Par groupe Araguaìna (74),

10 jeunes du diocèse d'Annecy poursuivent leurs #JMJ13 par la rencontre des réalités de la terre dans l'état des Tocantins avec la Commission pastorale de la Terre (CPT), partenaire du CCFD - Terre Solidaire


Après 5h de minibus depuis Collinas, nous reprenons l'avion au petit matin pour São Paulo où nous avons prévu une halte pour la nuit. C'est au pas de course que Raymond Périllat nous rejoint à la sortie du métro, dans la ville la plus peuplée du pays. Cet ancien prêtre du diocèse d'Annecy, un homme au grand cour qui vit au Brésil depuis 45 ans, nous a proposé de nous héberger à la Maison de la Solidarité.

Cette structure a été créée pour accueillir les gens de la rue, leur offrir deux fois par semaine un café, une douche, des vêtements propres et surtout un lieu d'écoute et de dialogue. Un bazar permet de trouver à bas prix de quoi s'équiper. Des formations professionnelles y sont proposées en électricité ou couture. Des cours d'informatique, de portugais et de français sont également prodigués. Deux personnes sont salariées, toutes les autres travaillent bénévolement au bon fonctionnement de la maison.

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Au moment du repas, des paroissiens, rencontrés 15 jours plus tôt lors de la semaine missionnaire [NDLR : semaine précédent les JMJ organisée dans tous les diocèses du Brésil pour accueillir tous les jeunes pèlerins avant de converger vers Rio], nous font le plaisir de partager pizzas et glaces avec nous. Très curieux, ils posent beaucoup de questions sur notre séjour dans leur pays, sur nos impressions et sur notre vie en France.

Raymond nous a fait la surprise de convier son ami Eduardo, délégué national de la Pastorale Ouvrière, un autre partenaire du CCFD - Terre Solidaire. Il a fait le déplacement pour nous parler du projet de barrage du Belo-Monte, le 3ème complexe hydroélectrique le plus important au monde. Nous constatons non sans stupeur que les brésiliens assis autour de la table ne semblent pas en savoir beaucoup plus que nous sur le sujet. Au Brésil, comme en France, la sensibilisation a visiblement encore du chemin à faire...

La construction du barrage sur les eaux du fleuve Xingu va inonder une zone de 600 km2 obligeant les nombreux habitants à quitter la zone (jusqu'à 40.000 personnes dont beaucoup d'indiens) et va fortement perturber la biodiversité. En aval, l'assèchement du fleuve va réduire le stock de poissons dont les populations locales dépendent pour vivre. C'est tout un écosystème qui est menacé. Eduardo nous explique que l'énergie produite sera principalement dédiée à l'alimentation des entreprises minières. Selon lui, des alternatives existent : la même quantité d'énergie pourrait être produite simplement en brûlant les déchets organiques de la canne à sucre !

Et même si ce projet titanesque fait polémique au Brésil et dans le monde, les travaux finissent toujours par reprendre...

C'est sur ce dernier témoignage, fort et révoltant, que nous avons fini la soirée.

Profitant du matériel informatique de la maison, nous avons pu montrer quelques photos aux personnes présentes.

Le lendemain, c'est le cœur gros que nous avons quitté nos amis brésiliens, emportant avec nous adresses, mails et profils Facebook.

Notre séjour a passé vite, trop vite, mais c'est bien en France que notre mission doit à présent continuer. Comme nous l'a demandé le pape : "Allons, sans peur, pour servir" !

 

 

Pour aller plus loin :

Documentaire sur le thème : http://blog.ccfd-terresolidaire.org/old/centre/public/DD37/FDM_Invisibles_Belo_Monte.pdf

http://raoni.com/belo-monte-fr.php

Clip de Vincent Cassel : http://www.youtube.com/watch?v=rxQjQlAcDto




Les épisodes précédents :

Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : dernière rencontre

Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 3 août


Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 2 août


Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 1 août

Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 31 juillet

Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : premier jour