Dans le cadre du Programme Mercosur Social et Solidaire et ses activités liées au thème de la
jeunesse dans le Cône Sud, des organisations et des associations travaillant avec la jeunesse
dans différents pays de la région sud-américaine du Mercosur (Chili, Uruguay, Paraguay,
Argentine, Brésil) se sont retrouvées à Montevideo en Uruguay du 18 au 24 juillet 2016 dans
les locaux du Centre de Participation Populaire (CPP)
Le but de cet évènement, ou pasantía en espagnol, était de promouvoir un espace de
rencontre et de formation autour des réalités des jeunesses du Cône Sud et de partager et
échanger des pratiques et des expériences à un niveau local et régional.
De la théorie à la pratique…
L’organisation de la pasantía se faisait en deux temps :
- Le matin, nous abordions au cours de plusieurs ateliers, depuis une perspective
théorique, le concept d’espaces publiques, le lien des organisations aux politiques
publiques selon les réalités nationales et les récents processus de criminalisation de la
jeunesse, toujours plus fréquents dans la région.
Cette approche théorique se voulait être une étape avant la mise en pratique pour
générer collectivement une action dans l'espace public qui prenne position et rende
visible les intérêts et les préoccupations des organisations face à différentes instances
institutionnelles et publiques du Mercosur et du Parlasur. Les visites de ces instituions
supra nationales (comme Mercocuidades et le Parlement uruguayen) ont permis aux
membres des organisations du PMSS de mieux connaitre les dispositifs et les mesures
prises au niveau politiques et institutionnelles en faveur des quartiers déshérités, de la
jeunesse et contre les discriminations. Elles ont aussi permis à certains d'entre eux de
faire entendre leurs propres difficultés quotidiennes sur le terrain au près des de
décideurs et fonctionnaires, mais elles ont également mis en lumière les décalages
entre les programmes institutionnels de grandes envergures et les réalités de terrain
toujours plus difficiles pour les acteurs et les actrices qui les vivent au quotidien....
- L’après-midi, divisés en petits groupes, nous nous sommes rendus dans quatre centres
sociaux de quartiers défavorisés de la capitale Uruguayenne, alliés du CPP, pour
préparer avec les animateurs et les jeunes, une mobilisation par et pour la jeunesse.
Les visites quotidiennes en petits groupes dans différents centres ont permis d'établir
des contacts et des liens de confiance avec les jeunes adolescent/es des centres, et a
donné lieu à de beaux échanges et des discussions importantes. Les témoignages
d'autres jeunes issus de quartiers similaires dans d'autres pays (Chili, Argentine,
Brésil..) et souffrant des mêmes problèmes de pauvreté, de violence et de
discrimination vis à vis du reste de la population, ont permis aux jeunes uruguayens
de s'ouvrir à d'autres mondes, s'exprimer sur leur propres difficultés mais aussi
leurs espérances, leurs rêves et leurs motivations. Beaucoup de talent, de respect et
d'affection se sont reflétés dans ces échanges qui ont permis de préparer la journée de
mobilisation collective qui a clôturé la semaine.
La Movida juvenil
Le 23 juillet, les jeunes et animateur/trices des centres sociaux, les membres du CPP et les
participants à la pasantía avaient rendez-vous dans le centre de Montevideo. L’évènement
comptait de plusieurs ateliers. A l’ordre du jour : hip-hop, peinture, sport coopératif, danse et percussions.
Ces ateliers se sont déroulés tout l’après-midi dans l’espace public de la rue et avaient pour
but de montrer une autre image de la jeunesse et plus particulièrement des jeunes des
quartiers périphériques. Ces derniers sont malheureusement bien souvent victimes de
préjugés dus à leur apparence ou à la mauvaise réputation des territoires dans lequel ils
vivent.
Les ateliers terminés, une marche contre la criminalisation de la jeunesse dans le pays s’est
tenue sur l’avenue 18 de Julio. C’est au son du candombe (genre musical à base de
percussions, expression de la communauté afro-uruguayenne) que les jeunes des centres
sociaux ont pu déployer leurs banderoles pour protester contre les préjugés mais surtout,
montrer ce qu’ils sont : des étudiants, des photographes en herbe, des amants de la danse et du
sport ou bien encore des musiciens, artistes, écrivains... etc.