Le CCFD-Terre Solidaire au Forum Social Mondial

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samedi, février 12 2011

Appel de Dakar contre les accaparements de terres

« Non à l'accaparement des terres agricoles ! » « Les petits paysans, garants de la souveraineté alimentaire ! » En grosses lettres sur de nombreuses banderoles ou scandés dans toutes les langues de la planète, ces slogans étaient omniprésents lors de la marche d'ouverture du 11ème Forum social mondial laissant présager que la question serait au cœur des débats.

Ces dernières années, en effet, des dizaines de millions d'hectares de terres agricoles sont passées aux mains d'intérêts privés ou d'états investisseurs portant ainsi atteinte au droit à l'alimentation et à l'accès à l'eau des populations locales, privant les paysans de leur outil de production et mettant en péril la sécurité alimentaire des pays affectés. La crise alimentaire de 2008 ayant mis en évidence le fait que les denrées alimentaires pouvaient elles aussi faire l'objet de juteuses spéculations, des investisseurs, sans aucun lien avec le monde paysan, s'engouffrent toujours plus nombreux dans le créneau. « Au Mali, explique par exemple un délégué paysan, des investisseurs saoudiens seraient sur le point d'obtenir des baux sur des milliers d'hectares pour y planter du riz qui serait exporté vers les émirats du golfe (...) Ils bénéficient de la complicité du gouvernement malien, d'hommes d'affaire nationaux et de chefs de villages (...) et si les paysans protestent, l'armée intervient.

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vendredi, février 11 2011

Diaporama

Visionnez le diaporama proposé par Olivier Viry, membre de la délégation du Réseau du CCFD-Terre Solidaire pour la région PACA Langedoc Corse.


Forum théologie de la libération

Organisée sur plusieurs jours, les ateliers sur la théologie de la libération se sont tenus dans l’Eglise du Sacré Cœur située au cœur de Dakar.

Nous avons tenté de comprendre ce qu’était cette théologie en écoutant les comptes rendus des différents ateliers, et nous avons relevé quelques phrases qui nous ont interpellées : - c’est une théologie de la vie qui part du corps, du vécu, du ressenti à travers nos fragilités mais aussi nos réussites. - Cette théologie est ancrée dans le contexte et la culture locale - On doit tenter de croiser les frontières, pas de les gommer. On ne va pas vers l’autre pour se l’approprier mais simplement s’enrichir l’un et l’autre, il faut accepter le pluralisme et la conflictualité dans la pluralité. - Entre la vie et la Bible, on part de la vie mais sans laisser pour autant tomber les Ecritures. La Bible c’est un ensemble d’expériences de vie pour lesquels ses auteurs se sont demandés « où est Dieu dans ces vies ? »

Au Sénégal, à Dakar, nous avons mangé dans le même plat… c’est un beau symbole. Oui, un autre monde est possible !

Anne Marie & Martine

La journée de mercredi a débuté par une célébration, mode hindoue, chaque participant a été marqué sur le front de la pastille rouge, l’intériorisation de l’assemblée autour d’un « mandala » : dessin, fleurs et bougies…. Et une prière adressée au grand esprit, tous tournés successivement vers le Sud, le Nord, l’Est, l’Ouest, et nous donnant tous la main à la fin de chaque intercession. Que penser d’une telle célébration ? Les avis sur la prière ont été assez partagés : les un critiquaient totalement et d’autres ayant apprécié que l’in intègre ces rituels venus d’ailleurs et qui nous aident à donner toute sa place à la terre-mère et à perdre le temps de s’arrêter et de s’unifier avant de commencer la journée.

Les deux journées de jeudi et vendredi ont été des journées d’ateliers, en groupes de langue et sur des sujets divers : lien vie et Ecritures, liens théologie et FSM, intégration de la diversité des cultures, quelle libération…. Le forum théologie de la libération s’est achevé sur une cérémonie de prière Maya.

Par rapport au forum de la théologie, j’ai été heureuse de voir qu’il s’intègre peu à peu au FSM ; heureuse de constater que des théologiens eux-mêmes réclament plus de liens, d’articulations avec des propositions du FSM ; heureuse de constater que cette théologie, contesté par certain est vraiment vécue, mise en œuvre dans les pays émergents, qu’elle est facteur de développement ; heureuse aussi d’apprendre que tout est en marche, qu’on continuer à s’interroger à réfléchir, à ouvrir des horizons, à modifier des positions.

Pour reprendre le refrain du FSM : un autre monde est possible, une théologie inscrite dans la vie des peuples s’ouvre !

Odile

Article co-écrit par Anne Marie Joubert, Martine Pernet et Odile Masseret membres de la délégation du Réseau CCFD-Terre Solidaire pour les régions Bretagne Pays de Loire, Bourgogne Franche Comté et Auvergne.

Une journée au FSM….

6h30, nous commençons cette troisième journée d’atelier par le rituel petit-déjeuner suivi du retour par l’ensemble de la délégation du CRID (Centre de Recherche et d’Information sur le Développement) sur la journée précédente. Quelques informations sont communiquées sur la journée à venir, plutôt fiables pour les horaires des ateliers, un peu moins concernant les lieux !

L’atelier de la matinée est consacré à la volatilité des prix des marchés agricoles avec quatre intervenants venus du Mali, du Niger, de France et des Etats-Unis d’Amérique.

L’un des axes abordé concerne la création de stocks afin de réguler la fluctuation des prix et permettre aux populations d’accéder aux productions à des prix raisonnables. Le débat se termine à 12h30.

Un lieu est à découvrir pour aller à la rencontre des étudiants de l’université : « le petit restaurant », ambiance conviviale et prix raisonnables garantit ! Les étudiants n’étaient pas forcément bien informés de la tenue du FSM ; pour beaucoup d’entre eux, ils découvrent de nouvelles thématiques et leur participation à des ateliers est très enrichissante aussi bien pour les participants du FSM que pour les étudiants eux-mêmes.

L’après-midi un deuxième atelier aborde la question de l’accaparement des terres avec des partenaires du Congo RDC, du Bénin, de Côte d’Ivoire, d’Inde et du Brésil. Ils nous ont fait part de leurs difficultés pour permettre aux paysans d’accéder à la terre. Des actions de plaidoyer sont mises en place pour répondre à cette problématique. La sécurisation de l’accès à la terre par des lois est une des pistes à envisager. Un débat s’engage aussi autour d’une mobilisation des organisations paysannes africaines où 80% de la population est rurale.

Rendez vous est pris pour une « Assemblée de Convergence pour l’Action » le vendredi 11 février.

Départ pour l’hôtel dans le quartier de N’Gor à 19h30 par la navette, nous avons encore vécu une nouvelle journée de rencontres, de débats, de témoignages de réalités que vivent les partenaires.

Dominique Ruols, membre de la délégation du Réseau CCFD-Terre Solidaire pour la région Centre.

Mercredi 9 février 2011

Ecouter le FSM de Dakar 2 !

Voici de nouveau Océane et Maïa qui nous proposent une série d'interview de participants au Forum Social Mondial.

En direct, comme si vous l'étiez,vivez le Forum de l'intérieur à traver ce petit reportage disponible sur Radio Campus!

Bonne écoute...

jeudi, février 10 2011

Ecouter le FSM de Dakar !

Océane, membre de la délégation du Réseau du CCFD-Terre Solidaire pour la région Île de France s'est lancé avec Maïa, autre membre du CCFD-Terre Solidaire, venue au FSM au titre d'IDD (Imigration Développement Démocratie), dans le reportage radio !

Elles nous proposent via Radio Campus Paris quelques petites séquences pour vivre et découvrir le FSM de l'intérieur. Bonne écoute...



Quelles alternatives économiques au départ systématique ?

L’atelier sur les alternatives au départ regroupe des associations d’anciens migrants sénégalais qui ont pu s’organiser afin de retrouver leur place dans la société. La décision de partir pour les jeunes n’est jamais prise à la légère, c’est le résultat d’une situation de misère. Les témoignages des anciens migrants, tant parmi les intervenants que dans l’assistance sont poignants. « On a pris la pirogue, Il y avait le vent, la pluie, les grandes vagues. » Certains ont vécus des expériences « titaniquesques » : « On était perdus dans la mer, pendant 7 jours sans boire, 13 sont morts. »

Pirogue, photo Elise Bancon

Arrivés à Tenerife, ils découvrent que tout cela a été en vain. Des accords entre le Sénégal et l’Espagne autorisent cette dernière à renvoyer systématiquement les migrants. « on nous a gardé 40 jours en détention, on a commencé à se révolter, on nous a donné des assurance que tout irait bien. On a pris l’avion, on croyant arriver à Madrid, on s’est retrouvé à St Louis du Sénégal On nous a donné 10000 Fr CFA (15 €) et un sandwich et on nous a dit de rentrer chez nous.

Ces expériences peuvent être évitées si les jeunes ont des perspectives pour gagner leur vie au Sénégal.

C’est là qu’interviennent des associations comme Caritas, et le CCFD-Terre Solidaire qui favorisent un accompagnement à la mise en place de Groupement d’Intérêts Economiques (GIE), tel celui de Nbour qui regroupe 150 pêcheurs et mareyeurs, tous anciens migrants rapatriés. Des structures locales font un travail indispensable d’accompagnement : avant que des fonds ne soit versés, elles aident les jeunes à se structurer , proposent des formations. Le délai permet que seuls les plus motivés restent et favorise la pérennité des projets.

Atelier migrations, photo E.  Bancon

Devant une assistance composée essentiellement de jeunes africains, un participant lance « réfléchissez avant de partir vers la mort, la mer a ses propres lois » et au autre témoigne de sa gratitude, « grâce au CCFD, je n’ai plus envie de partir vers l’Europe ! ».

9 février FSM Dakar – Elise Bancon

Les mouvements d’action catholique investis sur tous les continents autour de la question du foncier.

A l’initiative de la FIMARC (Fédération internationale des mouvements d’action rurale catholique), un atelier sur la question de l’accès aux terres agricoles a été mené mardi après midi. Georges Dixon Fernandez, originaire du Kerala en Inde a animé le débat autour de cette «question cruciale ». Des représentants d’organisations d’action catholique ainsi qu'un partenaire asiatique étaient présents.

Réunis autour de mêmes valeurs, venant de tous les continents et ce malgré une petite assemblée d’une trentaine de personnes, nous avons dans un premier temps fait un état des lieux de la situation dans les pays représentés du Sénégal au Brésil en passant par l’Uganda, les Philippines, la Belgique et l’Espagne, puis imaginé des solutions au niveau international pour plaider la cause de l'accaparement des terres.


Atelier MIJARC, photo de Marion Abguilherm, 8 février 2011

A travers des témoignages divers, le constat est le même :
- L'accès à la terre étant difficile et en particulier pour les jeunes, les phénomènes d'exode rural se répandent dans tous les pays de la planète, - La construction sur des terres cultivables et l'agrandissement des villes favorisent la marchandisation des terres.

« Sans terre, tu n’as pas d’origine et sans origine, tu n’es rien ».

Au delà des constats, les organisations représentées évoquent leur action au quotidien ; ces dernières travaillent à la base, avec les paysans, citoyens pour les accompagner dans la défense de leurs droits. En Uganda par exemple, pays très corrompu, "On vient de trouver du pétrole et quand il y a du pétrole, il y a des problèmes d’accaparement des terres » nous confesse Loreen, représentante du MIJARC (Mouvement International des jeunesses de l’action catholique ouvrière). Elle ajoute "Les gouvernements soutiennent la culture des agro carburants tels que le jatropha". Les politiques ne sont pas adéquates aux problèmes des paysans. Le MIJARC engage des réflexions pour que les jeunes restent plus dans les campagnes. Elle conclue « Sans terre, tu n’as pas d’origine et sans origine, tu n’es rien ». Adilson, représentant du CPT au Brésil travaille à la défense des droits des familles expulsées de leurs terres en particulier dans la région amazonienne »."Nous travaillons en réseau et organisons les citoyens à la base", ajoute-t-il.

Nieves du CMR (Chrétien en monde rural) Espagnol fait un parallèle avec le problème Européen. La terre est chère et les banques ne prêtent presque pas aux jeunes pour favoriser l’installation. « Les grandes exploitations mangent les plus petites » et les aides favorisent les exploitations industrielles si bien que petit à petit les exploitations familiales tendent à disparaître. Le mouvement alternatif ici présent propose donc de travailler contre les "antivaleurs" : consommation à outrance et individualisme.

L’action collective et le travail en réseau, le plaidoyer et la préparation d'alternatives sur le terrain permettront un renforcement de la société civile dans son ensemble. Selon François d'entraide et fraternité, c'est dans ce sens que les ONG doivent aller et le FSM est une grande opportunité pour cela.

De cet atelier passionnant ressortent des propositions concrètes d’actions :
- Renforcer la société civile internationale autour de cette problématique commune,
- Renforcer les politiques des Nations Unies et en particulier des la FAO, pour fonder une directive commune dans ce domaine,
- Soutenir l’agriculture durable.

Marion Abguilherm, membre de la délégation du Réseau CCFD-Terre Solidaire pour la région Normandie
Le 8 février 2011

mercredi, février 9 2011

Soirée Théâtre

Hier soir, le 7 février, sur le lieu du forum se tient une pièce de théâtre. La troupe, malienne, est composée d’anciens migrants qui nous racontent leur périple. La musique, les chants, la danse, les lumières, les textes nous transcendent. Ces émotions nous donnent envie d’en savoir plus sur les migrants.

Maud Carrot, déléguée des Scouts et Guides de France au sein de la délégation du CCFD-Terre Solidaire 8 février 2011

Soirée téhatre sur les migrations, FSM 6 février 2011 Maud Carrot

Parcours de migrants

Nous voici donc partis, aujourd’hui, pour l’atelier « parcours de migrants » co-organisé par la Cimade, le Secours Catholique, les associations des cités du Secours Catholique et Emmaus international.

Atelier migration étendu, FSM 8 février, Maud Carrot

C’est un atelier « étendu », c'est-à-dire animé en même temps à Dakar et à Paris, nous communiquons via Internet.

Autour d’un jeu de rôle crée à partir du témoignage de Mathilde, Jean, Moussa et Assane, nous suivons des parcours de migrants :

Mathilde, est une Congolaise de 28 ans. Après avoir perdu ses parents elle décide de rejoindre le Maroc et à terme l’Espagne pour faire des études.

Jean, un Camerounais de 20 ans, décide lui de partir vers un monde meilleur en Europe. Son périple aura duré 12 ans et lorsqu’il atteint enfin Mayotte, les autorités françaises acceptent d’étudier sa demande d’asile. Seule condition : il doit payer son billet d’avion pour venir à Paris déposer son dossier. Sa demande sera refusée et Jean expulsé.

Assane vient du Sénégal, il a 27 ans. Pour trouver une meilleure situation il souhaite rejoindre l’Europe, il devra passer par le Lybie où il subit des violences avant d’être expulsé pour son pays.

Moussa, Malien de 25 ans, tente de rejoindre l’Espagne en pirogue. Après avoir été détenu plusieurs fois, il est expulsé vers son pays.

Les discussions entre les participants sont passionnantes et tournent vite autour de deux problématiques :

1. La question du retour : Diadossio de la Caritas Mali nous dit « un migrant préfère mourir que rentrer ». 2. La question des femmes. De plus en plus de femmes migrent, elles sont parfois utilisées comme monnaie en vendant leur corps et payer le passage.

Aussi bien à Paris qu’à Dakar nous avons du mal à comprendre le paradoxe entre le système libérale qui prône la liberté totale de circulation (pour la monnaie, les marchandises) et un blocage complet pour les migrants… Une globalisation totale ? NON, pas pour les migrants…

Maud Carrot, déléguée des Scouts et Guides de France au sein de la délégation du CCFD-Terre Solidaire 8 février 2011

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