Fernand
Fernand est proviseur du lycéeFernand_Loire.JPG de Ressins, dans le nord du département de la Loire. Il a « hérité » d’une grande ferme école, avec 150 ha de terres qui s’est s’agrandie au fil du temps pour être viable économiquement. Fernand insiste beaucoup sur la nécessité de montrer une agriculture plurielle à ses élèves, sur la ferme, on peut rencontrer des brebis, des chèvres, des vaches, des cochons, du maraîchage en agriculture biologique et un atelier de transformation. Tout cela nécessite ou a nécessité de très gros investissements ce qui a tendance à irriter Fernand.

« C’était l’humanisme chrétien au départ, les moyens au service des hommes. L’idée c’était de fonder une école pour permettre aux paysans de vivre dignement, on va donc former des gens, mais des gens qui n’étaient pas capables de payer une scolarité. A un moment donné il a fallu une unité économique pour faire vivre l’école, donc d’emblée il y a eu une contrainte économique. L’exploitation reste avec une vocation pédagogique forte au service de l’école.[…] Aujourd’hui, tout passe par l’agro-industrie, les volumes se font là, quand vous êtes partis dans un modèle agro industriel et que vous avez investi 600 000€ pour loger vos 100 vaches, vous êtes coincé au niveau investissement donc la seule chose que vous pouvez faire c’est rester dans le système tel qu’il est, conclusion, pour se sortir du système, il faut reproduire le système. »

Pierrot

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Pierrot et Corentin sont deux amis qui viennent de s’installer comme paysans à Saint Sixte. En réponse à un dégoût de la société de consommation actuelle, ils veulent créer un projet de collectif et de colocation qui se rapproche de l’habitat groupé. L’idée est de vivre ensemble, de construire ensemble et de travailler ensemble.
« On a pris la décision de créer un collectif de partage, de vie, du quotidien. On s’est rendu compte qu’en mutualisant, économiquement on s’en sortait mieux et que plus on est de fous, plus on rit ! L’idée c’était de revivre ensemble et de retrouver l’esprit village, hameau. Corentin est paysan boulanger et moi je m’installe en culture et cueillette de plantes aromatiques et médicinales. On essaie de faire une réunion par semaine du collectif, on prend des décisions, on travaille à la communication non violente, on règle d’éventuels conflits et on fait des plannings des travaux à réaliser. On souhaite arriver à produire tout nous-mêmes afin de s’auto suffire au maximum. On milite pour une agriculture paysanne, l’agriculture biologique, la permaculture, l’agriculture naturelle, la sauvegarde des espères menacées et surtout pour la souveraineté alimentaire qui est à mon avis la première liberté de tous les peuples »