GMB-WEB.jpgGroupe de Femmes de Bengui

Ce lundi 26 la délégation du CCFD est allée à la rencontre de différents partenaires pour découvrir leurs projets et leurs dynamiques. De petits groupes se répartissent une dizaine de lieux à découvrir. Parmi ces rencontres, citons celles de GMB, le Groupe de Femmes de Bengui. Elles font partie d’un réseau de mouvements de femmes appelé Forum de Mulheres da Amazionia Paraense (Forum des Femmes d’Amazonie du Para).

Leur programme tient en 3 lignes : santé, combat contre les violences faites aux femmes, accès au travail. Il n’est pas exceptionnel d’y voir associés hommes et enfants, plus particulièrement dans le cadre de revendications sociales.

GMB a aujourd’hui une ambition nationale et fait émerger progressivement un réseau dans lequel on vise la qualité de la vie, l’interaction et la valeur de la femme en famille, mais aussi dans la société. Quelques éléments concrets :

  • dans le domaine de la santé : accueil, écoute et conseil sur le SIDA, la contraception.
  • dans le domaine des violences : écoute, orientation pour les soins, droits, aide sociale pour les hommes condamnés pour violence.
  • dans le domaine du travail : création d’ateliers de couture et d’artisanat inclus dans le marché du travail.

… un chemin est tracé grâce à la volonté tenace de ces femmes !

Cathy - Bénévole CCFD

Visite des îles de Cotijuba et du Mouvement des Femmes des îles de Belém (MMIB)

Notre périple commença tôt en ce lundi matin pour la petite troupe de 35 personnes représentant une demi-douzaine de mouvements composant la délégation du CRID. Parmi nous un groupe de 5 partenaires représentant : Inde, Bosnie-Herzégovine, Kirghizstan, Ukraine. Ces 5 personnes sont venues avec la délégation française du Secours Catholique-Caritas. Indiquons aussi que nous comptions parmi nous 3 élèves de 1ère d’un lycée de Valence.

La journée commença par une marche vers notre embarquement sur un petit bateau en bois traditionnel utilisé en Amazonie. Après une navigation d’une heure et demie, nous avons été accueillis très chaleureusement par quelques femmes et un homme. La visite proprement dite du lieu s’amorça par une présentation du Mouvement des femmes des îles de Belém (MMIB) dans leur local principal.

Ce mouvement prit naissance en 1998 quand quelques femmes du lieu décidèrent de s’affranchir du mouvement paysan dans lequel elles étaient pour créer leur propre formation. L’objectif étant bien sûr de centrer les objectifs et actions sur des axes définis essentiellement par les femmes vivant dans ce milieu rural proche de Belém. Ainsi, elles ont développé courageusement et avec peu d’aide, une approche de type « développement local » en total symbiose avec la nature. Fleurs, noix, écorces, … de ce magnifique biotope amazonien allaient devenir les matières premières pour leur travail. On peut distinguer 2 champs d’actions sur ce point : fabrication de « bio-bijoux » et agriculture. Pour ce 2ème aspect, sont concernées la culture de graines pour des produits cosmétiques en partenariat avec la marque européenne NATURA, et la production de fleurs en partenariat avec un grossiste de Belém.

Ce qui a particulièrement attiré notre attention, c’est le mode de fonctionnement du mouvement. En premier lieu le fait que la répartition du produit des ventes se faisait avec un fort souci d’équité. Chez MMIB on parle de « revenu familial » et non « individuel ». Ensuite, une soixantaine de bénévoles participent aux projets, sur leur temps libre. Cela permet de mener des actions d’organisation ou dans le champ de l’éducation. Avec par exemple la tenue d’une bibliothèque (la seule des îles). Avec ces femmes, souvent jeunes, nous avons pu constater ici aux portes de l’Amazonie, la ferme volonté d’une construction de leur projet communautaire en harmonie avec leur environnement : naturel et humain. En somme, leurs vraies richesses, qui ne manquent pas d’être également partagées avec les hôtes de passage !

Eric - Bénévole CCFD

Acarà

Nous avons été accueillis à bras ouverts aujourd’hui par les représentants de la « Comunidad Negra de Nacoã », située au cœur de la région d’Acarà. La communauté comporte 120 familles, soit plus de 1000 personnes, descendantes d’esclaves noirs. Elles sont restées sur leurs terres en s’organisant en communauté de base. Ensemble, elles ont pris conscience de leurs droits et ont obtenu du gouvernement la pleine propriété de leurs terres.

La communauté est régie en association et chaque décision émane d’une réflexion collective. Elle vit principalement grâce à la cueillette ; lorsque cette dernière ne suffit pas, la communauté recourt à la production de charbon de bois. Cette activité ayant un impact négatif sur l’écosystème de la forêt, la communauté a décidé de développer un projet de pisciculture.

Cette journée fut un enchainement de belles rencontres mais, surtout, de surprises : non, l’autarcie économique n’est pas synonyme de repli ! Les membres de la communauté ont été particulièrement humbles à l’égard de leur démarche qui jusque là est une réussite.

Bénévole CCFD

Unipop : l’éducation populaire au cœur des quartiers de Belém

UnipopWEB.jpgCet après-midi, nous avons rencontré Augusto, Selli et Gilson, 3 des 5 responsables d’Unipop, âgés de 21 à 30 ans. Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’Unipop ? C’est l’abréviation pour Instituto Universidade Popular, une organisation qui vise à mobiliser, sensibiliser et former les jeunes de 16 à 24 ans de Belém et du Para. Son slogan : Saber é Poder (savoir, c’est pouvoir). Principalement implantés dans les quartiers populaires et défavorisés de Belém, ils organisent des sessions d’éducation non formelle (en dehors de l’école et par l’expérience) fondée sur l’utilisation de moyens de communication, la protection de l’environnement, etc.

Augusto, Selli et Gilson préfèrent se présenter comme éducateurs plutôt que comme responsables d’Unipop. En effet, ils animent eux-mêmes les sessions. A partir de leurs expériences personnelles et de l’analyse qu’ils font du monde qui les entoure, ils incitent les jeunes à réaliser leurs rêves, comme du théâtre populaire. Ensuite, ils les accompagnent dans l’exécution de ces projets. Sur les 3 dernières années, 1200 jeunes ont été touchés directement. Ce nombre monte à 6000 si on considère les effets indirects (c'est-à-dire quand les jeunes rentrent chez eux et en parlent à leurs proches).

Ainsi, et c’est l’un de ses objectifs, Unipop forme des citoyens et des leaders pour des organisations politiques sociales. Les exemples sont nombreux de la réussite de cette organisation soutenue pour l’Eglise locale.

En attendant la représentation d’un des groupes au FSM vendredi 30 janvier, voici leurs contacts : http://www.unipop.org.br ou www.escolabrasil.com.br/unipop

Mails : selli@unipop.org.br luisaugusto@unipop.org.br gilson.unipop@gmail.com universidadepopular@unipop.org.br