De notre correspondant

Ils ont fait le long voyage depuis l’Etat du Roraima, tout au nord de l’Amazonie brésilienne pour « parler au monde. » Pour la plupart ce sont des caciques, coiffés de la teka symbolique, représentants des peuples Makuxi, Wapixana et Ingarikó. Ils sont venus raconter leur enfer au quotidien, dans la réserve Raposa Terra do Sol, un territoire d’environ 1,8 millions d’hectares situé à la frontière avec le Venezuela et le Guyana, où vivent près de 20 000 indiens. Un territoire qui leur appartient officiellement depuis le 15 avril 2005, lorsque le président Lula, après une campagne menée pendant plusieurs années par le Conseil indigène de l’état du Roraima, a officiellement reconnu le territoire indigène de Raposa Serra do Sol.

Une mesure accueillie avec satisfaction par les indiens. Mais pas par les fermiers, dont la majorité a malgré tout fini par rendre les terres, moyennant compensations de l’Etat.

Mais un petit groupe de riziculteurs, soutenus par un puissant groupe de politiciens locaux, refuse toujours de partir. Tentatives d’expulsion de la police, affrontements avec les indiens… rien n’y a fait.

Sous la pression des lobbies, le gouvernement de l’Etat du Roraima a même été jusqu’à déposer un recours devant la Cour suprême du Brésil pour contester la reconnaissance de Raposa-Serra do Sol par le gouvernement fédéral et demander à ce que sa superficie soit réduite. Moralité, la situation est explosive et les caciques présents à la tribune ne cachent pas leurs inquiétude. Eux, ce qu’ils veulent est simple : continuer à vivre sur leurs terres, de manière autonome. Et surtout en paix. « Même s’il faudra se battre pour l’obtenir. »

Jean-Claude Gérez - Journaliste

Entretien avec Christiane Lépine

Christiane.jpgVivant à Grenoble, Christiane Lépine est bénévole du CCFD pour la région Rhône-Alpes depuis 1,5 an. Pour cette agronome de formation, chaque rencontre au FSM avec des gens venus de tous les horizons la conforte dans son sentiment qu’il est possible de construire un autre monde ensemble.
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Atelier du CCFD-Terre solidaire : « Energies et ressources naturelles - Construire d’autres modèles de développement », le 29/01/2009

 
M-Bikoko-partenaire-du-Cameroun_atelier-crise-financiere-WEB.jpgPour la première séance de l’atelier CCFD : « Energies et ressources naturelles - Construire d’autres modèles de développement » ayant eu lieu le 29/01/2009 sur le site UFPA, le succès était au rendez-vous. Avec les propos des 5 intervenants empreints de densité relatant une diversité d’expériences. Mené de mains de maître(sses) par Yvonne et Catherine, les 3 heures qui étaient impartis au CCFD furent efficacement exploitées. En effet les partenaires du CCFD ont eu longuement la parole nous permettant de bien comprendre leurs problématiques. Cela venant compenser la frustration du public qui n’a pas pu poser toutes les questions qu’il voulait d’autant que c’était prévu un temps d’échange étalé sur 3 séances.

Après les présentations d’usage de chaque intervenant, l’objectif de l’atelier a été formulé ainsi : Comment aborder la question du devenir du modèle énergétique dominant (celui des pays riches et émergents) ? En prenant en compte tout particulièrement, la ruée amorcée depuis peu sur les agrocarburants en tant que substitut « idéal » des carburants fossiles. Cela vient occasionner une prédation inacceptable sur de bonnes terres agricoles. Ces exploitations intensives mettent en l’environnement, mais aussi affectent la sécurité alimentaire des populations concernées.

Le cas du Brésil présenté par Leonardo MAGGI du MAB a fortement intéressé l’assistance, nous en faisons un résumé. Ce mouvement brésilien MAB (Mouvement des Affectés par les Barrages) travaille sur les droits des populations brésiliennes dans les conflits autour des barrages hydrauliques.

Actuellement 12000 barrages existent au Brésil, et 1 million de personnes ont été déplacées au total suite à leur construction, dont 70% l’ont été sans compensation. Le modèle énergétique du Brésil prend forme à partir du début des années 70, au moment de la 1ère crise du pétrole. Durant cette période, les sources énergétiques fossiles représentaient 70% du total et l’hydro-électricité seulement 2%. De nos jours, c’est 40% pour le fossile et 15% pour l’hydro-électricité. La plupart des barrages sont en Amazonie. Ce qui démontre l’ampleur des enjeux soulevés par la construction de ces barrages.

Le mouvement travaille sur 50 barrages au Brésil répartis dans tout le pays. C’est une organisation autonome créée par les personnes elle-même affectées par ces infrastructures. Au début la lutte était fragmentée, et depuis l’émergence du mouvement dans les années 70 elle s’est consolidée : L’histoire montre que si une lutte anti-barrage était lancée dès les phases initiales du projet, celui-ci a peu de chance de se réaliser. Les barrages ont 3 fonctions dans le développement du pays :
  1. Alimenter au niveau conséquent l’industrie de l’extraction minière,
  2. Les barrages participent à une meilleure pénétration en Amazonie,
  3. L’exploitation de l’eau amazonienne, permet au Brésil de poursuivre ses ambitions géostratégiques sur la scène internationale.
Pour prendre un cas précis, prenons celui du barrage de Tucurui (proche de Belèm) qui a été construit en 1984. Suite à sa construction 24000 personnes ont été déplacées. Il reste encore à ce jour, plus de 5000 qui demeurent sans électricité. Ce barrage en effet, a été construit pour fournir l’électricité principalement pour la transformation de l’uranium dans la région de Belèm afin qu’il soit exporté. Des impacts environnementaux sur la nature et la santé humaine sont également notés. L’agent Orange, utilisé notamment comme défoliant durant la guerre du Vietnam, a été répandu sur des forêts où des barrages devaient se construire. Encore maintenant les populations concernées craignent pour leur santé.

Par ailleurs les brésiliens sont parmi ceux qui paient le plus cher leur électricité au monde (5ème rang mondial). Pour conclure, Mr MAGGI insiste sur le fait qu’il est nécessaire d’exercer une pression forte et persistante sur le gouvernement pour qu’un changement s’opère dans la politique énergétique du pays. En veillant à ce qu’elle soit au service de la population.

Par Eric LEBON,
bénévole au CCFD de Nantes


Coca-Cola®, partenaire du FSM

Photo_coca.jpgLa journée d’hier a été très chaude. La chaleur s’est faite ressentir sur les organismes et sur l’alimentation. En effet, peu de vent, une atmosphère lourde et orageuse ont donné des coups de chaleurs à certains d’entre nous. On peut aussi supposer que dans ces conditions, la chaîne du froid ne soit pas respectée dans toutes boutiques d’alimentation. Si on ajoute à cela la fatigue d’une semaine d’activité intense, plusieurs d’entre nous se sont trouvés malades, ou au moins ont eu le ventre « barbouillé. » Mais aujourd’hui, la parade a été trouvée et efficace.

Oui, le Coca-Cola® est un excellent remède dans ces conditions :
  • son acidité permet de « laver » les estomacs malades
  • son taux de sucre élevé permet de s’assurer une source d’énergie quand il est difficile de manger
  • il permet de s’hydrater
  • et accessoirement, la caféine qu’il contient est un énergisant intéressant pour lutter contre la fatigue de la fin de journée.
Ainsi, beaucoup se sont retrouvés avec une canette de Coca-Cola® dans la main. Et pour la plupart, cet évènement était assez exceptionnel ! Bien sûr, la situation est d’autant plus cocasse qu’elle a lieu sur un Forum Social Mondial, qui vise un autre monde, une autre économie que celle dont Coca-Cola® est le symbole…

Jérôme Cailleau,
permanent national MRJC
Vendredi 30 janvier 2009