L’atelier sur les alternatives au départ regroupe des associations d’anciens migrants sénégalais qui ont pu s’organiser afin de retrouver leur place dans la société. La décision de partir pour les jeunes n’est jamais prise à la légère, c’est le résultat d’une situation de misère. Les témoignages des anciens migrants, tant parmi les intervenants que dans l’assistance sont poignants. « On a pris la pirogue, Il y avait le vent, la pluie, les grandes vagues. » Certains ont vécus des expériences « titaniquesques » : « On était perdus dans la mer, pendant 7 jours sans boire, 13 sont morts. »

Pirogue, photo Elise Bancon

Arrivés à Tenerife, ils découvrent que tout cela a été en vain. Des accords entre le Sénégal et l’Espagne autorisent cette dernière à renvoyer systématiquement les migrants. « on nous a gardé 40 jours en détention, on a commencé à se révolter, on nous a donné des assurance que tout irait bien. On a pris l’avion, on croyant arriver à Madrid, on s’est retrouvé à St Louis du Sénégal On nous a donné 10000 Fr CFA (15 €) et un sandwich et on nous a dit de rentrer chez nous.

Ces expériences peuvent être évitées si les jeunes ont des perspectives pour gagner leur vie au Sénégal.

C’est là qu’interviennent des associations comme Caritas, et le CCFD-Terre Solidaire qui favorisent un accompagnement à la mise en place de Groupement d’Intérêts Economiques (GIE), tel celui de Nbour qui regroupe 150 pêcheurs et mareyeurs, tous anciens migrants rapatriés. Des structures locales font un travail indispensable d’accompagnement : avant que des fonds ne soit versés, elles aident les jeunes à se structurer , proposent des formations. Le délai permet que seuls les plus motivés restent et favorise la pérennité des projets.

Atelier migrations, photo E.  Bancon

Devant une assistance composée essentiellement de jeunes africains, un participant lance « réfléchissez avant de partir vers la mort, la mer a ses propres lois » et au autre témoigne de sa gratitude, « grâce au CCFD, je n’ai plus envie de partir vers l’Europe ! ».

9 février FSM Dakar – Elise Bancon