Je suis originaire de la Vendée. J'ai été en apprentissage peintre en bâtiment. J'ai rencontré la JOC en 1974. En 1976, après un rassemblement national qui a rassemblé 5 000 apprentis à l'initiative de la JOC j'ai été appelé comme permanent national dans ce mouvement en responsabilité sur l'Est de la France. Tout cela a façonné ma vie. J'ai vécu et découvert que : « un jeune travailleur vaut plus que tout l'or du monde parce qu'il est fils de Dieu » n'était pas qu'un slogan. La JOC a été pour moi la plus belle école de la vie : m'engager pour vivre dignement. Elle m'a permis de passer d'une croyance religieuse subie ,à croire en la force de l' Amour de Dieu pour les Hommes. J'ai découvert à être acteur de ma vie et être témoin de la confiance que Dieu fait à TOUS les Hommes.
Durant cette période, j'ai rencontré Claudette, originaire de Bourg en Bresse, qui était responsable nationale à l'ACE. A la fin de nos mandats respectifs, la recherche d'emploi nous a fait atterrir à Oyonnax dans l'Ain. Nous avons trois enfants.
J'ai travaillé, ( je suis à la retraite depuis 2 mois ) 32 ans aux services techniques de l'hôpital d'Oyonnax, plus particulièrement chargé de la maintenance des bâtiments. Là, j’ai rencontré des femmes et des hommes passionnés par leur travail au service des patients, des personnes âgées, et dont les revendications, contrairement à ce qu'on veut faire croire, sont loin d'être corporatives ou avoir des privilèges de fonctionnaires mais pour le droit à la santé pour tous avec des soins, un accueil et un accompagnement des patients et des familles, de qualité. Rapidement j'ai eu des responsabilités à la CGT.
Ayant été plusieurs fois en Allemagne avec la JOC dont Berlin, au Mali, je m'interrogeais sur les choix économiques et politiques qui étaient faits tant par les gouvernements français que des pays rencontrés. En rencontrant des jeunes et autres acteurs de la vie associative de différents pays qui venaient en France : Nicaragua, Brésil,... je m'interrogeais sur le fait que les "aides" données par la France ne répondaient pas souvent aux besoins humains, sociaux et encore moins au développement économique et démocratique de ces pays.
Je connaissais le CCFD-Terre Solidaire. Etant en ACO, nous avons été interpellés par l'équipe locale du CCFD-Terre Solidaire pour être acteur du collectif local.
À l'heure où on nous parle de mondialisation, de guerres économiques, les décideurs, dans les instances européennes et internationales, oublient ou refusent de prendre en compte la satisfaction des besoins sociaux et fondamentaux des hommes et femmes de la planète. Ceux-ci sont différents suivant l'histoire, la culture, etc...des régions. Vouloir formater toutes les populations au nom du profit et de l'argent-roi est dangereux pour l'avenir de l'humanité. Je crois au pouvoir de l'Amour et combattrais toujours toutes formes d'amour du pouvoir qui humilient et asservissent les Hommes.
A l'heure où ici, je m'engage avec d'autres pour vivre dignement, être respecté, je ne peux rester inactif devant tous ces Hommes qui s'organisent de par le monde pour le droit de vivre chez eux, ne pas être pillés de leurs richesses, être maîtres de leur avenir.
Avec l'équipe locale nous essayons de sensibiliser, informer les jeunes et adultes du secteur sur ces défis et de donner des dons pour que : si je veux vivre heureux ici, il est de plus en plus urgent que l'Autre vive heureux là- bas.