Par Pauline(38),
Ces deux derniers jours, nous avons rencontre l'ex premier ministre du
Bhoutan, le chargé des enquêtes du Centre For Bhutan Studies, Tshering
et une chercheuse française spécialiste du Bhoutan.
Au cours de ces trois
rencontres, nous avons aborde largement le thème du
bonheur national brut et son application concrète. Quelques retours sur nos échanges.
La première rencontre de cette saga était avec l'ex-premier ministre. Il
nous a accueilli dans sa maison, sur les hauteurs de Timphu. Pour
revenir un peu sur l'histoire, lors des dernières élections législatives
de juillet 2013, l'opposition l'a emporte, son gouvernement n’étant
plus de son
bord, il a démissionné. Il était l'un des plus fervents défenseurs du
BNB au Bhoutan comme a l’étranger.
Les avis divergent
sur les raisons qui expliquent la défaite de son parti. Certains disent
que c'est parce que le concept de BNB ne servait pas les bhoutanais mais était uniquement exporté a l’étranger, d'autres parlent d'un
retournement de situation de dernière minute...un lien pour plus d'infos
: http://thediplomat.com/the-
Après cette rencontre institutionnelle et protocolaire, nous partons discuter avec Tshering, charge des enquêtes au Center for Bhutan Studies. Selon lui, comme le dit le premier ministre "aucun bhoutanais n'est laissé sur le bord de la route" et son travail est d'aller à la rencontre des bhoutanais, passer une journée avec eux afin de répondre au questionnaire qui permet de recueillir les données afin de créer l'indicateur. Malgré la présence au niveau local de ces enquêteurs a travers le pays, on se rend vite compte lorsque l'on s’éloigne de la capitale que beaucoup de personne n'ont jamais entendu parlé du BNB. Selon lui, ils appliquent le concept dans leur vie quotidienne, notamment en respectant les principes du bouddhisme : ne pas tuer (pas d'insecticides), respecter sa terre et son environnement...et font donc du BNB sans le savoir.
Ensuite, direction un des rares cafés de la capitale pour rencontrer une chercheuse française, (qui a d'ailleurs la nationalité bhoutanaise depuis 2 ans) et qui enseigne l'anthropologie a la faculté de Timphu. Son discours est forcement plus "libre" que ceux entendus précédemment et semble donc plus négatif sur les réalités bhoutanaises. Un des problèmes majeurs auquel doit faire face le Bhoutan est un très fort exode rural, les jeunes quittant les fermes pour travailler en ville. Cet exode rural met donc en danger le pays. En effet, la problématique de la souveraineté alimentaire et de la sécurité alimentaire est essentielle.Le Bouthan n'a seulement que 8% de la surface totale cultivable et une très forte dépendance de l'Inde pour l'importation de nombreux fruits, légumes et riz cultivés de manière conventionnelle.
"Le Bhoutan n'est pas un pays parfait" selon elle et les problématiques de santé publique se développent avec notamment des fortes addictions à l'alcool en zone rurale et aux médicaments (somnifères, pénicilline) en zone urbaine et un taux de suicide des jeunes en augmentation.
Enfin, selon elle, les deux dernières années ont vu la médiatisation du BNB a l’étranger, délaissant les bhoutanais au quotidien.
Nous continuons a apprendre beaucoup de choses ici et les choses s’éclaircissent de jour en jour, et selon Hans de la School for Well being "Le Bhoutan n'a pas réponse a tout".
Nous non plus...