont confrontés aux difficultés rencontrées par les Palestiniens pour faire valoir leurs droits :  Le droit à la libre circulation rendue difficile voire impossible avec la présence des nombreux check points.  Le droit à exercer une activité. L’exemple est donné d’une famille habitant d’un côté du Mur et ayant ses oliviers de l’autre côté ; le nombre de  laissez-passer étant très limité, les jeunes risquent leur vie pour passer illégalement à travers les montagnes. De même pour les pêcheurs de Gaza qui ne peuvent pas sortir leurs bateaux au-delà d’une bande de 3 miles en mer sans risquer les assauts des frégates israéliennes.

Les mots qui ressortent après le jeu : impuissance, frustration, épuisement, arbitraire, rage…  permettent d’ouvrir les échanges sur la situation quotidienne des Palestiniens.

Sidonie Delhomelle

jeu palestine1jeu palestine2

Une marche d'ouverture sous le signe de la rencontre

IMGP9980_bis.jpgLa première journée du Forum Social Mondial a été marquée par la marche d'ouverture dans les rues de Tunis. Des milliers de militants venus du monde entier se sont retrouvés à 16h sur la place du 14 janvier 2011, rebaptisée après la révolution. 

Dans le cortège, les membres du CCFD Terre Solidaire ont pu débattre des questions de l'écologie, de finance mondiale mais aussi de la révolution dans les pays arabes avec les autres militants africains, européens, asiatiques et latino-américains.

À la fin de la marche, des militantes ont pris la parole sur la scène spécialement installée dans le stade Menzah. Algérie, Mali, Palestine, IMGP0052_bis.jpgTunisie... ...chaque pays était représenté. Basma Belaïd, veuve de Chokri Belaïd assasiné en février dernier, a exprimé sa révolte (retrouvez un extrait audio de son intervention en bas de ce billet) avant que la foule accueille Gilberto Gil, ancien ministre de la culture au Brésil pour 1h30 de concert.

Mélange des cultures et des expériences, cette marche a permi de rencontrer d'autres militants mais aussi de débattre sur les manières de changer la société. Le Forum Social Mondial est bel et bien lancé !

par Nelson CARDOSO

mercredi, mars 27 2013

Ça y est, c'est parti ! Les ateliers du CCFD Terre Solidaire commencent !

atelier citoyenneté 1"Mobilisation de la jeunesse et éducation à la citoyenneté. Réflexions et échanges entre acteurs de quatre continents". Première partie

C’est vrai, on commençait à être impatients de voir à quoi ressemble le campus et surtout le forum social ! Avec un retard très modeste, le temps que la cabine de traduction soit en place, l’atelier du CCFD Terre Solidaire a commencé avec un groupe qui s’est étoffé encore un peu après, jusqu’à une cinquantaine de participants dans l’ampli. Vrai pari que de discuter de concepts tels que démocratie, citoyenneté, identité, vivre ensemble ou mémoire collective en jonglant avec quatre langues – français, arabe, anglais et espagnol. L’auto-gestion a plutôt bien fonctionné dans les groupes formés autour de chacune des 5 idées. Un premier tour pour se dire laquelle nous pose le plus de défis. Puis un deuxième pour réfléchir à celle qui nous semble un idéal à poursuivre et la définition qu’on lui donne. Des échanges riches, des découvertes, des questions en suspens… la deuxième partie de l’atelier permettra d’y revenir sur des exemples concrets de pédagogies proposées par les partenaires du CCFD.

Quelques phrases marquantes de cette matinée :

« La citoyenneté est un processus de long terme, comment en faire un processus durable ? On parle ici de la jeunesse mais les jeunes vieillissent et sur le long terme, les aînés sont les jeunes d’hier. »

« Il est important d’exercer sa citoyenneté à différentes échelles, locale, nationale et peut-être mondiale. On a mis l’accent dans le groupe sur la place de l’éducation, sur les différents moyens qui s’offrent aux jeunes. Et on n’a pas beaucoup parlé jusque-là130327_atelier1bis.jpg des responsabilités qui viennent avec la citoyenneté. »

« Pour Nida, palestinienne qui vit en Israël, l’Etat d’Israël se dit démocratique alors qu’elle est exclue de cette démocratie. D’où un rapport particulier à ce mot, il faut combattre la définition qu’en donne Israël. »

« Des jeunes lycéens tunisiens ne perçoivent la démocratie qu’à travers la liberté d’expression qui est nouvelle. Mais en même temps, ils pensent que la démocratie amène trop de liberté, elle fait craindre l’anarchie. »

« les réflexions sur le vivre ensemble ont fait apparaître la question de l’individu par rapport à la collectivité. Il faut lutter contre les préjugés, l’ignorance pour ne plus avoir peur les uns des autres. C’est un mouvement perpétuel entre le je et le nous. »

« Pour vivre ensemble, il faut avoir un but commun : perpétuel va et vient entre individu et collectif. Apprendre à agir ensemble pour vivre ensemble. L’action unifie. »

Benoît RUSCH

mardi, mars 26 2013

Avant que le FSM ne commence… nous avons vibré au son de la lutte des femmes.

assemblée des femmesExtraits de l’assemblée des femmes vécue le mardi matin 26 mars sous le slogan  « Femmes en lutte »

« L’assemblée des femmes est un moment primordial pour nous, femmes, afin qu’on se retrouve toutes ensemble pour exprimer notre solidarité avec toutes les femmes en lutte et notre rejet du capitalisme sauvage et de tout modèle du développement qui nous chosifie, nous marginalise, nous violente, nous abandonne au chômage et à la précarité et nous exclut des lieux de décisions et des richesses.

Nous voulons que notre présence soit aussi grande que sont nos luttes contre les discriminations et aussi importante que notre combat pour qu’un autre monde soit possible.

Faisons de cet espace un moment de partage d’expérience, de solidarité, un moment pour nous ressourcer de notre créativité militante, de notre combativité et des différentes formes de résistance et de lutte : lutte contre les violences à l’égard des femmes dans l’espace privé et public, au moment de conflits et de paix ; lutte contre la féminisation de la pauvreté et de la précarité ; lutte pour l’accès à la terre et au logement ; lutte pour nos droits sexuels et reproductifs ;lutte pour préserver notre planète et notre santé.

Nous voulons que notre présence dans la Tunisie de la dignité soit la voix de la révolution et non celle d’une voix de liberté à étouffer.

Portons ensemble la voix des femmes contre le patriarcat dominant et contre toutes les formes de fondamentalisme et d’intégrisme voulant s’approprier et contrôler nos corps.

Votre présence est l’expression de votre solidarité avec nous femmes tunisiennes et avec toutes les femmes de la région arabe en luttes pour que le processus révolutionnaire en cours soit celui des droits et des libertés.

Soyons nombreuses, soyons solidaires…

Un autre monde est possible !"

Lundi, mars 25 2013

5/5« D’une rive à l’autre c’est une vie qui compte » : rencontre avec des familles de migrants disparus

Par Camille Lebouvier

famille_de_disparus.jpgL’année 2010 a vu grossir la vague de jeunes migrants Tunisiens (âgés de 16 à 35 ans) embarquant dans les « bateaux de la mort » en direction des côtes européennes. Partis à la recherche d’un hypothétique avenir meilleur, de meilleures conditions de vie. Mais, outre cette soif d’un autre avenir, ce sont bien les lois et directives européennes en matière de migration qui obligent ces jeunes à s’embarquer pour ce périlleux voyage. Faute de pouvoir obtenir un visa et emprunter des moyens légaux, bon nombre de ces jeunes sont contraints de risquer leur vie en tentant la traversée de la méditerranée sur des embarcations de fortune.

En l’espace de 3 mois en 2011, suite au début de la Révolution, ce sont près de 32 000 migrants qui ont tenté leur « chance ». On recense à l’heure actuelle au minimum près de 800 disparitions, voir 1 300 selon l’estimation des responsables du Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux, association partenaire du CCFD-Terre Solidaire.

Ce sont les mères et les pères de quelques-uns de ces disparus que nous avons eu la chance de rencontrer cet après-midi lors d’une rencontre chargée en émotion. Ces familles ont partagé avec nous leur douloureuse histoire et le combat qu’elles mènent pour obtenir la vérité sur la destinée des leurs enfants. Disparus, morts en mer, ou détenus dans un  centre de rétention en Italie, toutes les hypothèses sont envisageables.

Certaines familles nous ont raconté avoir reconnu leurs fils dans les images de reportages vus sur internet ou à la télé mais n’ont aucune nouvelle depuis plusieurs mois.

L’association « Une Terre pour tous » tente d’obtenir des réponses de la part du gouvernement tunisien mais aussi des autorités européennes. Côté tunisien, malgré la légitimité de leur combat et les preuves présentées depuis 2011 (vidéos, témoignages…), les autorités restent de marbre et ne donnent aucune réponse satisfaisante. De l’autre côté de la Méditerranée, les autorités ne sont pas plus réceptives, ces disparus ne semblent être que des chiffres et plus vraiment des hommes et des femmes.

Pour tenter d’apaiser voir d’étouffer les revendications, le gouvernement tunisien a mis en place une Commission d’enquête par le biais du Ministère des Affaires étrangères. Les familles ont rédigé un appel destiné à exiger des autorités européennes un changement de politique en matière d’immigration mais aussi la création d’une commission indépendante pour que toute la vérité soit enfin faite sur ces disparitions.

Au-delà de l’expression de leur peine et du récit des drames qui ont frappé leurs familles, les femmes et les hommes que nous avons rencontrés ont exprimé une réelle volonté de militer pour une nouvelle politique migratoire européenne. Ils veulent aussi trouver des relais pour pouvoir trouver des solutions locales permettant à tous les Tunisiens de mieux vivre chez eux, sans devoir tout quitter pour tenter de trouver un avenir meilleur ailleurs.

 

 

4/5 Comment maintenir des emplois tout en préservant les droits des travailleuses dans l’industrie du textile tunisien ?

Mounir Hassine du FTDES (Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux) nous a parlé de la lutte pour la défense des droits des femmes dans les industries textiles dans la région de Monastir.

Les accords internationaux s’inscrivant dans la théorie des avantages comparatifs ont imposé la Tunisie comme plateforme pour l’industrie textile. La concurrence accrue n’a fait que détériorer les conditions de travail des femmes dans ces industries.

Le FTDES a identifié 3 types de violations aux droits du travail et plus généralement des pressions exercées sur les femmes travaillant dans ces industries :

-          Celles provenant des entreprises, tout particulièrement pour les entreprises de sous-traitance avec des irrégularités sur les contrats, les heures de travail, la couverture sociale…

-          Celles provenant de l’Etat tunisien notamment sous la période de Ben Ali où les intérêts économiques ont clairement primé sur les droits sociaux. L’Etat n’a pas protégé ses citoyens des violations faites par des acteurs économiques privés.

-          Celles provenant de la société tunisienne elle-même : l’exploitation de jeunes filles par leur famille qui les poussent à travailler dans ces usines et récupèrent quasiment tout leur salaire et la crainte d’adhérer dans des syndicats de peur de perdre son emploi.

 

L’objectif du FTDES est de faire pression sur les différentes institutions (Gouvernorat, inspection du travail) pour amener au respect des lois.  Une cellule d’écoute des femmes a également été mise en place et le FTDES appuie l’organisation des travailleurs pour mieux revendiquer et se faire entendre.

Le forum social mondial  peut permettre d’échanger avec d’autres mouvements de défense des droits sociaux sur les moyens de lutter contre la violation du droit à choisir son propre développement.

Par Sidonie Delhomellefemmes textile

3/5 « Cyber-dissidence ». « Cyber-militantisme » : des mots qui feraient fuir plus d’un « cyber-sceptique » …

Sofiane, bloggeurOr derrière ces mots se trouvent des jeunes et des personnes qui ont œuvré  pour le processus révolutionnaire mondialement médiatisé. On a parlé de « révolution 2.0 », en réalité, ce que nous a surtout mis en avant Sofiane, blogueur de la première heure : c’est « l’intelligence collective » dont a fait preuve cette communauté surfant sur le net.

Dans un pays où l’école de journalisme, sous le régime de Ben Ali, n’enseignait plus l’investigation journalistique (car elle conduisait à la prison), les blogueurs ont pris le relai : ils étaient devenus des journalistes citoyens.

« Là où existe le pouvoir, il faut mettre le contre-pouvoir » - nous a exprimé Sofiane - : en absence de média qui joue ce rôle, il y a eu nécessité de créer de nouveaux moyens d’expression : les blogs, twitter, en étaient des exemples.

Notons qu’en Tunisie ; pour  12 millions d’habitants, il y a 3 millions d’abonnements (donc plus d’accès) : c’est énorme pour un pays en développement.

Aujourd’hui, les blogueurs sont toujours là et agissent pour la création de nouveaux clubs de « blogging ». Leur combat ? Rester vigilant et réfléchir à des labels de vérification de l’information.

Marie Poussard

2/5 Rencontre avec un avocat engagé contre la corruption

transparence 25C’est grâce à la volonté d’un groupe d’avocats déjà investis contre le régime de Ben Ali qu’une association « transparence 25 » est née dans le but de lutter contre la corruption en Tunisie.

Avec l’appui d’organisation internationale, telle que Transparency International, leur action a permis le dépôt de 50 plaintes, dont 20 en appel mais à ce jour toujours aucune condamnation.

Pour se renforcer, cette association a constitué des alliances avec des organisations de la société civile, indépendante du pouvoir. Les thèmes prioritaires qui sont la cible de « transparence 25 » concernent :

-          La lutte contre la corruption administrative généralisée, héritage du passé

-          Le combat contre la torture

En effet, les hommes travaillant au sein des Ministères de la Justice et de l’Intérieur n’ayant pas changé, les méthodes non plus…

C’est une justice transitionnelle trop lente qui peut désespérer les citoyens mais qui motive les militants de « transparence 25 » dans leur volonté de construire une société plus juste avec une culture de bonne gouvernance et surtout de transparence, l’une des clés des problèmes rencontrés par la Tunisie actuellement.

Par Roland Pioline

1/5 Pour la défense des droits sociaux dans le bassin minier de Gafsa

Dans la région de Redeyef, bassin minier de Gafsa, des émeutes ne cessent de s'accroitre entre la population locale et l'entreprise tunisienne d'exploitation d'une des ressources de la région ; le phosphate.

A l'origine, de ces conflits, l'absence de droits sociaux pour les travailleurs, l'accroissement des impacts négatifs (pollution de l'eau, de l'air, ...) et le détournement des capitaux issus de cette ressource locale au profil d'autres régions tunisienne.

Ademene et Abdhermane, responsables du Forum Social Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FSTDES) partenaire du CCFD Terre solidaire, oeuvrent à coté des travailleurs et de leurs familles pour la reconnaissance de leurs droits, la lutte contre la corruption, entre dirigeants de l'entreprise et les gouverneurs locaux et pour que le bénéfice de l'exploitation du phosphate profite au développement de la région. De janvier à juin 2008, les actions du FTDES et des travailleurs n'ont cessé d'être réprimés par les autorités (enfermement, tir contre les manifestations).

Ce sont ces révoltes dans le bassin minier qui sont à l'origine de la Révolution entamée en janvier 2010 en Tunisie.

Le nouveau régime n'a pas apporté les changements attendus, mais les acteurs sociaux espèrent toujours une négociation qui portera ses fruits. Inch'Allah

Marie DurandPhoto FSM 1

Dimanche, mars 24 2013

Rencontres avec le FTDES, partenaire du CCFD-Terre Solidaire en Tunisie

Lundi 25 mars, un jour avant l'ouverture du Forum social mondial, les membres de la délégation du CCFD-Terre Solidaire rencontreront des représentants du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Partenaire du CCFD-Terre Solidaire, le FTDES est l'un des principaux organisateurs du Forum social mondial de Tunis.

Ce lundi, le FTDES accueillera le CCFD-Terre Solidaire dans ses locaux pour des rencontres autour de certains de ses grands axes de travail : la défense des droits sociaux dans le bassin minier de Gafsa, la lutte contre la corruption, le droit des travailleuses dans l'industrie textile tunisienne, les migrations...

Les prochains billets témoigneront de ces échanges qui promettent d'être riches.

jeudi, mars 21 2013

Le CCFD-Terre Solidaire au FSM de Tunis

Le CCFD-Terre Solidaire participe au Forum social mondial (FSM) qui se déroulera à Tunis. Sa délégation est constituée de 24 partenaires du Sud venus d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du Nord, du Moyen Orient, d’Amérique Latine et d’Asie, de 15 salariés et 18 bénévoles. Les membres de la délégation seront à Tunis à partir du 25 mars.

En résonance avec les enjeux auxquels font face les pays de la région Maghreb/Machrek deux ans après les révolutions, le CCFD-Terre Solidaire organisera des activités autour de trois thématiques :

  • la question d’un nouveau modèle économique, social et environnemental,
  • démocratie, « vivre-ensemble » et citoyenneté
  • migrations internationales.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), partenaire du CCFD-Terre Solidaire dans la région, est l’un des principaux organisateurs du FSM de Tunis.

mercredi, février 23 2011

Forum Social Mondial 20011 à Dakar, 10 ans déjà, 10 ans seulement : ensemble pour changer le monde

Christian Bourdel, participant au FSM comme membre de la délégation CCFD-Terre solidaire, au titre de l'ACI, et comme administrateur de 4D – ces deux associations étant adhérentes du collectif CRID - Christian propose quelques points saillants.

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Dimanche, février 13 2011

C'est fini ?


Et voilà... le 11ème Forum Social Mondial de Dakar s'est terminé vendredi et toute la délégation CCFD-Terre Solidaire s'est séparée dans la joie et l'espérance pour rentrer en France, Mexique, Brésil, Afrique du Sud, Bénin, Thaïlande, Algérie...


10 jours de rencontres, d'échanges, de débats;
10 jours pour comprendre le monde qui nous entoure ;
10 jours pour construire des alternatives, imaginer des solutions pour lutter contre le modèle dominant, pour rendre ce monde plus juste et solidaire;
10 jours enfin pour tisser des liens et construire des collectifs locaux, régionaux et mondiaux.

Mais est-ce vraiment la fin ?
Le FSM est n'est pas un évènement, c'est un processus. La dynamique continue donc, chacun à notre niveau nous sommes invités à transformer ce formidable espace d'échange et de dialogue qu'est le Forum Social en solutions durables et en alternatives crédibles.
Mobilisation contre le G8 et le G20, campagne Aidons l'Argent, Réseau thématique migration, 50ans du CCFD-Terre Solidaire dans les régions, venue des partenaires pour Carême.... les lieux, les temps ne manquent pas pour continuer à œuvrer ensemble et à témoigner "qu'un autre monde est possible". Ce n'est pas fini, tout commence !

Antony MOINE
Chargé de mission Vie Associative pour la région Île-de-France

Délégation CCFD-Terre Solidaire au FSM Dakar, Joseph Torrens, 11 février 2011

La délégation CCFD-Terre Solidaire au FSM de Dakar, 12 février 2011, Joseph Torrens.

Assemblée mondiale des habitants

C’est un mouvement populaire qui s’est organisé parallèlement au FSM et qui rassemble un réseau de participants du monde entier. Certains sont venus de Yaoundé (Cameroun), de Bamako (Mali) formant la « Caravane des mouvements sociaux ». A partir de deux forums au Burkina-Faso et au Mali, l’idée est venue de construire des réseaux de résistance des pauvres et des exclus qui s’organisent pour leurs droits, et de permettre au plus grand nombre de venir au FSM à Dakar.
Aujourd’hui l’assemblée se tient à Gediawaye, un des quartiers les plus populaires de Dakar sur le thème du logement.

Les gens viennent du Mali, Sénégal, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, France et même du Japon. Partout ce sont les mêmes constats : l’accès à la terre se raréfie dans les zones rurales, les villes ne font pas face à l’afflux des populations et les pauvres se retrouvent de plus en plus excentrés, mal logés. Ces logiques cassent l’identité des populations, les solidarités, l’accès au travail et aux droits humains.

Par exemple, au Mali, il y a une spéculation forte sur les terres : près de 80 organisations se sont regroupés (paysans, villageois, habitants, associations locales…) pour se défendre ensemble.

Autre exemple en Côte d’Ivoire où dans les villes l’Etat a enclenché l’immatriculation des parcelles et oblige à partir ceux qui ne peuvent pas payer. De plus, ce recensement inclut des zones non attribuées, trottoirs, zones non viabilisées, sur lesquelles se sont installées des familles très pauvres qui se retrouvent chassées. Des actions collectives s’organisent pour résister à ces expulsions.

Dernier exemple au Japon avec une situation critique à Tokyo : les ruraux affluent, les loyers et charges explosent et des gens se retrouvent à la rue. Un réseau d’association a construit une maison pour des jeunes précaires, ils sont en lien avec des paysans qui fournissent les produits maraichers.

C’est un formidable espoir de voir réunis des participants d’une telle diversité qui décident d’avancer ensemble. Les habitants du monde veulent prendre leur destin en main et apporter leur contribution à la construction d’un autre monde !

 

Anne Marie Depasquale, membre de la délégation du Réseau CCFD-Terre Solidaire pour la région Nord Pas de Calais Picardie Champagne Ardennes

 Assemblée des habitants, Anne Marie Depasquale, 12 février 2011

 Assemblée des habitants

Photo de Anne Marie Depasquale, 11 février 2011


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