Par groupe Araguaìna (74),

10 jeunes du diocèse d'Annecy poursuivent leurs #JMJ13 par la rencontre des réalités de la terre dans l'état des Tocantins avec la Commission pastorale de la Terre (CPT), partenaire du CCFD - Terre Solidaire

Dès la sortie du minibus, des sourires nous entourent, des mains serrent les nôtres, des petites filles se jettent dans nos bras. Des sourires... Et pourtant, juste avant d'arriver, sur le bord de la route, nous avons vu des maisons de paille et de bois d'une simplicité extrême, avec quelques vêtements qui sèchent autour. Nous sommes dans un campement de sans-terre qui attendent d'être installés dans un assentamento. Leur futur terrain se trouve à 18 kms du camp. Jusqu'à présent, ils vivaient de manière précaire en ville, logés chez la famille ou les amis et ont fait le choix de camper au bord d'une route pour faire entendre leur voix et accéder à leur droit à la terre.

La discussion commence rapidement, regroupés autour d'une ampoule, assis sur des bancs en cercle. « Les problèmes que l'on rencontre ici ? Il fait chaud, il y a beaucoup de vent, pas d'eau courante. » La communauté s'est organisée pour que les familles ne soient pas obligées de rester là tout le temps, il y a donc plusieurs groupes qui alternent. Les enfants qui vont à l'école en ville ne peuvent pas rester au camp, il faut trouver un moyen de les faire garder. D'autres sont accueillis dans l'école du hameau voisin. La femme qui témoigne, elle, vient seule parce que son mari travaille et ne peut pas faire des aller-retour. « Mais on tient le coup, avec la volonté de pouvoir réussir cette lutte, et même avec tout ça on est heureux, heureux parce qu'on va y arriver ! ».

Un an après leur installation dans le camp, cette communauté voit enfin le bout du tunnel, leur dossier est en train d'être examiné. Bientôt, ils vont pouvoir remettre leurs mains de paysans au contact de cette terre qui fait partie d'eux. Après des mois, des années de lutte pour certains, leur demande va être entendue, mais ce n'est pas sans peine...Et leur campement, dans un endroit visible, dans un endroit gênant, est bien là pour prouver qu'au Brésil, les droits des petits paysans ne sont pas encore acquis.

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C'est dans des sourires encore que l'on repart, avec quelque chose de plus dans le cœur, un peu de leur courage et de leur persévérance qui resteront accrochés à nos mémoires.


Les épisodes précédents :

Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : premier jour
Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 31 juillet
Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 1 août
Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 2 août
Des JMJ de Rio aux conflits de la terre à Araguaìna : 3 août