13731504_923497924445809_4760164846654834704_n.jpg

Dans le cadre du Programme Mercosur Social et Solidaire et ses activités liées au thème de la

jeunesse dans le Cône Sud, des organisations et des associations travaillant avec la jeunesse

dans différents pays de la région sud-américaine du Mercosur (Chili, Uruguay, Paraguay,

Argentine, Brésil) se sont retrouvées à Montevideo en Uruguay du 18 au 24 juillet 2016 dans

les locaux du Centre de Participation Populaire (CPP)

Le but de cet évènement, ou pasantía en espagnol, était de promouvoir un espace de

rencontre et de formation autour des réalités des jeunesses du Cône Sud et de partager et

échanger des pratiques et des expériences à un niveau local et régional.

De la théorie à la pratique…

20160719_124906.jpg

L’organisation de la pasantía se faisait en deux temps :

- Le matin, nous abordions au cours de plusieurs ateliers, depuis une perspective

théorique, le concept d’espaces publiques, le lien des organisations aux politiques

publiques selon les réalités nationales et les récents processus de criminalisation de la

jeunesse, toujours plus fréquents dans la région.

Cette approche théorique se voulait être une étape avant la mise en pratique pour

générer collectivement une action dans l'espace public qui prenne position et rende

visible les intérêts et les préoccupations des organisations face à différentes instances

institutionnelles et publiques du Mercosur et du Parlasur. Les visites de ces instituions

supra nationales (comme Mercocuidades et le Parlement uruguayen) ont permis aux

membres des organisations du PMSS de mieux connaitre les dispositifs et les mesures

prises au niveau politiques et institutionnelles en faveur des quartiers déshérités, de la

jeunesse et contre les discriminations. Elles ont aussi permis à certains d'entre eux de

faire entendre leurs propres difficultés quotidiennes sur le terrain au près des de

décideurs et fonctionnaires, mais elles ont également mis en lumière les décalages

entre les programmes institutionnels de grandes envergures et les réalités de terrain

toujours plus difficiles pour les acteurs et les actrices qui les vivent au quotidien....

- L’après-midi, divisés en petits groupes, nous nous sommes rendus dans quatre centres

sociaux de quartiers défavorisés de la capitale Uruguayenne, alliés du CPP, pour

préparer avec les animateurs et les jeunes, une mobilisation par et pour la jeunesse.

Les visites quotidiennes en petits groupes dans différents centres ont permis d'établir

des contacts et des liens de confiance avec les jeunes adolescent/es des centres, et a

donné lieu à de beaux échanges et des discussions importantes. Les témoignages

d'autres jeunes issus de quartiers similaires dans d'autres pays (Chili, Argentine,

Brésil..) et souffrant des mêmes problèmes de pauvreté, de violence et de

discrimination vis à vis du reste de la population, ont permis aux jeunes uruguayens

de s'ouvrir à d'autres mondes, s'exprimer sur leur propres difficultés mais aussi

leurs espérances, leurs rêves et leurs motivations. Beaucoup de talent, de respect et

d'affection se sont reflétés dans ces échanges qui ont permis de préparer la journée de

mobilisation collective qui a clôturé la semaine.

La Movida juvenil

IMG_0744.JPG

Le 23 juillet, les jeunes et animateur/trices des centres sociaux, les membres du CPP et les

participants à la pasantía avaient rendez-vous dans le centre de Montevideo. L’évènement

comptait de plusieurs ateliers. A l’ordre du jour : hip-hop, peinture, sport coopératif, danse et percussions.

Ces ateliers se sont déroulés tout l’après-midi dans l’espace public de la rue et avaient pour

but de montrer une autre image de la jeunesse et plus particulièrement des jeunes des

quartiers périphériques. Ces derniers sont malheureusement bien souvent victimes de

préjugés dus à leur apparence ou à la mauvaise réputation des territoires dans lequel ils

vivent.

IMG_0759.JPG

Les ateliers terminés, une marche contre la criminalisation de la jeunesse dans le pays s’est

tenue sur l’avenue 18 de Julio. C’est au son du candombe (genre musical à base de

percussions, expression de la communauté afro-uruguayenne) que les jeunes des centres

sociaux ont pu déployer leurs banderoles pour protester contre les préjugés mais surtout,

montrer ce qu’ils sont : des étudiants, des photographes en herbe, des amants de la danse et du

sport ou bien encore des musiciens, artistes, écrivains... etc.