Le CCFD-Terre Solidaire au Forum Social Mondial

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Forum Social Mondial de Tunis 2013

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Lundi, mars 25 2013

5/5« D’une rive à l’autre c’est une vie qui compte » : rencontre avec des familles de migrants disparus

Par Camille Lebouvier

famille_de_disparus.jpgL’année 2010 a vu grossir la vague de jeunes migrants Tunisiens (âgés de 16 à 35 ans) embarquant dans les « bateaux de la mort » en direction des côtes européennes. Partis à la recherche d’un hypothétique avenir meilleur, de meilleures conditions de vie. Mais, outre cette soif d’un autre avenir, ce sont bien les lois et directives européennes en matière de migration qui obligent ces jeunes à s’embarquer pour ce périlleux voyage. Faute de pouvoir obtenir un visa et emprunter des moyens légaux, bon nombre de ces jeunes sont contraints de risquer leur vie en tentant la traversée de la méditerranée sur des embarcations de fortune.

En l’espace de 3 mois en 2011, suite au début de la Révolution, ce sont près de 32 000 migrants qui ont tenté leur « chance ». On recense à l’heure actuelle au minimum près de 800 disparitions, voir 1 300 selon l’estimation des responsables du Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux, association partenaire du CCFD-Terre Solidaire.

Ce sont les mères et les pères de quelques-uns de ces disparus que nous avons eu la chance de rencontrer cet après-midi lors d’une rencontre chargée en émotion. Ces familles ont partagé avec nous leur douloureuse histoire et le combat qu’elles mènent pour obtenir la vérité sur la destinée des leurs enfants. Disparus, morts en mer, ou détenus dans un  centre de rétention en Italie, toutes les hypothèses sont envisageables.

Certaines familles nous ont raconté avoir reconnu leurs fils dans les images de reportages vus sur internet ou à la télé mais n’ont aucune nouvelle depuis plusieurs mois.

L’association « Une Terre pour tous » tente d’obtenir des réponses de la part du gouvernement tunisien mais aussi des autorités européennes. Côté tunisien, malgré la légitimité de leur combat et les preuves présentées depuis 2011 (vidéos, témoignages…), les autorités restent de marbre et ne donnent aucune réponse satisfaisante. De l’autre côté de la Méditerranée, les autorités ne sont pas plus réceptives, ces disparus ne semblent être que des chiffres et plus vraiment des hommes et des femmes.

Pour tenter d’apaiser voir d’étouffer les revendications, le gouvernement tunisien a mis en place une Commission d’enquête par le biais du Ministère des Affaires étrangères. Les familles ont rédigé un appel destiné à exiger des autorités européennes un changement de politique en matière d’immigration mais aussi la création d’une commission indépendante pour que toute la vérité soit enfin faite sur ces disparitions.

Au-delà de l’expression de leur peine et du récit des drames qui ont frappé leurs familles, les femmes et les hommes que nous avons rencontrés ont exprimé une réelle volonté de militer pour une nouvelle politique migratoire européenne. Ils veulent aussi trouver des relais pour pouvoir trouver des solutions locales permettant à tous les Tunisiens de mieux vivre chez eux, sans devoir tout quitter pour tenter de trouver un avenir meilleur ailleurs.

 

 

4/5 Comment maintenir des emplois tout en préservant les droits des travailleuses dans l’industrie du textile tunisien ?

Mounir Hassine du FTDES (Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux) nous a parlé de la lutte pour la défense des droits des femmes dans les industries textiles dans la région de Monastir.

Les accords internationaux s’inscrivant dans la théorie des avantages comparatifs ont imposé la Tunisie comme plateforme pour l’industrie textile. La concurrence accrue n’a fait que détériorer les conditions de travail des femmes dans ces industries.

Le FTDES a identifié 3 types de violations aux droits du travail et plus généralement des pressions exercées sur les femmes travaillant dans ces industries :

-          Celles provenant des entreprises, tout particulièrement pour les entreprises de sous-traitance avec des irrégularités sur les contrats, les heures de travail, la couverture sociale…

-          Celles provenant de l’Etat tunisien notamment sous la période de Ben Ali où les intérêts économiques ont clairement primé sur les droits sociaux. L’Etat n’a pas protégé ses citoyens des violations faites par des acteurs économiques privés.

-          Celles provenant de la société tunisienne elle-même : l’exploitation de jeunes filles par leur famille qui les poussent à travailler dans ces usines et récupèrent quasiment tout leur salaire et la crainte d’adhérer dans des syndicats de peur de perdre son emploi.

 

L’objectif du FTDES est de faire pression sur les différentes institutions (Gouvernorat, inspection du travail) pour amener au respect des lois.  Une cellule d’écoute des femmes a également été mise en place et le FTDES appuie l’organisation des travailleurs pour mieux revendiquer et se faire entendre.

Le forum social mondial  peut permettre d’échanger avec d’autres mouvements de défense des droits sociaux sur les moyens de lutter contre la violation du droit à choisir son propre développement.

Par Sidonie Delhomellefemmes textile

3/5 « Cyber-dissidence ». « Cyber-militantisme » : des mots qui feraient fuir plus d’un « cyber-sceptique » …

Sofiane, bloggeurOr derrière ces mots se trouvent des jeunes et des personnes qui ont œuvré  pour le processus révolutionnaire mondialement médiatisé. On a parlé de « révolution 2.0 », en réalité, ce que nous a surtout mis en avant Sofiane, blogueur de la première heure : c’est « l’intelligence collective » dont a fait preuve cette communauté surfant sur le net.

Dans un pays où l’école de journalisme, sous le régime de Ben Ali, n’enseignait plus l’investigation journalistique (car elle conduisait à la prison), les blogueurs ont pris le relai : ils étaient devenus des journalistes citoyens.

« Là où existe le pouvoir, il faut mettre le contre-pouvoir » - nous a exprimé Sofiane - : en absence de média qui joue ce rôle, il y a eu nécessité de créer de nouveaux moyens d’expression : les blogs, twitter, en étaient des exemples.

Notons qu’en Tunisie ; pour  12 millions d’habitants, il y a 3 millions d’abonnements (donc plus d’accès) : c’est énorme pour un pays en développement.

Aujourd’hui, les blogueurs sont toujours là et agissent pour la création de nouveaux clubs de « blogging ». Leur combat ? Rester vigilant et réfléchir à des labels de vérification de l’information.

Marie Poussard

2/5 Rencontre avec un avocat engagé contre la corruption

transparence 25C’est grâce à la volonté d’un groupe d’avocats déjà investis contre le régime de Ben Ali qu’une association « transparence 25 » est née dans le but de lutter contre la corruption en Tunisie.

Avec l’appui d’organisation internationale, telle que Transparency International, leur action a permis le dépôt de 50 plaintes, dont 20 en appel mais à ce jour toujours aucune condamnation.

Pour se renforcer, cette association a constitué des alliances avec des organisations de la société civile, indépendante du pouvoir. Les thèmes prioritaires qui sont la cible de « transparence 25 » concernent :

-          La lutte contre la corruption administrative généralisée, héritage du passé

-          Le combat contre la torture

En effet, les hommes travaillant au sein des Ministères de la Justice et de l’Intérieur n’ayant pas changé, les méthodes non plus…

C’est une justice transitionnelle trop lente qui peut désespérer les citoyens mais qui motive les militants de « transparence 25 » dans leur volonté de construire une société plus juste avec une culture de bonne gouvernance et surtout de transparence, l’une des clés des problèmes rencontrés par la Tunisie actuellement.

Par Roland Pioline

1/5 Pour la défense des droits sociaux dans le bassin minier de Gafsa

Dans la région de Redeyef, bassin minier de Gafsa, des émeutes ne cessent de s'accroitre entre la population locale et l'entreprise tunisienne d'exploitation d'une des ressources de la région ; le phosphate.

A l'origine, de ces conflits, l'absence de droits sociaux pour les travailleurs, l'accroissement des impacts négatifs (pollution de l'eau, de l'air, ...) et le détournement des capitaux issus de cette ressource locale au profil d'autres régions tunisienne.

Ademene et Abdhermane, responsables du Forum Social Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FSTDES) partenaire du CCFD Terre solidaire, oeuvrent à coté des travailleurs et de leurs familles pour la reconnaissance de leurs droits, la lutte contre la corruption, entre dirigeants de l'entreprise et les gouverneurs locaux et pour que le bénéfice de l'exploitation du phosphate profite au développement de la région. De janvier à juin 2008, les actions du FTDES et des travailleurs n'ont cessé d'être réprimés par les autorités (enfermement, tir contre les manifestations).

Ce sont ces révoltes dans le bassin minier qui sont à l'origine de la Révolution entamée en janvier 2010 en Tunisie.

Le nouveau régime n'a pas apporté les changements attendus, mais les acteurs sociaux espèrent toujours une négociation qui portera ses fruits. Inch'Allah

Marie DurandPhoto FSM 1

Dimanche, mars 24 2013

Rencontres avec le FTDES, partenaire du CCFD-Terre Solidaire en Tunisie

Lundi 25 mars, un jour avant l'ouverture du Forum social mondial, les membres de la délégation du CCFD-Terre Solidaire rencontreront des représentants du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Partenaire du CCFD-Terre Solidaire, le FTDES est l'un des principaux organisateurs du Forum social mondial de Tunis.

Ce lundi, le FTDES accueillera le CCFD-Terre Solidaire dans ses locaux pour des rencontres autour de certains de ses grands axes de travail : la défense des droits sociaux dans le bassin minier de Gafsa, la lutte contre la corruption, le droit des travailleuses dans l'industrie textile tunisienne, les migrations...

Les prochains billets témoigneront de ces échanges qui promettent d'être riches.

jeudi, mars 21 2013

Le CCFD-Terre Solidaire au FSM de Tunis

Le CCFD-Terre Solidaire participe au Forum social mondial (FSM) qui se déroulera à Tunis. Sa délégation est constituée de 24 partenaires du Sud venus d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du Nord, du Moyen Orient, d’Amérique Latine et d’Asie, de 15 salariés et 18 bénévoles. Les membres de la délégation seront à Tunis à partir du 25 mars.

En résonance avec les enjeux auxquels font face les pays de la région Maghreb/Machrek deux ans après les révolutions, le CCFD-Terre Solidaire organisera des activités autour de trois thématiques :

  • la question d’un nouveau modèle économique, social et environnemental,
  • démocratie, « vivre-ensemble » et citoyenneté
  • migrations internationales.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), partenaire du CCFD-Terre Solidaire dans la région, est l’un des principaux organisateurs du FSM de Tunis.

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