Le CCFD-Terre Solidaire au Forum Social Mondial

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jeudi, février 3 2011

Le CCFD-Terre Solidaire au Forum Social Mondial 2011 à Dakar

Ils seront encore plus nombreux pour alimenter notre blog, parce que cette année, la délégation du CCFD-Terre Solidaire à l'occasion du FSM 2011 est la plus grosse délégation mobilisée depuis la première édition du forum.

Le réseau et MSE : 24 membres des groupes locaux du CCFD-Terre Solidaire ainsi que 6 représentants des Mouvements et Services d'Eglise seront également mobilisés au sein de la délégation. Tout en découvrant le processus, ils participeront aux activités, assemblées, et renforceront le travail de la délégation.

Les salariés : 15 salariés parmi lesquels les chargés de mission thématiques et de plaidoyer, mais aussi le déléguée Général, Bernard Pinaud, le Directeur du Partenariat International, Xavier Ricard, le Directeur de la Vie Associative, Vincent Grossemy, et la Directrice du Plaidoyer, Catherine Gaudard, encadreront la délégation, travailleront au sein des activités et assemblées mais également participeront aux rencontres.

samedi, janvier 31 2009

En direct de Belém, 31 janvier 2009

De notre correspondant

Il était plusieurs fois d’autres mondes possibles

Comme beaucoup, il a été choqué par les images de charges violentes de la police italienne sur des militants altermondialistes pacifiques, lors du G8 qui s’est déroulé à Gênes en juillet 2001. Mais de son propre aveu, il lui a fallu du temps pour digérer tout ça. Et puis Andrea Ciantar a eu une idée. S’inspirant de la méthode autobiographique créée par Bonaventura de Souza Santos, un sociologue portugais, qui consiste à enseigner/apprendre des/aux autres à partir d’histoires vécues, le sociologue romain a lancé en 2005 « les histoires d’un monde possible. » (www.powos.org)

« Dans ce projet, nous proposons à des gens et à des groupes sociaux de raconter leurs histoires de luttes et de conflits, explique Andrea. Cela peut se faire à travers un texte manuscrit ou envoyé par mail, une vidéo, un témoignage sonore, un diaporama et même à travers divers modes d’expression artistique comme le théâtre, le dessin, etc… » A chaque témoignage, les protagonistes doivent indiquer quels moyens ils ont mis en œuvre pour continuer la lutte. Objectif ? « Nous pensons qu’à travers la narration de leurs propres histoires, les personnes et organisations peuvent apprendre aux autres, mais surtout d’elles mêmes, parce lorsqu’on est dans l’action, nous n’avons pas vraiment le temps de réfléchir ou de se souvenir. »

Source d’inspiration pour mener d’autres luttes ailleurs sur la planète, mode de compréhension du monde qui nous entoure, « cette bibliothèque mémorielle des conflits racontés par ceux qui les ont vécu constitue surtout un vivier de suggestions d’alternatives pour un autre monde possible, se réjouit Andrea Ciantar. Avec en prime, grâce à la diversité des formes d’expression et à l’accès sur Internet de tous ces récits, la possibilité de passerelles culturelles. » Donnant lieu chaque année à une « sélection », les projets retenus sont ensuite mis en ligne dans une édition spéciale. Attention, pour pouvoir figurer dans le millésime 2008, les travaux doivent être envoyés avant le 8 mars 2009. Allez, pour vous aider, on vous souffle le début : « Il était une fois… »

Jean-Claude Gérez,
journaliste


Atelier criminalisation des mouvements sociaux

01_02.jpgEtre militant en France demande de la volonté et du dévouement. Cependant, certains militants rencontrés à Belém nous rappelle à quel point nous avons (encore ?) la chance de vivre dans un pays où la vie n’est pas menacée par son engagement citoyen. vendredi 30 janvier, à l’université agricole de Belém, se déroulait un atelier sur la criminalisation des mouvements sociaux. Plusieurs militants de Bolivie, de Colombie, du Mexique ou encore et du Pérou se sont succédés à la tribune afin de rapporter aux participants leurs engagements de syndicalistes paysans ou de militants politiques.

Hugo BLANCO, intervenant lors de l’Atelier est « une légende vivante au Pérou » affirmait l’un des participants. Anciens leader des mouvements paysans, celui-ci s’est battu toute sa vie pour défendre la cause des indigènes et des petits paysans. A de nombreuses reprises et jusqu'à 2008, leur gouvernement a tenté de chasser les paysans de leur terre afin d’y construire une autoroute ou un aéroport. « Les terres du Pérou sont vendues petit à petit à des investisseurs privés pour leurs ressources naturelles » nous explique-t-il. Déjà au début des années 60, alors qu’Hugo BLANCO était l’un des dirigeants du soulèvement paysan de la région de Cuzco, il fut emprisonné et condamné à mort. Une grande campagne internationale, relayée par Amnesty Internationale a permis sa libération.

Les autres militants nous racontent à leur tour les menaces qu’ils subissent pour défendre des causes justes. L’un raconte comment en 1997 une tribu indigènes qui défendait leurs terres fut victimes d’un massacre, ou en 2007, lorsqu’un journaliste étatsunien, qui suivait des mouvements paysans fut tué par l’armée. Le gouvernement mexicain fut alors reporter la faute sur les mouvements sociaux.

Alors que les interventions étaient chacune marquée de souffrances, les échanges et débats avec la salle laissa place à l’espoir. La mise en réseau des mouvements sociaux, la place des médias et des médias alternatifs en particulier permettent de dénoncer ces crimes contre les acteurs des mouvements sociaux. Le Forum Social Mondial, réunion internationale de citoyens facilite largement la construction de ce réseau et la consolidation de la solidarité internationale.

Aucune conclusion finale ne peut être faite de cette rencontre. Cependant, il parait évident qu’informer et s’informer peut être d’un plus grand soutien qu’il n’y parait.

Hugo Vandamme,
militant de la JOC et du CCFD à Lille


Atelier Crise financière

01_02a.jpgLes enjeux de l’atelier : analyser les impacts et les origines de la crise pour arriver à la proposition de solutions et d’alternatives communes.

Plusieurs intervenants ont rappelé le caractère systémique et global de la crise et la prévision de sa transformation en crise mondiale lorsqu’elle aura touché les pays du sud signant ainsi la faillite globale du système des trente dernières années. A l’origine de la crise, une mauvaise répartition des richesses, une exploitation intensifiée : salaires faibles, superproduction, profits élevés par accumulation du capital avec une réduction des dépenses sociales.

Quelques propositions choisies, solutions, alternatives retenues au cours des exposés :

  • Lutte contre les paradis fiscaux (rôle très important dans la crise, notamment dans les pays du sud) par la révélation des données des entreprises, la suppression des évasions d’impôt, la transparence et la traçabilité des transactions financières. Pour arriver à ces objectifs, il semble nécessaire de s’organiser en plates-formes d’alliance (ex Tax Justice Network)
  • Contrôle publique des banques (secteur financier à considérer comme un bien public)
  • Suppression des accords de l’OMC (GATT) sur les services qui obligent les pays du sud à accepter l’entrée de banques internationales
  • Développer des systèmes bancaires locaux voire des monnaies locales
  • Création de nouvelles institutions internationales ou refonte des institutions existantes

Une intervention de notre partenaire éthiopien : Comment peut-on donner le contrôle des banques à l’état dans un pays dictatorial ? Envisager une autre structure de contrôle ? Adapter aux situations politiques des pays ? La réflexion me paraît intéressante car elle nous replace dans la problématique réelle des pays du sud dont nous sommes parfois bien déconnectés (même dans ce type d’ateliers.. ??).

Petit tour d’horizon de la crise sur différents continents : arrêt sur l’Afrique La question primordiale de l’existence de l’Afrique dans la gouvernance mondiale est posée. La crise touchera l’Afrique via le ralentissement des flux et aides au développement. L’intervenant souligne l’attitude expectative de ces pays par rapport aux solutions des pays du Nord. L’espoir : l’organisation de la société civile.

2 propositions importantes :

  • S’inscrire dans le processus onusien de recherche de solutions face à la crise
  • Etablir une fiscalité internationale (sur transactions et transport)

L’atelier s’est terminé par l’élaboration de propositions concrètes, dans un processus d’ouverture au maximum d’acteurs de la société civile.

Christiane Lépine,
bénévole du CCFD à Grenoble


Question « GENRE »

Cet atelier a été mené par « La Marche Mondiale des Femmes ». Il a réuni plus d’une centaine de femmes venant essentiellement des pays de l’Amérique latine. Pour elles « le genre » semble invariablement être abordé par des revendications liées aux droits sociaux, économiques et politiques.

Conscientes de ne pas avoir la place qu’elles méritent aussi bien en famille que dans la société, elles s'investissent dans des petits métiers liés à l’alimentation, la vente sur les marchés et les échoppes de fortune. Elles s’organisent en coopératives pour écouler les produits de l’artisanat sur le principe du commerce solidaire. Le gouvernement a crée un statut allégé de toute fiscalité pour cette catégorie de marchandes et sont ainsi devenues légales. Elles n’échappent pas à la pauvreté mais revendiquent le droit à la scolarité.

Les femmes africaines lancent un cri d’alarme sur les violences faites aux femmes parce que les gouvernements ne font rien. Là où règnent la guerre, les femmes sont toujours les premières victimes.

Peu de textes de l’ONU se réfèrent aux « questions genre », il est nécessaire d’aborder ces graves questions par un travail en collaboration avec les hommes et les femmes.


Cathy Kappler, membre de l’ACF,
bénévole au CCFD

vendredi, janvier 30 2009

En direct de Belém, 30 janvier 2009

De notre correspondant

Ils ont fait le long voyage depuis l’Etat du Roraima, tout au nord de l’Amazonie brésilienne pour « parler au monde. » Pour la plupart ce sont des caciques, coiffés de la teka symbolique, représentants des peuples Makuxi, Wapixana et Ingarikó. Ils sont venus raconter leur enfer au quotidien, dans la réserve Raposa Terra do Sol, un territoire d’environ 1,8 millions d’hectares situé à la frontière avec le Venezuela et le Guyana, où vivent près de 20 000 indiens. Un territoire qui leur appartient officiellement depuis le 15 avril 2005, lorsque le président Lula, après une campagne menée pendant plusieurs années par le Conseil indigène de l’état du Roraima, a officiellement reconnu le territoire indigène de Raposa Serra do Sol.

Une mesure accueillie avec satisfaction par les indiens. Mais pas par les fermiers, dont la majorité a malgré tout fini par rendre les terres, moyennant compensations de l’Etat.

Mais un petit groupe de riziculteurs, soutenus par un puissant groupe de politiciens locaux, refuse toujours de partir. Tentatives d’expulsion de la police, affrontements avec les indiens… rien n’y a fait.

Sous la pression des lobbies, le gouvernement de l’Etat du Roraima a même été jusqu’à déposer un recours devant la Cour suprême du Brésil pour contester la reconnaissance de Raposa-Serra do Sol par le gouvernement fédéral et demander à ce que sa superficie soit réduite. Moralité, la situation est explosive et les caciques présents à la tribune ne cachent pas leurs inquiétude. Eux, ce qu’ils veulent est simple : continuer à vivre sur leurs terres, de manière autonome. Et surtout en paix. « Même s’il faudra se battre pour l’obtenir. »

Jean-Claude Gérez - Journaliste

Entretien avec Christiane Lépine

Christiane.jpgVivant à Grenoble, Christiane Lépine est bénévole du CCFD pour la région Rhône-Alpes depuis 1,5 an. Pour cette agronome de formation, chaque rencontre au FSM avec des gens venus de tous les horizons la conforte dans son sentiment qu’il est possible de construire un autre monde ensemble.
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Atelier du CCFD-Terre solidaire : « Energies et ressources naturelles - Construire d’autres modèles de développement », le 29/01/2009

 
M-Bikoko-partenaire-du-Cameroun_atelier-crise-financiere-WEB.jpgPour la première séance de l’atelier CCFD : « Energies et ressources naturelles - Construire d’autres modèles de développement » ayant eu lieu le 29/01/2009 sur le site UFPA, le succès était au rendez-vous. Avec les propos des 5 intervenants empreints de densité relatant une diversité d’expériences. Mené de mains de maître(sses) par Yvonne et Catherine, les 3 heures qui étaient impartis au CCFD furent efficacement exploitées. En effet les partenaires du CCFD ont eu longuement la parole nous permettant de bien comprendre leurs problématiques. Cela venant compenser la frustration du public qui n’a pas pu poser toutes les questions qu’il voulait d’autant que c’était prévu un temps d’échange étalé sur 3 séances.

Après les présentations d’usage de chaque intervenant, l’objectif de l’atelier a été formulé ainsi : Comment aborder la question du devenir du modèle énergétique dominant (celui des pays riches et émergents) ? En prenant en compte tout particulièrement, la ruée amorcée depuis peu sur les agrocarburants en tant que substitut « idéal » des carburants fossiles. Cela vient occasionner une prédation inacceptable sur de bonnes terres agricoles. Ces exploitations intensives mettent en l’environnement, mais aussi affectent la sécurité alimentaire des populations concernées.

Le cas du Brésil présenté par Leonardo MAGGI du MAB a fortement intéressé l’assistance, nous en faisons un résumé. Ce mouvement brésilien MAB (Mouvement des Affectés par les Barrages) travaille sur les droits des populations brésiliennes dans les conflits autour des barrages hydrauliques.

Actuellement 12000 barrages existent au Brésil, et 1 million de personnes ont été déplacées au total suite à leur construction, dont 70% l’ont été sans compensation. Le modèle énergétique du Brésil prend forme à partir du début des années 70, au moment de la 1ère crise du pétrole. Durant cette période, les sources énergétiques fossiles représentaient 70% du total et l’hydro-électricité seulement 2%. De nos jours, c’est 40% pour le fossile et 15% pour l’hydro-électricité. La plupart des barrages sont en Amazonie. Ce qui démontre l’ampleur des enjeux soulevés par la construction de ces barrages.

Le mouvement travaille sur 50 barrages au Brésil répartis dans tout le pays. C’est une organisation autonome créée par les personnes elle-même affectées par ces infrastructures. Au début la lutte était fragmentée, et depuis l’émergence du mouvement dans les années 70 elle s’est consolidée : L’histoire montre que si une lutte anti-barrage était lancée dès les phases initiales du projet, celui-ci a peu de chance de se réaliser. Les barrages ont 3 fonctions dans le développement du pays :
  1. Alimenter au niveau conséquent l’industrie de l’extraction minière,
  2. Les barrages participent à une meilleure pénétration en Amazonie,
  3. L’exploitation de l’eau amazonienne, permet au Brésil de poursuivre ses ambitions géostratégiques sur la scène internationale.
Pour prendre un cas précis, prenons celui du barrage de Tucurui (proche de Belèm) qui a été construit en 1984. Suite à sa construction 24000 personnes ont été déplacées. Il reste encore à ce jour, plus de 5000 qui demeurent sans électricité. Ce barrage en effet, a été construit pour fournir l’électricité principalement pour la transformation de l’uranium dans la région de Belèm afin qu’il soit exporté. Des impacts environnementaux sur la nature et la santé humaine sont également notés. L’agent Orange, utilisé notamment comme défoliant durant la guerre du Vietnam, a été répandu sur des forêts où des barrages devaient se construire. Encore maintenant les populations concernées craignent pour leur santé.

Par ailleurs les brésiliens sont parmi ceux qui paient le plus cher leur électricité au monde (5ème rang mondial). Pour conclure, Mr MAGGI insiste sur le fait qu’il est nécessaire d’exercer une pression forte et persistante sur le gouvernement pour qu’un changement s’opère dans la politique énergétique du pays. En veillant à ce qu’elle soit au service de la population.

Par Eric LEBON,
bénévole au CCFD de Nantes


Coca-Cola®, partenaire du FSM

Photo_coca.jpgLa journée d’hier a été très chaude. La chaleur s’est faite ressentir sur les organismes et sur l’alimentation. En effet, peu de vent, une atmosphère lourde et orageuse ont donné des coups de chaleurs à certains d’entre nous. On peut aussi supposer que dans ces conditions, la chaîne du froid ne soit pas respectée dans toutes boutiques d’alimentation. Si on ajoute à cela la fatigue d’une semaine d’activité intense, plusieurs d’entre nous se sont trouvés malades, ou au moins ont eu le ventre « barbouillé. » Mais aujourd’hui, la parade a été trouvée et efficace.

Oui, le Coca-Cola® est un excellent remède dans ces conditions :
  • son acidité permet de « laver » les estomacs malades
  • son taux de sucre élevé permet de s’assurer une source d’énergie quand il est difficile de manger
  • il permet de s’hydrater
  • et accessoirement, la caféine qu’il contient est un énergisant intéressant pour lutter contre la fatigue de la fin de journée.
Ainsi, beaucoup se sont retrouvés avec une canette de Coca-Cola® dans la main. Et pour la plupart, cet évènement était assez exceptionnel ! Bien sûr, la situation est d’autant plus cocasse qu’elle a lieu sur un Forum Social Mondial, qui vise un autre monde, une autre économie que celle dont Coca-Cola® est le symbole…

Jérôme Cailleau,
permanent national MRJC
Vendredi 30 janvier 2009

mercredi, janvier 28 2009

En direct de Belém, 28 janvier 2009

De notre correspondant

« Le danger est à nos portes »

Ils sont plus de 3000, venus des neufs pays de l’Amazonie. Sous le chapiteau érigé au cœur de l’Université Rurale, une partie d’entre eux ont pris place dans les gradins, le visage grave. Côte à côte, les Tukano, Sateré Maué, Tuyuca, Marubo, Maioruna, Dessana, Arara, Apurinã et autres Baniwa ont oublié un temps que chacun a sa culture, ses rites, ses croyances pour réaliser l’union sacrée. « Car le danger est à nos portes », explique Maria Miquelina, porte-parole des Tukanos. Déforestation, production minière, identité, souveraineté territoriale…
« La réalité vécue par les indigènes est tragique mais hélas beaucoup de personnes n’ont pas encore compris que cette lutte ne se limite pas à la survie des 522 peuples traditionnels, mais bien à celle de l’humanité toute entière. »
 
D’où le lancement, hier, lors de la journée panamazonienne, de la campagne « Peuples Indigènes de l’Amazonie, Présent et Futur de l’Humanité. » Objectif ? « Nous voulons affirmer l’importance des peuples indigènes pour le futur de l’Humanité et de l’Amazonie, explique Roberto Espinoza, un des leaders qui coordonne la participation des peuples indigènes au FSM. Mais aussi combattre les offensives menées contre les droits des peuples indigènes à vivre sur leurs terres, selon leurs mode de vie. » Concrètement, la campagne se prolongera en avril avec des actions simultanées dans plusieurs villes de l’Amazonie, puis par des actions auprès des politiques. Histoire de repousser le danger le plus loin possible.

Jean-Claude Gérez - Journaliste


Entretien avec Bernard Pinaud


Bernard-Pinaud.jpgBernard Pinaud a participé à tous les Forums Sociaux Mondiaux depuis leur création en 2001. Un moment important dans la vie du CCFD, que le Directeur de la vie associative souhaite partager avec des bénévoles.



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Article sur « Syndicat UTG de Guyane »

Quand nous avons su qu’une délégation guyanaise était présente au FSM de Belém, nous étions nombreux à manifester un vif intérêt pour assister à leurs exposés. Car avec un territoire (Département d’Outre-Mer) en Amazonie, ces français-amazoniens ont une place légitime au sein de ce FSM. Avec la nuance de taille par rapport à nous (de métropole), d’être au cœur des questions qui sont soulevées pas uniquement pendant le temps du Forum, mais bien toute l’année.

L’un des ateliers que nous avons écouté était organisé par le syndicat UTG, un des principaux en Guyane. Durant nos 3 heures d’échanges, leurs exposés et les questions du public nous ont permis de passer en revue bon nombre de thématiques critiques : droit des peuples autochtones, enjeux culturels, conflits pour l’or, droit à la terre, question de l’indépendance, immigration clandestine, dommages environnementaux, ….

En synthèse, le message de ces guyanais venait informer et sensibiliser sur les contradictions dans lesquelles se trouve l’Etat français sur ce territoire amazonien. Par exemple avec le fait que la convention de 1969 sur les droits culturels n’a pas été ratifiée par la France. Nous sommes ressortis de cette rencontre avec la conscience que le mode de relation entre les autorités françaises, les peuples locaux et les pays voisins ne présage pas d’un avenir « sans histoire » pour ce DOM. Des actions de démocratie participative sont programmées prochainement par l’UTG afin de mieux collecter, puis relayer les attentes populaires en tenant compte de la grande diversité du peuple guyanais.

Eric Lebon (CCFD Nantes)


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Rencontre avec nos partenaires du SPP
Souriants, motivés et pleins d’espoir, Charles, Katharina, Jan et Patrick, tous les quatre membres du SPP (Surplus People Project), nous racontent les raisons de leur venue à Belém et leurs attentes pour le FSM.
Le SPP est une ONG d’Afrique du Sud qui agit pour l’accès à la terre des paysans et pour le développement de l’agriculture paysanne dans leur pays.
« Ce que nous voulons, c’est s’engager dans le mouvement plus global de la souveraineté alimentaire et cela bien au-delà de notre pays », nous rapporte Charles WILLIAMS, l’un des dirigeants du SPP. Les quatre Sud-Africains attendent beaucoup de ce Forum, pour tisser des liens avec d’autres organisations, témoigner de leur expérience et montrer qu’il existe un réseau local des agriculteurs ruraux et que celui-ci peut peser dans leur pays. Patrick STEENKAMP affirme modestement « ce que nous faisons ne va peut-être pas toujours dans la bonne direction. Le SPP est une organisation très jeune, nous voulons voir comment d’autres organisations de producteurs s’organisent ». Et d’ajouter « c’est la raison pour laquelle le CCFD et le SPP nous ont envoyés ici. »
Le Forum commence et déjà nous retrouvons nos quatre délégués à la rencontre des paysans sud américains. Grace à eux et à beaucoup d’autres, le mouvement des paysans du monde a encore de beaux jours devant lui.

Hugo Vandamme
Militant du CCFD à Lille


Manituba

A 15 minutes de Belém, une banlieue précaire qui accueille 120 000 habitants dans des quartiers informels à perte de vue… Petites maisons de brique sans eau, sans assainissement, le long de larges rues droites entre terrains vague, cimetières (très bien entretenus), et bribes de forêt.

Témoigner en quelques lignes, mais de quoi ?...
Du sourire de cette jeune femme qui vit à 50 m d’une décharge à ciel ouvert, avec les allez-retours incessants des camions.
Du silence des patientes dans la salle d’attente du dispensaire de Santa Clara où les médecins mettent parfois des mois à revenir assurer les consultations.
Du sentiment d’abandon de ces jeunes qui nous attendent dehors pour expliquer que, sans école ni travail, l’avenir qui s’ouvre à eux est en 3D : désœuvrement, débrouillardise, délinquance.
Du rôle essentiel de l’atelier de capoeira, qui a investi l’école primaire, neuve mais vide faute de profs.
Du vide laissé par la rivière morte à côté de l’exploitation familiale bio, dans laquelle l’un de nos guides plongeait enfant et dont il a constaté la soudaine disparition quand il a voulu s’y baigner avec son fils : « on a beau être en Amazonie, c’est pas pour ça qu’on ne manque pas d’eau ».
De l’énergie de nos guides, tous engagés dans la vie sociale et dans des associations… et tous des cibles potentielles de la violence. Ce quartier immense n’est pas complètement oublié des pouvoirs publics : le précédent gouverneur l’a rebaptisé en lui donnant son nom, une sorte de reconnaissance officielle pour tous ces terrains sans statut d’occupation légale. Les habitants, allez savoir pourquoi, continuent à appeler leur quartier « Che Guevara ».

Arnaud Bourotte,
bénévole du CCFD à Nancy.

mardi, janvier 27 2009

En direct de Belém, 27 janvier 2009


Cérémonie d’ouverture du FSM

Marche-douverture-du-FSM.jpgLongue marche à travers la ville de Belém : une mobilisation grandeur nature ! Des musiques, danses, slogans, habits, pancartes et couleurs du monde entier. Une démonstration de force de la société civile en pays amazonien. Les participants se sont arrêtés devant un Mc Donalds pour manifester pacifiquement contre le capitalisme mondial. Une présence très remarquable des forces de l’ordre qui sont très admiratives du déroulement tout en faisant leur travail de protection des lieux publics et de la sécurité des participants. Les couleurs, les divers cris, l’euphorie et le gigantisme de cette manifestation élèvent l’émotion et l’engagement pour la cause et la lutte sociale.

Fernand Koko, Bénévole du CCFD de Toulon

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De notre correspondant : Le Forum Social Mondial de Ricardinho.


Il a les yeux écarquillés et la bouche bée. A regarder le cortège défiler devant lui, il en a oublié les petits sachets de biscuits à la farine de châtaigne du Para que sa mère confectionne chaque matin pour qu’il puisse les vendre dans la rue. A 11 ans, Ricardinho n’avait encore jamais vu autant d’étrangers en même temps. Alors, forcément, il ne rate pas une miette du spectacle.

« C’est eux les gens du Forum ? » C’est eux.

« Pourquoi, ils marchent avec plein de drapeaux avec des mots écrits dessus ? » Pour dire qu’un autre monde est possible, qu’il faut construire une société plus juste, plus respectueuse de l’environnement, où les richesses ne seraient pas dans les mains de quelques-uns, où la santé serait accessible à tous, où chaque enfant pourrait aller à l’école et jouer, sans se soucier d’aller travailler. Ricardinho comprend bien les réponses, mais ne semble pas vraiment y croire.

Pour cet enfant de Belém, le Forum ce sera d’abord du travail. Ca tombe bien, c’est les grandes vacances en ce moment pour les écoliers au Brésil. Avec sa mère et ses deux petits frères, il sera donc là tous les matins à 7 heures à l’entrée de l’une des deux universités qui accueilleront les presque 2000 débats, séminaires et autres interventions. Avec un peu de chance, ils vendront beaucoup de graines et se feront beaucoup d’argent. Ricardinho restera dehors. Sans s’imaginer qu’à l’intérieur, des milliers de gens parleront avec raison et/ou passion de tout ce qu’il faut parvenir à réaliser pour que lui et ses millions de petits camarades puissent un jour vivre dans un autre monde.

Jean-Claude Gérez - Journaliste


Indigene-camera-WEB.jpg

Entretien avec Catherine Gaudard

catherineGaudard.jpgResponsable du Plaidoyer, Catherine Gaudard évoque l’importance de l’implication du CCFD dans les Forum Sociaux mondiaux, les principales thématiques qui seront abordées par la délégation et les attentes concernant ce 9ème FSM.

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Visite de : « Structures agro-écologiques, coopératives dans la zone d’Iguarape-Miri »


Nous sommes 13 dont 2 interprètes féminines. Dès que nous quittons la ville à bord d’un minibus nous entrons en zone boisée. La végétation devient rapidement très dense. En bord d’une route, parfois en très mauvais état, nous observons un habitat dispersé et sommaire. De temps à autre nous observons des champs où paissent bovines et chevaux.

Une première visite nous amène dans une coopérative productrice de Acaï (prononcer « assailli »). Nous rencontrons les représentants de 279 membres de cette coopérative créée en 2001, mais reprise en 2006 suite à des problèmes de gestion. Nous constatons qu’ils doivent faire face à de nombreux problèmes, en particulier :
  • déficit financier à combler,
  • commercialisation fluctuante et difficile de la récolte d’Acaï.
Nous ressentons qu’ils ont besoin d’assistance et de soutien pour réussir et surmonter les nombreux obstacles auxquels ils doivent faire face. Pour l’instant leur travail se limite à la collecte et à la transformation des Acaï en partant de la demande des clients.

Nous prenons notre repas au bord d’une rivière. Nous sommes ensuite accueillis par 6 membres dirigeants d’une autre coopérative dans une salle communautaire qui sert aussi de chapelle. Nous apprenons qu’elle a été créée en mai 2005 sur les bases des associations existantes mais non suffisamment performantes, d’où la nécessité de passer à une structure coopérative. Cela permet de diversifier et commercialiser dans la durée la production des 170 membres actuels. Ces derniers ne représentaient qu’un groupe de 30 au départ.

Les principes fondateurs et de démarches productives sont très intéressants : diversification des produits récoltés et collectes permettant une activité continue.
  • Transformation de ces produits avec recherche de label qualité,
  • Commercialisation : recherche active de réseau, ce qui est actuellement l’obstacle majeur malgré un partenariat avec NATURA.
  • Cette coopérative développe la formation et la sélection des plantes par création de pépinières.
  • Un mot les guides « Solidarité » entre les membres.
  • Des projets de culture et de commercialisation de nouveaux produits est en cours.
  • Ils travaillent au sein d’un programme gouvernemental pour la commercialisation des crevettes.
En conclusion de la visite de ces 2 coopératives ayant chacune une organisation et une structure différente :

1ère coopérative :
  • absence de base financière.
  • absence de réseau commercial solide et continu.
Donc de nombreux handicaps qui viennent la fragiliser.

2ème coopérative : relance de la dynamique coopérative après 4 ans de fonctionnement, extrêmement positive. Dont développement de la formation, d’exigence effective de la qualité, de diversification. Un handicap : le réseau commercial est un peu juste.

Notre regard : Ils ont vraiment besoin d’un partenariat pour les accompagner dans leur développement et ils le méritent.

André, bénévole au CCFD de Clermont-Ferrand

Lundi, janvier 26 2009

En direct de Belém, 26 janvier 2009

GMB-WEB.jpgGroupe de Femmes de Bengui

Ce lundi 26 la délégation du CCFD est allée à la rencontre de différents partenaires pour découvrir leurs projets et leurs dynamiques. De petits groupes se répartissent une dizaine de lieux à découvrir. Parmi ces rencontres, citons celles de GMB, le Groupe de Femmes de Bengui. Elles font partie d’un réseau de mouvements de femmes appelé Forum de Mulheres da Amazionia Paraense (Forum des Femmes d’Amazonie du Para).

Leur programme tient en 3 lignes : santé, combat contre les violences faites aux femmes, accès au travail. Il n’est pas exceptionnel d’y voir associés hommes et enfants, plus particulièrement dans le cadre de revendications sociales.

GMB a aujourd’hui une ambition nationale et fait émerger progressivement un réseau dans lequel on vise la qualité de la vie, l’interaction et la valeur de la femme en famille, mais aussi dans la société. Quelques éléments concrets :

  • dans le domaine de la santé : accueil, écoute et conseil sur le SIDA, la contraception.
  • dans le domaine des violences : écoute, orientation pour les soins, droits, aide sociale pour les hommes condamnés pour violence.
  • dans le domaine du travail : création d’ateliers de couture et d’artisanat inclus dans le marché du travail.

… un chemin est tracé grâce à la volonté tenace de ces femmes !

Cathy - Bénévole CCFD

Visite des îles de Cotijuba et du Mouvement des Femmes des îles de Belém (MMIB)

Notre périple commença tôt en ce lundi matin pour la petite troupe de 35 personnes représentant une demi-douzaine de mouvements composant la délégation du CRID. Parmi nous un groupe de 5 partenaires représentant : Inde, Bosnie-Herzégovine, Kirghizstan, Ukraine. Ces 5 personnes sont venues avec la délégation française du Secours Catholique-Caritas. Indiquons aussi que nous comptions parmi nous 3 élèves de 1ère d’un lycée de Valence.

La journée commença par une marche vers notre embarquement sur un petit bateau en bois traditionnel utilisé en Amazonie. Après une navigation d’une heure et demie, nous avons été accueillis très chaleureusement par quelques femmes et un homme. La visite proprement dite du lieu s’amorça par une présentation du Mouvement des femmes des îles de Belém (MMIB) dans leur local principal.

Ce mouvement prit naissance en 1998 quand quelques femmes du lieu décidèrent de s’affranchir du mouvement paysan dans lequel elles étaient pour créer leur propre formation. L’objectif étant bien sûr de centrer les objectifs et actions sur des axes définis essentiellement par les femmes vivant dans ce milieu rural proche de Belém. Ainsi, elles ont développé courageusement et avec peu d’aide, une approche de type « développement local » en total symbiose avec la nature. Fleurs, noix, écorces, … de ce magnifique biotope amazonien allaient devenir les matières premières pour leur travail. On peut distinguer 2 champs d’actions sur ce point : fabrication de « bio-bijoux » et agriculture. Pour ce 2ème aspect, sont concernées la culture de graines pour des produits cosmétiques en partenariat avec la marque européenne NATURA, et la production de fleurs en partenariat avec un grossiste de Belém.

Ce qui a particulièrement attiré notre attention, c’est le mode de fonctionnement du mouvement. En premier lieu le fait que la répartition du produit des ventes se faisait avec un fort souci d’équité. Chez MMIB on parle de « revenu familial » et non « individuel ». Ensuite, une soixantaine de bénévoles participent aux projets, sur leur temps libre. Cela permet de mener des actions d’organisation ou dans le champ de l’éducation. Avec par exemple la tenue d’une bibliothèque (la seule des îles). Avec ces femmes, souvent jeunes, nous avons pu constater ici aux portes de l’Amazonie, la ferme volonté d’une construction de leur projet communautaire en harmonie avec leur environnement : naturel et humain. En somme, leurs vraies richesses, qui ne manquent pas d’être également partagées avec les hôtes de passage !

Eric - Bénévole CCFD

Acarà

Nous avons été accueillis à bras ouverts aujourd’hui par les représentants de la « Comunidad Negra de Nacoã », située au cœur de la région d’Acarà. La communauté comporte 120 familles, soit plus de 1000 personnes, descendantes d’esclaves noirs. Elles sont restées sur leurs terres en s’organisant en communauté de base. Ensemble, elles ont pris conscience de leurs droits et ont obtenu du gouvernement la pleine propriété de leurs terres.

La communauté est régie en association et chaque décision émane d’une réflexion collective. Elle vit principalement grâce à la cueillette ; lorsque cette dernière ne suffit pas, la communauté recourt à la production de charbon de bois. Cette activité ayant un impact négatif sur l’écosystème de la forêt, la communauté a décidé de développer un projet de pisciculture.

Cette journée fut un enchainement de belles rencontres mais, surtout, de surprises : non, l’autarcie économique n’est pas synonyme de repli ! Les membres de la communauté ont été particulièrement humbles à l’égard de leur démarche qui jusque là est une réussite.

Bénévole CCFD

Unipop : l’éducation populaire au cœur des quartiers de Belém

UnipopWEB.jpgCet après-midi, nous avons rencontré Augusto, Selli et Gilson, 3 des 5 responsables d’Unipop, âgés de 21 à 30 ans. Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’Unipop ? C’est l’abréviation pour Instituto Universidade Popular, une organisation qui vise à mobiliser, sensibiliser et former les jeunes de 16 à 24 ans de Belém et du Para. Son slogan : Saber é Poder (savoir, c’est pouvoir). Principalement implantés dans les quartiers populaires et défavorisés de Belém, ils organisent des sessions d’éducation non formelle (en dehors de l’école et par l’expérience) fondée sur l’utilisation de moyens de communication, la protection de l’environnement, etc.

Augusto, Selli et Gilson préfèrent se présenter comme éducateurs plutôt que comme responsables d’Unipop. En effet, ils animent eux-mêmes les sessions. A partir de leurs expériences personnelles et de l’analyse qu’ils font du monde qui les entoure, ils incitent les jeunes à réaliser leurs rêves, comme du théâtre populaire. Ensuite, ils les accompagnent dans l’exécution de ces projets. Sur les 3 dernières années, 1200 jeunes ont été touchés directement. Ce nombre monte à 6000 si on considère les effets indirects (c'est-à-dire quand les jeunes rentrent chez eux et en parlent à leurs proches).

Ainsi, et c’est l’un de ses objectifs, Unipop forme des citoyens et des leaders pour des organisations politiques sociales. Les exemples sont nombreux de la réussite de cette organisation soutenue pour l’Eglise locale.

En attendant la représentation d’un des groupes au FSM vendredi 30 janvier, voici leurs contacts : http://www.unipop.org.br ou www.escolabrasil.com.br/unipop

Mails : selli@unipop.org.br luisaugusto@unipop.org.br gilson.unipop@gmail.com universidadepopular@unipop.org.br

Dimanche, janvier 25 2009

Arrivée à Belem

En direct de Belém, 25 janvier

Le voyage

avion.jpg50 000 à 100 000 personnalités et membres des organisations de la société civile du monde entier se sont donné rendez-vous à Belém, en Amazonie brésilienne, pour le 9ème Forum social mondial.

Le gros de la délégation française du CCFD, partie de Paris le vendredi 23 à 19h50, est arrivé à Belém, en passant par Rio de Janeiro, samedi 24 à 12h30 heure locale, soit 16h30 heure de Paris. Notre arrivée à l’aéroport a été marquée par un chaleureux accueil : magnifique spectacle de musique et de danse produit par un groupe brésilien ! Ce fut ensuite l’embarcation en bus avec la délégation du Secours catholique, direction le bateau où nous attendaient d’autres associations françaises et où nous serons tous hébergés. Une bonne ambiance s’est ensuite établie par des présentations multiples, la découverte et les discussions avec les partenaires internationaux.

le-quartier-du-bateau.jpg

Dimanche matin, de nombreux compagnons du CCFD et d’autres associations étaient encore bloqués à Rio, Air France n’ayant pas effectué les réservations nécessaires… Après avoir improvisé une manifestation à l’aéroport et profité d’une nuit « spartiate » dans un hôtel multi-étoilé de Copacabana, ils ont enfin pu rejoindre notre bateau, l’Amazon Star.

Fernand et Hugo - Bénévoles CCFD

La vie sur le bateau

dortoir.jpgLa délégation du CCFD est arrivée sur l’Amazon Star alors que les préparatifs battaient leur plein. Ce bateau, entièrement repeint, est arrimé au bord du fleuve Para à Belém. Il fait totalement partie de l’aventure du Forum. 300 lits ont été montés en quelques heures par les artisans locaux. Très vite, chacun a pris possession de son « espace », dans ce grand dortoir mixte. Une organisation se met en place (moustiquaires, serviettes de toilette tendues pour délimiter son confort). Certains se couchent lorsque d’autres se lèvent… tout est possible ! La salle à manger est accueillante, surtout lorsque le buffet du petit-déjeuner nous réserve papayes, ananas blancs, et autres iguaçu ou acerola. En grimpant sur le pont, le paysage est magnifique : étendue d’eau à perte de vue et ciel moiré. Excellentes conditions pour se remettre du décalage horaire !

Cathy - Bénévole CCFD

Belém nous voici !

bienvenido.jpgIl y a quelque chose contenu dans ce type d’expression qui peut caractériser les sentiments de pas mal d’entre-nous, à quelques jours de l’ouverture du Forum Social Mondial 2009. Et d’ailleurs, ces sentiments ne peuvent qu’être encouragés quand en se baladant en ville nous découvrons les grandes affiches municipales ou celles du PT (Parti des Travailleurs, celui du président LULA) : « Bienvenue au Forum Social Mondial » décliné en plusieurs langues et en couleur.

affiche.jpgMais bien vite la réalité de la vie de tous les jours à Belém nous rattrape, belle ou moins belle. Entre opulence de la nature et quartiers historiques, ce lieu nous touche. A vrai dire il nous interpelle surtout. Par son contraste social, sa misère visible (attention aux vols à-la-tire), la chaleur humaine dans les regards rencontrés, et ces buildings-citadelles gardés où demeurent les gens riches. Mais au fond, il reste la simplicité d’une rencontre, malgré la barrière de la langue. Mon oreille qui entend un jeune père dire, en me regardant et en s’amusant avec sa fille : « you want to speak english ? ». Vouloir faire discuter son enfant avec le « gringo », simplement, pour s’amuser, pour partager. Je leur souris aussi, la rencontre eut été certainement plaisante et chaleureuse. Mais déjà je traverse la rue, rejoignant les autres de mon groupe. Je pense que je commence à comprendre pourquoi je suis là : « je viens te rencontrer, chez toi ». Même si je ne suis pas intégralement préparé à cette expérience, si des difficultés sont à surmonter pour moi. Car là est peut-être l’essentiel de ce séjour. Notre humanité qui désire vivre en volonté de partage, ici comme là-bas (chez nous) ! « Tudo bom »* ici les amis !

  • (tout va bien)

Eric - Bénévole CCFD

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