Tandem pour un autre monde2023-05-11T07:59:15+02:00urn:md5:79745c18674e8e90d403a5f86d1cfb3dDotclearA voir!!! Le teaser de la rencontre itinérante Tandem pour un autre mondeurn:md5:8db0490f901a02adf0cc67b609ead1062017-05-12T14:59:00+02:002017-05-12T14:59:00+02:00Luc Petitdemange<p>Le CCFD Terre Solidaire envisage une nouvelle manière de penser les liens avec ses partenaires, son réseau et ses alliés. La démarche Tandem pour un autre monde en PACA LC est le creuset de cette expérience originale autour des thèmes du vivre ensemble et de l'agroécologie.</p>
<p>Deux films, de Fanny Vandecandelaere et de Joël Descoings, retracent le début de cette aventure.</p> <p>Pour retrouver les premières images de la rencontre itinérante d'octobre 2016, il suffit de cliquer sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=NphikxgrAIA&feature=youtu.be</p>
<p>Pour voir les films complets, il suffit de passer commande du DVD auprès de Luc : l.petitdemange@ccfd-terresolidaire.org</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2017/05/12/A-voir%21%21%21-Le-teaser-de-la-rencontre-itin%C3%A9rante-Tandem-pour-un-autre-monde#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/6510La région PACA-Languedoc-Corse se lance dans la campagne Elections 2017 !urn:md5:4f84a1badd74b57591d217301a341def2017-03-06T11:58:00+00:002017-05-12T13:07:07+01:00CCFD - Terre Solidaire PACALC<p> </p>
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</ul> <p>A l’occasion des élections présidentielles et législatives, le CCFD Terre-Solidaire, Oxfam-France, ActionAid France et le Secours Catholique - Caritas France lancent la campagne « Prenons le parti de la solidarité ».</p>
<p>Justice climatique et Souveraineté alimentaire, Régulation des entreprises multinationales, Justice fiscale et Migrations sont les 4 thèmes de notre campagne et font l’objet de 15 propositions pour une France solidaire dans le monde.</p>
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<p>« Il est urgent que les sujets de solidarité internationale soient à l'agenda politique des candidats : nous faisons aujourd'hui face à des défis en matière économique, sociale et écologique qui nous concernent tous. Les citoyens sont en attente de réponses, en France et dans le monde »</p>
<p align="right"><em>Caroline Dorémus-Mège, Directrice du Plaidoyer CCFD-Terre Solidaire</em></p>
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<p><u>Pourquoi le CCFD Terre-Solidaire s’engage-t-il dans cette campagne ?</u></p>
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<p>Nous sommes plus de 7 milliards de femmes et d’hommes sur la planète, chaque jour plus interdépendants et confrontés aux mêmes défis et crises politique, économique, sociale, écologique.</p>
<p>Les politiques publiques, françaises, européennes ou internationales, sont actuellement inefficaces et inaptes à résoudre ces crises. Les plus vulnérables les subissent de plein fouet et sont en attente de vraies réponses. Elles existent. Des choix politiques et stratégiques fondamentaux s’offrent à celles et ceux que nous élirons en 2017.</p>
<p>Cette campagne électorale se déroule dans un contexte national particulier : crédit de la parole politique fortement entamé, progression de l’abstention, idéaux bafoués sur l’autel du pragmatisme, violence terroriste et surenchère sécuritaire et identitaire, discours banalisés de rejet de l’autre.</p>
<p><strong>C’est parce qu’il croit que l’engagement de chacun est crucial pour changer le monde que le CCFD-Terre solidaire a décidé de faire de l’engagement citoyen, un élément clé de cette campagne. À chacun de nous de participer au débat public, de redonner du sens, de mobiliser, de porter haut et fort les valeurs auxquelles nous croyons. </strong></p>
<p>Au cours de cette campagne, nous interpellerons les candidats pour exiger qu’ils s’engagent, s’ils sont élus, à mener des politiques publiques replaçant la dignité de l’Homme et la sauvegarde de la planète au cœur des préoccupations, et pour les interroger sur le respect de leurs engagements.</p>
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<p><u>Quels sont les objectifs de la campagne «Prenons le parti de la solidarité » ?</u></p>
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<p>Cette campagne permettra des actions conjointes, tout en laissant à chaque organisation la possibilité de développer ses propres actions, ou d’approfondir certains sujets.</p>
<p>La complémentarité des actions de plaidoyer et des actions de mobilisation citoyenne, aux niveaux national et local, est primordiale pendant cette campagne, pour donner force et visibilité à nos propositions et, plus largement, pour faire entendre notre voix !</p>
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<p>Le CCFD-Terre solidaire, Oxfam France, ActionAid France -Peuples solidaires et le Secours Catholique - Caritas France ont déjà rencontré des membres des équipes de campagne de certains candidats et partis politiques. Ces rendez-vous vont se poursuivre. A chaque fois, une demande d’engagement sera proposée aux candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017</p>
<p>Pour consulter les 15 engagements que nous proposons aux candidats, <a href="https://www.monpari2017.org/toutes-nos-propositions">cliquez ici</a>.</p>
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<p>Par ailleurs, les programmes des candidats donneront lieu à des analyses qui seront partagées en ligne et accompagneront une mobilisation citoyenne au niveau local, dans des dizaines de circonscriptions, au cours des premiers mois de l'année 2017.</p>
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<p>Enfin, des actions de mobilisation citoyenne auront lieu partout en France afin de faire entendre et résonner ces propositions tout au long de la campagne présidentielle et législative de 2017, auprès de nos réseaux comme du grand public.</p>
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<p><u>Que va-t-il se passer en PACA-Languedoc-Corse ?</u></p>
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<p>Les groupes locaux sont déjà largement mobilisés et organisent de nombreuses manifestations sur les thématiques de la campagne. Ces actions sont répertoriées par département sur le site de la campagne (<a href="https://www.monpari2017.org/defis">cliquez-ici</a>).</p>
<p>En plus de ces événements locaux, le 18 mars 2017 sera l’occasion de rassembler l’ensemble du réseau du CCFD Terre-Solidaire de la région à Montpellier, Marseille et Nice. L’occasion pour chacun d’entre nous de vivre une <a href="http://ccfd-terresolidaire.org/fdm/2016/296-decembre-2016/appel-a-une-citoyennete-5709">citoyenneté active </a>!</p>
<p>Cette citoyenneté active peut également se vivre via le site internet <a href="https://www.monpari2017.org/">MonPari2017 !</a> sur lequel il est facile d’interpeller des candidats, de partager des vidéos et des données insolites, de s’informer …</p>
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<p>Bonne mobilisation à toutes et tous !</p>
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<p>Ressources :</p>
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<li>Lien vers le communiqué de presse qui récapitule de manière illustrée les principaux axes de la campagne : <a href="http://ccfd-terresolidaire.org/IMG/pdf/dp_ccfd-terresolidaire_elections2017.pdf">communiqué de presse</a>.</li>
<li>Liens vers les groupes locaux du CCFD Terre-Solidaire : : <a href="https://www.facebook.com/ccfdterresolidaire83/?fref=ts" target="_blank">Var </a>/ <a href="https://www.facebook.com/CCFD-Terre-Solidaire-Marseille-585591924841830/?fref=ts" target="_blank">Marseille </a>/ <a href="https://www.facebook.com/CCFD06/" target="_blank">Alpes Maritimes </a>/ <a href="https://www.facebook.com/ccfdterresolidaire/" target="_blank">National </a></li>
</ul>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2017/03/06/La-r%C3%A9gion-PACA-Languedoc-Corse-se-lance-dans-la-campagne-Elections-2017-%21#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/6234Aux Arts Citoyen.ne.s !urn:md5:f4dfcd147a91076fcf4abd608f7b207b2016-11-25T15:41:00+00:002017-05-12T13:06:40+01:00CCFD - Terre Solidaire PACALC<p><strong>Du 19 au 22 octobre s'est tenu un Forum de la mobilisation citoyenne, à l'initiative du CCFD-Terre Solidaire de la région PACALC, de partenaires d'Uruguay et d'Argentine, d'acteurs d'éducation populaire, de solidarité locale ou internationale de la région, réunis pour renforcer leurs pratiques et investir l'espace public. </strong></p> <p>“Aux arts citoyen.nes!”, c'était l'invitation lancée pour ces 3 jours de formation qui devaient déboucher sur un événement dans l'espace public, sur la place Pie à Avignon, l'après-midi du 22 octobre.</p>
<p>Une place commune, un rafot du vivre-ensemble fort à dézinguer toutes les tempêtes, tous les pessimismes.</p>
<p>Un beau mélange : les militants, les passants, les jeunes, les vieux, les locaux et les “importés” passaient des jeux sportifs et coopératifs animés par Facundo et Marcos, deux partenaires du CCFD-Terre Solidaire, au porteur de parole de l'association Latitude en passant par les jeux forains K-sos, du maquillage pour les enfants ou la bibliothèque humaine...</p>
<p>Réfléchir sur les stéréotypes et les descriminations... Oui mais sans s'assomer de culpabilité, de tristesse, en vivant ces luttes par la rencontre, le jeu, la fête. Trouver de nouveaux chemins pour être ensemble, pour faire société.</p>
<p><strong>Et ça marche !</strong></p>
<p>Même si organiser un évènenement tel que celui-ci dans le Vaucluse, en campagne électorale, dans un contexte marqué par les relents xénophobes et les manifestations anti-migrants, était un sacré pari.</p>
<p>Lorsque j'entendais derrière moi le long murmure des conversations de la bibliothèque humaine, lorsque je voyais les chalands s'approcher, attirés par les jeux sportifs, la musique ou la belle fresque murale peinte en temps réel, lorsque fottaient au vent les phrases colorées et profondes du porteur de parole, les dessins de l'atelier caricature, lorsqu'Anaïs refusait du monde aux jeux forains, lorsque tous ensemble on a dansé pour le fnal je me sentais gonfée d'espoir, de cet espoir merveilleux qu'il est possible de construire ensemble une cité ouverte à ce qui fait la richesse de chacun, bâtie sur nos différences.</p>
<p>Alors un énorme merci à ceux qui, par leur présence du tout début ou d'une minute ont fait rayonner cette joie d'agir, de militer, de créer et d'être en fête!</p>
<p>Mathilde Gal Bénévole à Gap</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/11/25/Aux-Arts-Citoyen.ne.s-%21#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5973Un Forum de la mobilisation citoyenne!urn:md5:b1a77aed386888bbbf416229623d46d12016-09-13T14:13:00+02:002016-09-22T15:54:05+02:00OlivierCitoyenneté <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/Rencontre_itinerante/.Affiche-22-octobre_m.jpg" alt="Affiche-22-octobre.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Affiche-22-octobre.jpg, sept. 2016" /></p>
<p>Dans un contexte de repli sur soi, de montée de l’extrême droite… Sortons investir l’espace public!
Le CCFD Terre Solidaire de la région PACA-Languedoc Corse et l’association GeCo proposent forum pour nous former à de nouveaux outils et renforcer nos pratiques de mobilisation citoyenne.<br />
Le thème : “art et mobilisations citoyennes pour lutter contre les stéréotypes et discriminations.”<br />
Du mercredi 19 octobre à 16h, au samedi 22 octobre 17h, au lycée Pétrarque, Avignon</p>
<p>Au programme : des ateliers de clowns citoyens, théâtre spontané (par Marcos, partenaire d’Uruguay), sports pour la rencontre (par Facundo, partenaire d’Argentine), peinture collective (par Jorge, un peintre argentin), bibliothèque humaine, porteurs de paroles, brigades mobiles, caricatures, utilisation des médias et relations presse etc.<br />
Le samedi 22, journée d’actions, d’expérimentation et de fête dans des rues d’Avignon.</p>
<p>Pour qui? Une 60aine de personnes, individus ou acteurs associatifs, artistes ou pas, engagé·e·s ou pas encore, du local au global…
Une garde d’enfants peut être assurée si besoin pendant les temps d’ateliers.<br />
Avec la participation du centre social L’Espelido, de l’association Latitute, du collectif “des sans voix”, de partenaires du PMSS (Programme Mercosur Social et Solidaire), et bien d’autres.</p>
<p>Plus d’informations : s.clavel@ccfd-terresolidaire.org / 0643831314<br />
Inscriptions avant le 25 septembre (les places sont limitées), <a href="https://docs.google.com/forms/d/1HIVbxSvvT1iQ8XXbwqTALbAqlHLQOBy0Hj_YdlZO8Z8/prefill">en cliquant ici.</a></p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/09/13/Un-Forum-de-la-mobilisation-citoyenne%21#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5756En route pour une rencontre itinérante avec le CCFD-Terre Solidaire !urn:md5:7e108a4ed8a06e5278ae790153cccf132016-09-12T15:53:00+02:002016-09-15T15:18:25+02:00Luc PetitdemangeCitoyenneté <p>Dans le cadre de la démarche « Tandem pour un autre monde », le CCFD-Terre Solidaire de la région PACA-Languedoc-Corse met en œuvre une rencontre itinérante du 12 au 19 octobre 2016 à travers les Bouches du Rhône, le Gard et le Vaucluse.</p>
<p>Le CCFD Terre Solidaire est la première association française de développement, elle soutient 20 000 projets et 450 organisations partenaires sur 4 continents, grâce à son réseau de 15 000 bénévoles et 900 équipes locales en France.</p>
<p>Parmi ces 450 organisations, le CCFD-Terre Solidaire de la région PACA-Languedoc-Corse travaille avec le Programme Mercosur Social et Solidaire (PMSS), un rassemblement de 17 ONG de cinq pays du Cône Sud en Amérique latine.
Ensemble, ils s’associent avec des acteurs de la société civile de notre région sur la thématique de la « participation citoyenne et du vivre ensemble» pour tisser des liens entre acteurs des sociétés civiles ici et là-bas.</p>
<p><img src="http://www.centresocialfraisvallon.org/wp-content/gallery/cache/312__h=x_invit_traverse_01.jpg" alt="" /></p>
<p>Mais au fait, une rencontre itinérante, ça consiste en quoi ?</p>
<p>Un groupe d’une quinzaine de personnes part à la découverte de projets favorisant le « vivre ensemble » et la lutte contre les discriminations dans notre région.</p>
<p>Le groupe alterne des temps de visites d’acteurs locaux, des temps d’analyse des réalités territoriales, des temps d’échanges entre participants. Bien que structuré, le programme laisse également une part importante aux rencontres informelles et conviviales.</p>
<p>Les objectifs visés par cette rencontre itinérante sont d’abord de créer du lien entre les membres du CCFD Terre Solidaire, les acteurs de la société civile de la région et les partenaires du Cône Sud.
Mais aussi renforcer nos pratiques en échangeant outils, questions et savoir-faire afin de porter un regard croisé sur le « vivre ensemble », une problématique que nos partenaires du Sud, et nous-mêmes rencontrons sur nos territoires.
Enfin cette démarche se veut basée sur la réciprocité, chaque participant à la rencontre itinérante est un interlocuteur privilégié, nourrit les réflexions, échange, s’enrichit et enrichit le projet par ses pratiques citoyennes.</p>
<p>Qui participe à la rencontre itinérante ?</p>
<p>Tout d’abord les deux partenaires du PMSS :
- Facundo Olivera de l’organisation d’éducation populaire Accion Educativa (Santa Fe, Argentine). Il sera là pour représenter l'axe "droit des femmes". Il a notamment réalisé tout un travail de terrain auprès de femmes en situation de prostitution dans les quartiers populaires de Santa Fe.</p>
<p><img src="http://www.accioneducativa.org.ar/media/k2/items/cache/ee68a9df1200997b07be8fb0bbdb9f29_XL.jpg" alt="" /></p>
<p>- Marcos Barcellos du Centro de Participacion Popular (CPP, Montevideo, Uruguay). Il représentera l’axe “jeunesse” du PMSS. Il est notamment animateur dans les centres communautaires auprès des jeunes. Il a aussi participé à la campagne nationale “No a la baja” contre le référendum qui prévoyait la baisse de l'âge d’imputabilité des jeunes de 18 à 16 ans.</p>
<p>Ensuite des militants du CCFD volontaires pour cette expérience, et enfin des militants des associations alliées en France du CCFD.
Les places étant limitées, faites-vous connaître rapidement en vous inscrivant <strong><a href="https://docs.google.com/forms/d/1dl0dgikc4AZbf9SfOmngyaaPl7pUeipeCp3WzJqmDP0/prefill">ici</a></strong></p>
<p>Et après, quelles sont les suites de la rencontre itinérante ?</p>
<p>Si vous ne souhaitez pas (ou ne pouvez pas) participer à la totalité de la rencontre itinérante, vous avez la possibilité de rejoindre à un moment ou l’autre le groupe en fonction des possibilités du programme.</p>
<p>Par ailleurs la rencontre itinérante se prolonge par un Forum de réflexion et de formation en Avignon du 19 au 22 octobre sur le thème « Aux arts citoyens ! » ou comment les citoyens peuvent se réapproprier l’espace public. La journée du samedi 22 octobre est consacrée à l’investissement festif d’une place d’Avignon, la mobilisation du plus grand nombre est attendue pour cette journée, rejoignez-nous !</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/25/En-route-pour-une-rencontre-itin%C3%A9rante-avec-le-CCFD-Terre-Solidaire-%21#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5649La "Chispa" ou l'étincelle uruguayenneurn:md5:1053cfcbf7f89cee4711b2d3d894b5a72016-08-16T12:21:00+02:002016-08-16T12:48:55+02:00JuliaCitoyenneté <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/13731504_923497924445809_4760164846654834704_n.jpg" alt="13731504_923497924445809_4760164846654834704_n.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="13731504_923497924445809_4760164846654834704_n.jpg, août 2016" /></p>
<p>Dans le cadre du Programme Mercosur Social et Solidaire et ses activités liées au thème de la</p>
<p>jeunesse dans le Cône Sud, des organisations et des associations travaillant avec la jeunesse</p>
<p>dans différents pays de la région sud-américaine du Mercosur (Chili, Uruguay, Paraguay,</p>
<p>Argentine, Brésil) se sont retrouvées à Montevideo en Uruguay du 18 au 24 juillet 2016 dans</p>
<p>les locaux du Centre de Participation Populaire (CPP)</p>
<p>Le but de cet évènement, ou pasantía en espagnol, était de promouvoir un espace de</p>
<p>rencontre et de formation autour des réalités des jeunesses du Cône Sud et de partager et</p>
<p>échanger des pratiques et des expériences à un niveau local et régional.</p>
<p><strong>De la théorie à la pratique…</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/20160719_124906.jpg" alt="20160719_124906.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="20160719_124906.jpg, août 2016" /></p>
<p>L’organisation de la pasantía se faisait en deux temps :</p>
<p>- Le matin, nous abordions au cours de plusieurs ateliers, depuis une perspective</p>
<p>théorique, le concept d’espaces publiques, le lien des organisations aux politiques</p>
<p>publiques selon les réalités nationales et les récents processus de criminalisation de la</p>
<p>jeunesse, toujours plus fréquents dans la région.</p>
<p>Cette approche théorique se voulait être une étape avant la mise en pratique pour</p>
<p>générer collectivement une action dans l'espace public qui prenne position et rende</p>
<p>visible les intérêts et les préoccupations des organisations face à différentes instances</p>
<p>institutionnelles et publiques du Mercosur et du Parlasur. Les visites de ces instituions</p>
<p>supra nationales (comme Mercocuidades et le Parlement uruguayen) ont permis aux</p>
<p>membres des organisations du PMSS de mieux connaitre les dispositifs et les mesures</p>
<p>prises au niveau politiques et institutionnelles en faveur des quartiers déshérités, de la</p>
<p>jeunesse et contre les discriminations. Elles ont aussi permis à certains d'entre eux de</p>
<p>faire entendre leurs propres difficultés quotidiennes sur le terrain au près des de</p>
<p>décideurs et fonctionnaires, mais elles ont également mis en lumière les décalages</p>
<p>entre les programmes institutionnels de grandes envergures et les réalités de terrain</p>
<p>toujours plus difficiles pour les acteurs et les actrices qui les vivent au quotidien....</p>
<p>- L’après-midi, divisés en petits groupes, nous nous sommes rendus dans quatre centres</p>
<p>sociaux de quartiers défavorisés de la capitale Uruguayenne, alliés du CPP, pour</p>
<p>préparer avec les animateurs et les jeunes, une mobilisation par et pour la jeunesse.</p>
<p>Les visites quotidiennes en petits groupes dans différents centres ont permis d'établir</p>
<p>des contacts et des liens de confiance avec les jeunes adolescent/es des centres, et a</p>
<p>donné lieu à de beaux échanges et des discussions importantes. Les témoignages</p>
<p>d'autres jeunes issus de quartiers similaires dans d'autres pays (Chili, Argentine,</p>
<p>Brésil..) et souffrant des mêmes problèmes de pauvreté, de violence et de</p>
<p>discrimination vis à vis du reste de la population, ont permis aux jeunes uruguayens</p>
<p>de s'ouvrir à d'autres mondes, s'exprimer sur leur propres difficultés mais aussi</p>
<p>leurs espérances, leurs rêves et leurs motivations. Beaucoup de talent, de respect et</p>
<p>d'affection se sont reflétés dans ces échanges qui ont permis de préparer la journée de</p>
<p>mobilisation collective qui a clôturé la semaine.</p>
<p><strong>La Movida juvenil</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/IMG_0744.JPG" alt="IMG_0744.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="IMG_0744.JPG, août 2016" /></p>
<p>Le 23 juillet, les jeunes et animateur/trices des centres sociaux, les membres du CPP et les</p>
<p>participants à la pasantía avaient rendez-vous dans le centre de Montevideo. L’évènement</p>
<p>comptait de plusieurs ateliers. A l’ordre du jour : hip-hop, peinture, sport coopératif, danse et percussions.</p>
<p>Ces ateliers se sont déroulés tout l’après-midi dans l’espace public de la rue et avaient pour</p>
<p>but de montrer une autre image de la jeunesse et plus particulièrement des jeunes des</p>
<p>quartiers périphériques. Ces derniers sont malheureusement bien souvent victimes de</p>
<p>préjugés dus à leur apparence ou à la mauvaise réputation des territoires dans lequel ils</p>
<p>vivent.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/IMG_0759.JPG" alt="IMG_0759.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="IMG_0759.JPG, août 2016" /></p>
<p>Les ateliers terminés, une marche contre la criminalisation de la jeunesse dans le pays s’est</p>
<p>tenue sur l’avenue 18 de Julio. C’est au son du <em>candombe</em> (genre musical à base de</p>
<p>percussions, expression de la communauté afro-uruguayenne) que les jeunes des centres</p>
<p>sociaux ont pu déployer leurs banderoles pour protester contre les préjugés mais surtout,</p>
<p>montrer ce qu’ils sont : des étudiants, des photographes en herbe, des amants de la danse et du</p>
<p>sport ou bien encore des musiciens, artistes, écrivains... etc.</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/08/16/La-Chispa-ou-l-%C3%A9tincelle-uruguayenne#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5702A Marseille, la communauté Emmaüs offre un accès gratuit à la littératureurn:md5:6d9da7cecf3fe0840e8f71bf6f6706a52016-08-03T12:25:00+02:002016-08-03T12:25:00+02:00Luc Petitdemange<p>A l'occasion de la Rencontre itinérante d'octobre prochain, les caravaniers du CCFD, leurs partenaires et leurs alliés iront découvrir le travail d'Emmaüs Pointe Rouge. Dés avant découvrez l'initiative originale, populaire et culturelle qu'Emmaüs organise sur les plages tout au long de l'été.
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/Rencontre_itinerante/.lecteurs_Emmaus_s.jpg" alt="lecteurs_Emmaus.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="lecteurs_Emmaus.jpg, août 2016" /></p> <p>Emmaüs en est à sa 8ème édition ! La communauté met en place des bibliothèques éphémères sur les plages de Marseille pour offrir un accès gratuit à la culture.</p>
<p>Ces bibliothèques restent sur quatre plages (la Pointe Rouge, les Catalans, l’Estaque et la plage du Prophète) toute la saison estivale.</p>
<p>Les petites cabines de plages customisées qui font office de bibliothèque abritent une soixantaine de livres que chacun peut emprunter à sa guise. La confiance est donc le maître mot de ces installations et chacun peut y déposer des livres en échange des livres qu’on choisit de garder.
Le principe est simple : « je lis, je bronze, je rends », aux heures d’ouverture des plages. Et le succès ne tarit pas.</p>
<p>Les passionnés de lecture peuvent donc accéder librement à des livres de toutes sortes tous les jours jusqu’en septembre.</p>
<p>A lire également :
http://www.laprovence.com/article/edition-marseille/4019320/les-bibliotheques-de-plage-sont-arrivees.html
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/Rencontre_itinerante/.bibliotheque_Emmaus_s.jpg" alt="bibliotheque_Emmaus.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="bibliotheque_Emmaus.jpg, août 2016" /></p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/08/03/A-Marseille%2C-la-communaut%C3%A9-Emma%C3%BCs-offre-un-acc%C3%A8s-gratuit-%C3%A0-la-litt%C3%A9rature#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5662A Frais Vallon, le vivre ensemble se traduit en images… « On peut rêver. »urn:md5:fa6bfcd8d13d87f74971e566220f5ea12016-07-26T09:31:00+02:002016-08-01T11:45:40+02:00Luc PetitdemangeCitoyenneté<p><img src="http://www.centresocialfraisvallon.org/wp-content/uploads/2011/10/VOEUX-RECTO-OK-300x223.jpg" alt="" /></p> <p>Au centre social de Frais Vallon dans le 13ème arrondissement de Marseille depuis plusieurs années la photographie permet de rapprocher les habitants du quartier, de lutter contre les idées reçues sur les « cités difficiles » et de construire ensemble un présent et un futur meilleur.</p>
<p>L’exposition On peut rêver traduit « la force et la beauté qui se trouvent dans la résistance de celles et ceux qui ne se résignent pas à vivre indéfiniment dans des quartiers dit sensibles, qui croient qu’il est possible de se battre et de changer les conditions de cette vie. »</p>
<p>Lors de la rencontre itinérante qu’organise le CCFD Terre Solidaire en octobre 2016, une halte est prévue à Frais Vallon. A cette occasion les habitants du quartier pourront rencontrer et échanger avec deux partenaires d’Amérique latine représentants d’associations qui en Uruguay et en Argentine sont aussi confrontées à des problématiques de vivre ensemble et de discriminations dans leurs quartiers.</p>
<p>En attendant cette rencontre physique, découvrez vite le travail et les expos photos du centre social sur leur site internet
http://www.centresocialfraisvallon.org/
Il y a là matière à inspiration… et à leur suite « On peut rêver… et puis réaliser ses rêves. »</p>
<p><img src="http://www.centresocialfraisvallon.org/wp-content/uploads/2011/12/voeux-2014-bt-G-et-tour-C2.jpg" alt="" /></p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/26/A-Frais-Vallon%2C-le-vivre-ensemble-se-traduit-en-images%E2%80%A6-%C2%AB-On-peut-r%C3%AAver.-%C2%BB#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5651L’art et la culture au service de la mobilisation citoyenneurn:md5:c2bd0fbb96ae42739cc827137040a0592016-07-25T16:34:00+02:002016-07-27T17:18:10+02:00JuliaCitoyenneté<p>Deux expériences très différentes qui interrogent nos manières de travailler.</p> <p>Troisième jour à Buenos Aires : nous avons la chance de rencontrer Jorge …, peintre renommé qui a travaillé sur la mémoire des disparus pendant la dictature.</p>
<pre><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/unspecified2.jpg" alt="unspecified2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="unspecified2.jpg, juil. 2016" /></pre>
<p><strong>De « l’art collectif »</strong></p>
<p>Il propose à des passants de participer à la réalisation d’une peinture collective représentant une personne disparue. Chacun peut peindre un morceau, et venir l’ajouter à la réalisation d’un portrait gréant.</p>
<p>« Cela nous permet de penser la relation entre la partie et le tout », chacun participe à sa mesure et « le résultat est toujours impressionnant de réalité ». Ces ateliers organisés dans la rue permettent souvent à plus d’une centaine de personnes de participer à la réalisation des toiles.</p>
<p>En outre, il arrive que les familles participent à la réalisation de ces portraits, « un exercice libérateur », témoigne Jorge.</p>
<pre></pre>
<p><strong>La «mémoire des droits de l’homme »</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/unspecified.jpg" alt="unspecified.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="unspecified.jpg, juil. 2016" /></p>
<p>« Mon objectif est de reconstruire plus que dénoncer », « montrer comment ils vivaient d’avantage que comment ils sont morts », mais porter malgré tout un travail de mémoire fondamentalement politique.</p>
<p>Jorge travaille sur toute la période de la dictature (76 – 83). Il redonne vie à des disparus, comme Rodolfo Walsh (grand portrait à gauche de l’image), journaliste engagé mort assassiné en 1977.</p>
<p>Des portraits en couleurs pour redonner vie à des photos de l’époque souvent en noir et blanc et de mauvaise qualité… qu’il reconstruit comme il reconstruit la mémoire.</p>
<pre></pre>
<p>Le jour suivant, une organisation à première vue totalement différente nous présente toutefois une stratégie en quelques points ressemblante.</p>
<pre></pre>
<p><strong>Le « folklore » comme outil politique</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/casa_latino.jpg" alt="casa_latino.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="casa_latino.jpg, juil. 2016" /></p>
<p>La « Casa Latino-Américana », maison latino-américaine (vous l’aurez sans doute deviné) travaille sur les arts et la culture de la région, le folkore dans un objectif politique affiché.</p>
<p>Linda nous explique que pour elle, le folklore participe d’un sentiment d’appartenance à un groupe. L’enjeu de travailler sur ce « faire société » est de plus en plus prégnant avec la montée de l’individualisme (notamment dans ce quartier de classe moyenne) et dans un contexte politique régional où l’intégration politique, sociale et culturelle semble plus que jamais nécessaire.</p>
<pre></pre>
<p>Là encore, l’art est un point d’accroche, une porte d’entrée vers un projet politique fort et assumé.</p>
<p>Dans plusieurs espaces, on en appelle aux émotions pour interpeller et développer un sentiment d’appartenance, et encourager la participation.</p>
<pre></pre>
<p><strong>L’amour comme pédagogie</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/bachillerato.jpg" alt="bachillerato.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="bachillerato.jpg, juil. 2016" /></p>
<p>Cette fois, deux enseignantes d’une université populaire nous présentent leurs principes pédagogiques et le fonctionnement de leur organisation. (cf article à venir)</p>
<p>Elles nous expliquent qu’elles travaillent sur l’amour, pour développer la cohésion de groupes, la motivation à l’apprentissage et encourager la participation.</p>
<p>Souvent, les professeurs sont d’anciens élèves. Ici, ce ne sont pas seulement les cadres d’apprentissages et les élèves qui sont populaires, mais aussi la pédagogie et le contenu des enseignements, engagés et politiques</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/25/L%E2%80%99art-et-la-culture-au-service-de-la-mobilisation-citoyenne#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5650"No nos cuidemos de los pibes, cuidemos a los pibes"urn:md5:a058ec9c046ad2fc61b88f471fa9a9612016-07-22T16:53:00+02:002016-07-27T17:17:29+02:00JuliaCitoyenneté <p>Le deuxième jour, la visite de deux espaces dans un autre quartier en périphérie de Buenos Aires (Gonzales Catan), illustre brillamment le « changement de paradigme » découvert la veille au quartier Flores.
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/trois_premiers_jours/IMG_5230.JPG" alt="IMG_5230.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="IMG_5230.JPG, juil. 2016" /></p>
<p><strong>Un quartier de 2 millions d’habitants</strong></p>
<p>« Avec 2 millions d’habitants et une tradition péroniste et Kirchneriste très forte, l’agglomération a plutôt intérêt de s’octroyer les faveurs des habitants de ce quartier », nous explique Sebastian, de Nueva Tierra.</p>
<p>En réalité, ce sont aujourd’hui « 3 ou 4 millions d’habitants » qui vivent dans des conditions précaires, un taux de chômage et de déscolarisation très fort.</p>
<p>Là encore, les habitants témoignent de violences policières récurrentes, aggravées par le fait que beaucoup d’habitants n’ont pas de papiers. Nous comprendrons un peu plus tard que le phénomène est lié à …</p>
<p>Dans ce contexte, nous visitons deux espaces d’un même programme, "Envion", promue par la gouvernement de la province de Buenos Aires à destination des jeunes déscolarisés. Le centre La Dorada et la Casa Joven se sont peu à peu appropriées de cette politique publique et l'ont modifié et modelé selon les besoins du quartier.</p>
<p><strong>Des espaces animés par et pour les jeunes</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/trois_premiers_jours/IMG_5159.JPG" alt="IMG_5159.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="IMG_5159.JPG, juil. 2016" /></p>
<p>Dès les 1ères minutes, la maturité et le recul du groupe nous interpelle :</p>
<p>« Nous souffrons de discrimination et faisons face à une violence institutionnelle très forte ». Des jeunes, de 14 à 17 ans (certains avec leurs enfants), sont en train de rédiger le script d’un court-métrage sur l’histoire de leur quartier qu’ils produiront « avec leurs propres moyens », «en filmant avec des portables ».</p>
<p><strong>Une pédagogie qui responsabilise</strong></p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/trois_premiers_jours/IMG_5227.JPG" alt="IMG_5227.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="IMG_5227.JPG, juil. 2016" /></p>
<p>Ces espaces ne sont pas des écoles de la deuxième chance ou des centres de ré-insertion pour les « jeunes de la rue » (comme ils se nomment eux-mêmes).</p>
<p>On y vient quand on veut et on y fait ce qu’on veut.</p>
<p>« Moi, j’anime des ateliers de réparation de bicyclettes, mais j’apprends aussi les métiers de boulanger, animateur radio et menuisier », nous explique un des jeunes, « Comme ça, j’ai 3 fois plus de chances de trouver un travail ».</p>
<p>Un autre nous raconte que pour lui « la Casa Jovenes » (maison des jeunes) est un moyen de prendre du recul par rapport à sa maison / famille</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/22/No-nos-cuidemos-de-los-pibes%2C-cuidemos-a-los-pibes#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5645« Nos actions n’ont de sens qu’intégrées les unes aux autres »urn:md5:9dd827c267b54685249a977d64e063c32016-07-18T01:26:00+02:002016-07-27T17:14:52+02:00OlivierCitoyenneté <p>Première journée à Buenos Aires, à la rencontre d’actrices de Nanderoga, qui signifie en Guarani « Notre Maison ».
Une espace, dans un quartier délaissé de Florida Este, joliment renommé Flores. Un état démissionnaire, qui laisse des populations sans accès aux services publics, à la merci des violences policières.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/nande.jpg" alt="nande.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="nande.jpg, juil. 2016" /></p>
<p><strong>Des actions intégrées les unes aux autres</strong></p>
<p>Nanderoga, l’association rencontrée dans le quartier, regroupe plusieurs espaces : une association de défense des droits de femmes, une université populaire, une coopérative alimentaire, un « centre social » pour les plus jeunes et un espace d’accompagnement de jeunes à leur sortie de prison.
Ensembles, ces espaces développent une approche holistique et globale, ancrée dans une réalité poignante.
Ici, la convergence des luttes se pratique au quotidien. « Quand les universités populaires descendent dans la rue pour revendiquer la reconnaissance de leurs diplômes, toutes les autres organisations les rejoignent… », « idem lorsque les femmes défilent pour la défense de leurs droits ».</p>
<p><strong>Une approche pédagogique et démocratique impressionnante</strong></p>
<p>Pamela nous présente le fonctionnement de ce lieu :
« Les différents espaces se réunissent en une « assemblée » qui prend des décisions au consensus, « parfois cela peut durer longtemps, mais en général, on trouve un compromis ».
Depuis plusieurs années, l’organisation a su développer une pédagogie de l’écoute, une stratégie fine et efficace, basée sur l’expérience et les réalités du quartier, « on expérimente avant de conceptualiser ».</p>
<p><strong>L’exemple de « suenos de Libertad »</strong></p>
<p>Des salariées du programme étatique « Patronado de los liberados » nous racontent l’évolution de leur travail d’accompagnement des jeunes à leur sortie de prison. Gabriela et Patricia, salariées de l’état, n’effectuaient il y a quelques années qu’un simple suivi administratif des jeunes.
Elles ont réussi à convaincre leurs supérieurs que leurs actions, si elles sont déconnectées des autres organisations et espaces d’action (université, apprentissage, accompagnement des familles etc), sont inefficaces.
En travaillant main dans la main avec « suenos de Libertad », au sein de Nanderoga, elles proposent aujourd’hui des espaces d’échange, d’écoute et de formation.
Pour elles, c’est un véritable changement de paradigme qui témoigne d’une prise de conscience de l’état que l’accompagnement institutionnel n’a de sens que s’il est adapté à la réalité sociale d’un quartier.</p>
<p>Ce que nous verrons encore d’avantage les prochains jours…</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/18/%C2%AB-Nos-actions-n%E2%80%99ont-de-sens-qu%E2%80%99int%C3%A9gr%C3%A9es-les-unes-aux-autres-%C2%BB#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5643Comment soutenir ces projets?urn:md5:91600ebfc0017c063f0cd894bb159bee2016-07-11T14:25:00+02:002016-07-15T15:58:44+02:00OlivierCitoyenneté <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/Buenos_Aires/.Pasantia_t.png" alt="Pasantia.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Pasantia.png, juil. 2016" /></p>
<p>La philosophie de la démarche : réciprocité, co-construction et partages d'expériences.
Les moyens pour y parvenir : des temps d'échanges réguliers et des rencontres.</p>
<p>Pour permettre cela, vous pouvez :
- D'ores et déjà vous inscrire et participer à l'une ou l'autre de ces rencontres (cf les liens dans l'article précédent)
- Relayer l'invitation à vos équipes et autour de vous.
- Soutenir la rencontre préparatoire qui se tiendra fin juillet en Uruguay, en aidant au financement de la part de Matthieu (organisateur du Forum). Pour plus d'informations, vous trouverez une petite vidéo <a href="https://vimeo.com/173162047">en cliquant ici</a>. Pour l'aider et recevoir en échange des nouvelles particulières, <a href="https://www.babeldoor.com/fr/ccfd-2016">cliquez ici</a>.</p>
<p>Merci à toutes et tous!</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/11/Comment-soutenir-ces-projets#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5637La démarche Tandem autour du "Vivre Ensemble"urn:md5:3aace73fefd1f838382191a3f5494e2a2016-07-11T13:13:00+02:002016-07-15T15:57:30+02:00OlivierCitoyenneté <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/Buenos_Aires/.map_t.jpg" alt="map.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="map.jpg, juil. 2016" /></p>
<p>Nous décidions au mois d'octobre 2015 d'approfondir les échanges avec des partenaires du PMSS sur l'agro-écologie, mais aussi sur les questions de citoyenneté et de vivre ensemble.
Sur cette question, plusieurs projets se dessinent pour le 2ème semestre de l'année 2016.
- Les <a href="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/old/rhone-alpes/post/2016/05/26/Des-id%C3%A9es-%C3%A0-l%E2%80%99action-ou-l%E2%80%99Art-d%E2%80%99%C3%AAtre-citoyen.ne-/-Vacances-Engag%C3%A9es-du-21-au-26-ao%C3%BBt-2016-(Dr%C3%B4me)">vacances engagées</a> qui se dérouleront dans la Drôme fin août, avec un partenaire du Chili.
- 3 événements mi-octobre avec deux partenaires d'Uruguay et d'Argentine.</p>
<p><strong>Du 12 au 19 octobre : Une rencontre itinérante</strong>
Pourquoi? Pour aller à la rencontre d’acteurs et d’initiatives sur nos territoires, permettre un échange d’expériences entre différents acteurs.
Où? Dans les départements des Bouches du Rhône, du Gard et du Vaucluse.
Pour qui? Un groupe d’une quinzaine de personnes qui restera le même du début à la fin.
Pour plus d’informations et pour poser votre candidature (le nombre de places étant limité), <a href="https://docs.google.com/forms/d/1dl0dgikc4AZbf9SfOmngyaaPl7pUeipeCp3WzJqmDP0/prefill">cliquer ici</a>.</p>
<p><strong>Du 19 au 22 octobre : Un forum en Avignon</strong>.
(Du 19 octobre 16h, au 22 octobre 17h)
Pourquoi? Dans la perspective de la prochaine campagne présidentielle et des législatives, renforcer nos pratiques sur le thème “art et mobilisations citoyennes pour lutter contre les stéréotypes et discriminations.” Croiser nos expériences avec d’autres acteurs, nous former et nous tester.
Où? Au Lycée Pétrarque, en Avignon.
Pour qui? Une 60aine de personnes, individus ou acteurs associatifs, artistes ou animateur·ice·s d’éducation populaire, engagé·e·s ou pas encore, du local au global…
Plus d’informations : s.clavel@ccfd-terresolidaire.org / 0643831314
Pré-inscriptions (les places sont limitées),<a href="https://docs.google.com/forms/d/1HIVbxSvvT1iQ8XXbwqTALbAqlHLQOBy0Hj_YdlZO8Z8/prefill"> cliquer ici.</a></p>
<p><strong>La journée du 22 octobre : Une journée d’action dans l’espace public</strong>
Le matin, formation aux différentes modalités d’action, repas sur place et actions dans l’espace public l’après-midi.
Pourquoi? Pour tester des outils dans l’espace public, pour vivre ensemble une expérience de mobilisation citoyenne.
Où? Matinée au Lycée Pétrarque, après-midi dans les rues d’Avignon.
Pour qui? Ce temps est ouvert très largement, invitez vos équipes, collègues, amis.
Pour vous inscrire à la journée et au repas, <a href="https://docs.google.com/forms/d/1IoDSpE_VS5P8w5FQYJBuy6sIKZp426orE0tHHwlenbQ/prefill">cliquez ici</a>.</p>
<p>Un flyer sera diffusé à la rentrée.
En attendant, pensez à vous pré-inscrire, à diffuser autour de vous, et à réserver ces dates!</p>
<p>Solidairement,
Les équipes de préparation</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/07/11/La-d%C3%A9marche-Tandem-autour-du-Vivre-Ensemble#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5636Gaby met des vitamines dans l’agro-écologieurn:md5:6b0ff42a0c24a2d77b27bec81359be6b2016-04-24T15:14:00+02:002016-07-12T08:39:05+02:00Lisa GiachinoAgro écologie <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.gaby_m.jpg" alt="gaby.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="gaby.jpg, avr. 2016" /></p>
<p>Gabriella, dite Gaby, est une boule d’énergie. Avec son jean, ses baskets et sa queue de cheval, elle ne fait pas ses trente ans. Petite, charismatique, fermement campée sur ses jambes comme sur ses convictions, elle a déjà une solide expérience en matière d’agroécologie et ne rate pas une occasion de découvrir de nouvelles techniques.</p>
<p>Pas d’engrais chimiques, pas de pesticides, mais un tracteur : ses yeux brillent lorsqu’elle fait glisser la bâche qui protège la nouvelle acquisition de la famille, achetée à un éleveur de porcs en faillite. « On en rêvait depuis des années, confie-t-elle. Au prix normal, on n’aurait jamais pu le payer. Aucun de nous n’a de salaire (1) : on l’a payé grâce à notre travail, et on en est très fiers ! »
Le grand-père maternel de Gaby possédait 25 hectares sur lesquels il cultivait essentiellement des oranges, qui sont encore la production phare de la région de Bella Vista, dans la province de Corrientes, au nord-est de l’Argentine. « Il avait l’un des plus beaux vergers de la région », assure la jeune femme.</p>
<h5>Manioc et courges entre les rangs de citronniers</h5>
<p>Les terres du grand-père ont ensuite été divisées entre ses enfants. Gabriella, sa sœur et leurs parents travaillent ensemble dix hectares et continuent à cultiver des agrumes : oranges, mandarines et citrons. Entre les rangs d’arbres fruitiers, ils plantent des patates douces, du manioc et des courges, en jouant sur les complémentarités entre les plantes. Dans les champs de haricots, quelques pieds de maïs repoussent le trips, un insecte qui mange les fleurs de haricots. Le maïs est transformé en farine ou consommé en salade, en mélange avec les haricots.
Les différentes variétés de mandariniers, citronniers et orangers fournissent des fruits toute l’année et ont à leurs pieds une végétation foisonnante. De ci, de là, des haricots grimpent sur les agrumes. La famille a aussi introduit dans son verger des fruits de la passion, qui se mettent à l’abri du gel en grimpant dans les branchages des arbres fruitiers. La canne à sucre sert de haie entre les parcelles et fournit du fourrage pour les animaux. Des plantes natives poussent toutes seules et, si elles sont utiles, elles sont laissées sur place, comme ces légumineuses, au bord d’un champ de manioc, qui nourrissent le sol et dont les feuilles peuvent être consommées comme des épinards. D’autres plantes légumineuses sont semées pour apporter de l’azote à la terre et lutter contre les nématodes.</p>
<p>Généralement, les rotations de cultures suffisent à éloigner maladies et insectes. Elles sont indispensables car « la terre s’appauvrit rapidement », précise Gaby. Des méthodes naturelles sont toutefois testées pour prévenir les invasions. Des bouteilles sont ainsi suspendues aux branches des pêchers, remplies de vinaigre et d’alcool de pomme qui piègent les mouches et les chenilles. Cela permet de surveiller la quantité d’insectes « nuisibles » présents dans le verger.</p>
<h5>L’école payée en nature</h5>
<p>La famille élève aussi trois vaches, des chevaux et des poules. Nilda, la mère de Gaby, s’est souvenue de la boisson que préparait autrefois le grand-père pour sa consommation personnelle. Elle s’est lancée dans une petite production de vin d’orange qui remporte un vif succès, et ses deux filles expérimentent différentes sortes de liqueurs.</p>
<p>Les agrumes fournissent l’essentiel des produits commercialisés par la ferme. Légumes, céréales et animaux nourrissent d’abord la famille, et les excédents sont proposés sur le marché. La famille fait partie du groupe Tres Colonias qui regroupe une vingtaine de fermes de la zone, autour d’une démarche de commercialisation et de production en agro-écologie : vente sur les ferias (marchés locaux) et mise en place du premier système de garantie participative d’Argentine. La famille de Gaby vend également ses fruits à une coopérative de Buenos Aires spécialisée dans les produits de l’agro-écologie, qui lui garantit des prix stables toute l’année.</p>
<p>Gaby et l’un de ses frères ont fait leur scolarité dans une Efa (Escuela familial agricola), l’équivalent argentin des Maisons familiales rurales françaises, où les élèves sont internes et alternent une semaine d’école, avec une semaine de stage chez eux ou à l’extérieur. « Nous y avons appris à faire des confitures et des conserves dans l’huile et le vinaigre », indique Gaby. Les parents, Nilda et Victorio, payaient en nature la scolarité de leurs enfants – les produits qu’ils fournissaient servaient de matière première aux ateliers de transformation. Pour se rendre à l’école depuis la ferme, au bout d’un chemin de terre que les orages rendent régulièrement impraticable, il fallait parcourir 11 km à pied, 40 km en bus, puis à nouveau 6 km à pied ! Gaby complète régulièrement sa formation grâce aux échanges organisés par l’association Incupo (Institut de culture populaire) et s’est par exemple rendue au Brésil où elle a effectué plusieurs stages.</p>
<p>(1) Il arrive, dans les familles d’agriculteurs, que l’un des membres travaille à l’extérieur pour rapporter un salaire.</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/24/Gaby-met-des-vitamines-dans-l%E2%80%99agro-%C3%A9cologie#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5480Visite de l’EcoFinca de Soledad et Alfredurn:md5:c69f6d79dfa887c4a9c384c88f89c5792016-04-24T14:46:00+02:002016-07-12T08:39:23+02:00Lisa GiachinoAgro écologie<p>texte de Pierre Christen</p> <p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.Ecofinca-Pepiniere-Ombriere_m.jpg" alt="Ecofinca-Pepiniere-Ombriere.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Ecofinca-Pepiniere-Ombriere.jpg, avr. 2016" /></p>
<p>7 avril. Après les habituels embouteillages pour sortir d’Asunción, la capitale, nous atteignons rapidement les faubourgs d’Emboscada, ville située à une cinquantaine de kms au nord, dans une zone humide proche du fleuve Paraguay. L’EcoFinca (ferme agricole en “bio”) que nous allons visiter se trouve à quelques kms d’Emboscada, dans un endroit propice au maraichage en bio : pas trop éloigné de la capitale (pour la distribution des produits du maraîchage), dans une zone libre de toute culture de plantes transgéniques ou de l’usage de pesticides, et où existent encore des forêts. Un écosystème assez préservé, où l’on trouve même des petites formations rocheuses.</p>
<p>La ferme de Soledad (Sol) et Alfred est en “bio” intégral, sur une surface de 5 000 m2 (1/2 ha). Afin d’augmenter et diversifier la production, il est prévu à terme d’augmenter progressivement la surface cultivée à 2 hectares, sur les 7 ha que compte la propriété.
Sous ces contrées tropicales, et particulièrement en été, la production en “bio” n’est pas facile, tant à cause de la chaleur (> 40°C) qui affecte les plantes que de la combinaison chaleur + humidité, très favorable au développement de parasites de toutes sortes.</p>
<p>Les fondateurs travaillent avec 3 employés (temps plein ou temps partiel). Ils ont tous les outils nécessaires, ainsi qu’un petit tracteur et un motoculteur.</p>
<p>Sol est membre du mouvement SlowFood (1) Paraguay (qui produit – entre autres - des fleurs comestibles), et elle a invité quelques membres de son association à préparer le repas. En guise de bienvenue, Sergio nous propose une boisson à base de persil mixé, d’oranges pressées (on est pleine saison des agrumes) et de miel de canne sur lequel on se rue goulument. Il n’est que 11 heures, mais il fait déjà soif… Pas mal, je retiens la recette.</p>
<p>Avant de commencer leur projet il y a 3 ans, Sol et Alfred ont fait une sorte d’enquête participative (sondage par mail) auprès des différentes entités envisagées comme débouchés possibles pour leur production : établissements végétariens (hôpitaux ?, restaurants…). Ils n’ont obtenu que peu de réponses. Pour écouler leur production, ils se sont donc appuyés sur leur réseau d’amitiés et contacts… Et ça marche ! La ferme distribue une partie de sa production à des restaurants végétariens de la capitale. Une autre partie de la production est destinée au supermarché Casa Rica qui distribue des produits bio pour consommateurs exigeants, “gourmets” intéressés par les produits naturels. Une dernière partie est vendue à des producteurs de jus de fruits (pression à froid).</p>
<p>Un facteur déterminant dans la viabilité du système de production: le prix. Le prix des légumes d’Ecofinca est certes supérieur à ceux du marché, de 10 à 15 % en hiver et de 50 % en été, en raison des difficultés à cultiver à la saison chaude.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.Ecofinca-Sol_Alfred_Fernando_m.jpg" alt="Ecofinca-Sol_Alfred_Fernando.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Ecofinca-Sol_Alfred_Fernando.jpg, avr. 2016" /></p>
<p>Soledad et Alfred, associés sur l'Ecofinca, et Fernando, de l'association paraguayenne Decidamos, qui nous guide durant toute cette semaine de <em>pasantia</em>.</p>
<h3>Une philosophie : préserver sols, eau, air et biodiversité</h3>
<p>Ils ont commencé par du maraîchage de plante à feuilles, car le sol n’était pas prêt pour autre chose, avant de diversifier petit à petit leur production. La diversité, l’association et la rotation des cultures constituent une protection efficace contre la propagation des parasites (principalement insectes et champignons).</p>
<p>Sol fait du chou-feuille, différentes variétés de salades, des blettes, du chou Kale (très en vogue actuellement), des tomates cerises, du persil, des plantes aromatiques. Elle nous précise que le chou Kale est plein de bonnes choses pour la santé : acides aminés essentiels, minéraux, anti-oxydants, et possède même des propriétés anti cancérigènes.
Les laitues restent 2 semaines à la pépinière (semillero) après avoir germé. La pépinière est protégée par un filet produisant une ombre efficace sans complètement bloquer les rayons du soleil. Parfaitement adapté à l’ardeur d’icelui.</p>
<p>Sol pratique une production accompagnée de nombreuses recettes dites de grand-mère (oui, et alors ?), efficaces et inoffensives pour l’environnement.</p>
<p>Elle sème ses graines dans un substrat riche : mélange d’humus de lombri-compost et d’extrait d’ail (fongicide)</p>
<p><strong>Recette de l’extrait d’ail :</strong> 3 têtes d’ail pilées pour 1 litre d’eau. On laisse reposer 45 min environ (moins de 1 heure, plus de 30 min).
L’ail est préventif et curatif. Il contrôle 3 sortes de champignons. On utilise 1 litre d’extrait d’ail pour 7 à 8 kgs d’humus. Ensuite on mélange humus et extrait d’ail avant de le mettre en petit pot.</p>
<p>Sol utilise aussi de la cendre contre les champignons filamenteux (fungi), appliquée directement en poudre sur la terre. Pour la première fois l’an dernier, elle a dû utiliser du sulfate de cuivre (CuSO4) pour contrôler les champignons, à cause d’un été très chaud et humide. Pour la même raison, elle a aussi utilisé du carbonate de calcium (CaCO3). Avec succès.</p>
<p>En 3 ans, grâce au rajout progressif d’humus de lombric (lombri-compost), le pH du sol est passé de 4.5 (acide) à 6.5 (presque neutre).</p>
<p>Autre plante cultivée sur le domaine : la moringa (2). Elle est aussi bénéfique à la santé humaine qu’à celle des plantes (une merveille de la nature). Sol l’utilise en engrais liquide, mélangé avec de la bouse de vache :</p>
<p>Recette de l’engrais liquide à base de moringa: 1/3 moringa feuille, 1/3 bouse, 1/3 eau. On laisse fermenter (en anaérobie, sans O2) 15 jours environ. On peut ajouter un peu de miel de canne et/ou de petit lait. On ouvre la bouteille de temps en temps pour faire sortir la pression. Quand il n’y a plus de pression, c’est bon.
On pulvérise la préparation en cours de culture.</p>
<p><strong>La stevia</strong> (3): Plante originaire du Paraguay à fleur blanche, connue pour son extraordinaire pouvoir sucrant (300 fois supérieur au saccharose). C’est une plante semi pérenne que l’on coupe en fin de cycle et qui repousse ensuite, et ainsi de suite pendant plusieurs années. Ses racines sont en symbiose avec un champignon du sol, qui lui permet plusieurs cycles de vies. Les feuilles ont également le pouvoir de rehausser le goût des aliments.</p>
<p><strong>Une dernière recette de Sol :</strong>
Engrais liquide : fumier (vache + poules) + humus de lombrics + cendre + pierre moulue + lactosérum + miel de canne à sucre et plantes nutritives (moringa, ortie, prêle, haricot) à raison de 15 kgs de feuilles pour 200 litres.</p>
<p>De nombreuses plantes aromatiques sont cultivées sur le domaine:</p>
<p>• Le boldo qui a des propriétés digestives, est souvent mélangé à la yerba maté, boisson nationale et conviviale. Perso, je m’y suis adonné sans retenue huhuhu ! Que c’est bon, chaud le matin pour le démarrage (maté) et froid tout le reste de la journée (terere).</p>
<p>• L’absinthe (ajenjo ou parfois ruda) attire les pucerons et y résiste très bien.</p>
<p>• La prêle (colla de caballo) est utilisée comme engrais vert, en préparation liquide pour doper le sol.</p>
<p>• Le ricin (tártago) est utilisé contre les fourmis.</p>
<p>• Le cedrón (sorte de canne de moyenne taille à l’odeur de citronnelle) est une bonne barrière végétale – mécanique – contre les insectes (résultats +++ contre les criquets). Il est planté tout autour du terrain cultivé. Et on peut en faire des infusions comme pour la verveine citronnée…</p>
<p>• En début de chaque rangée, on cultive de l’origan. Associé au cedrón, il forme une très bonne barrière contre les insectes.</p>
<p>• On associe basilic + tomates (à l’ombre). Les tomates sont cultivées à part, et sous l’ombrière.</p>
<p>La chaux vive est aussi efficace contre les fourmis (ça a l’air d’être un vrai problème dans le coin). Elle est saupoudrée autour des pieds à protéger.</p>
<p><strong>Autre recette pour préparer le sol</strong> : fumier de vache + Micro-organismes Efficaces (EM) + feuilles + céréales (cellulose) + légumineuses + basalte moulu (minéraux), lombricompost.
On mélange 1 litre de EM + 1 litre de mélasse, et 20 litres d’eau. On laisse reposer 4 ou 5 jours à l’ombre et ensuite on mélange les 22 litres à 400 litres d’eau.</p>
<p>• Le “pasto elephante” ou “pasto Cameroun” est une sorte de canne. C’est un bon fourrage pour ruminants (vaches laitières/boeufs). Il est échangé avec les voisins qui élèvent des ruminants.</p>
<p>Ils font aussi des fruits (peu) : fraises, mangues, agrumes (mandarines), papaye.</p>
<p>Il y a également 27 ruches car beaucoup de fleurs alentour.</p>
<p>Ils transforment une partie de leur production : tomates séchées, feuilles séchées de plantes médicinales (huiles essentielles de cédron), asperges, arándano (myrtille ou canneberge).</p>
<h3>Des producteurs engagés</h3>
<p>Sol et Alfred nous parlent ensuite de leur projet dans sa dimension humaine et sociale. Ils veulent qu’il soit environnementalement et socialement viable. Il grandira lentement, en prenant soin de préserver les acquis.</p>
<p>Quelques exemples :</p>
<p>Ils favorisent le travail en collaboration avec leurs voisins, utilisent le lactosérum et le fumier de leurs vaches pour le traitement des viroses de la tomate. Interactions positives.</p>
<p>Dans la ville d’Emboscada, ils échangent des légumes contre de la cendre (“croître ensemble”).</p>
<p>Ils reçoivent des groupes scolaires.</p>
<p>Ils sont vigilants à ce qu’EcoFinca soit en connexion avec la production des paysans alentours.</p>
<p>Globalement, ils pensent qu’il est important de renforcer les aspects sociaux, économiques et environnementaux (tout est lié). Il existe une demande du public qu’il faut aider à faire émerger.</p>
<p>Sol nous dit : « Favoriser des ponts entre ville et campagne. Les citadins peuvent comprendre le processus de temporalité (fruits ou légumes de saison). »
« Les palais (goûts) sont standardisés, contaminés. » Elle aimerait contribuer à les réactiver, les réanimer...
Tous deux souhaitent amener leur production à la ville et expliquer comment ils travaillent.</p>
<p>Selon Sol, il y a 2 productions infernales : le soja et le maïs transgéniques, qui peuvent entrainer des risques pour la santé. De plus, face à l’extension de ces cultures industrielles, les populations locales, les petites communautés sont expulsées de leur terre où elles pratiquent une agriculture de subsistance, et celles qui restent sont soumises aux pulvérisations aériennes de pesticides. Notons au passage que les pesticides sont appelés agro-toxiques au Paraguay et de façon plus consensuelle produits phyto-sanitaires en France.
Les OGM, dit-elle : « C’est un véritable coup d’Etat. Après la chute de Lugo (le président élu démocratiquement en 2008 et destitué par un coup d’état parlementaire en 2012), 10 variétés de maïs transgéniques ont été introduites dans le pays. »</p>
<p>Elle nous parle des premiers jardins urbains à Asunción où des consommateurs produisent de manière collective (ainsi les gens comprennent mieux).
En effet, l’enjeu est bien notre souveraineté alimentaire : Décider de ce que je vais manger : décider de manière active ou bien manger ce que me propose le supermarché ? Sol est aussi convaincue qu’il faut soutenir les petits producteurs et l’agriculture familiale</p>
<p>La matinée se termine à l’ombre d’un gigantesque manguier où a lieu un intense jeu de questions réponses. Pendant ce temps, nos amis SlowFood ont préparé du vori-vori, soupe végétarienne contenant des boules de polenta et accompagnée de manioc bouilli que nous partageons. On se régale tout en poursuivant les échanges à bâtons rompus.</p>
<p>En conclusion, Sol et Alfred sont convaincus que seule l’alliance de la ville et de la campagne permettra – peut-être – de stopper l’avancée inexorable et destructrice de l’agro-business, dans son pays.</p>
<p>Un dernier troc/don de graines avec Maitre Isaac (collègue brésilien venu avec des provisions conséquentes de graines de maïs, haricots, sésame, etc… de son Paraná natal), et nous reprenons nos minibus, direction la capitale, pour de nouvelles aventures…</p>
<p>1. http://www.slowfood.fr/
2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moringa
3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Stevia</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/24/Visite-de-l%E2%80%99EcoFinca-de-Soledad-et-Alfred#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5479Argentine : de feria en feriaurn:md5:a29f79a149669b1c1afe0e78075f9dfa2016-04-15T15:57:00+02:002016-04-15T15:57:00+02:00Lisa GiachinoAgro écologie <p>Corrientes, au nord de l’Argentine. Comme tous les samedis matins, Jorge Torres participe à la feria franca, un marché de petits producteurs. Sur son stand sont disposés des légumes et quelques fruits. Comme la plupart des exposants, il pratique l’agriculture urbaine ou péri-urbaine.
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.DSC00787_m.jpg" alt="DSC00787.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="DSC00787.JPG, avr. 2016" />
Ses deux parents, son frère… en tout, six membres de la famille travaillent sur les deux hectares de terre qui leur ont été attribués dans le quartier Esperanza, en périphérie de cette ville de 400 000 habitants. Ils participent à quatre ferias par semaine pour vendre leurs produits. Les excédents sont proposés à un grossiste, qui pratique des prix moins intéressants que la vente directe. « Ce qu’il y a encore en trop, on le ramène à la maison et on le consomme, précise Jorge. On en donne aussi à quelqu’un qui a des cochons. »
Pour nourrir le sol, la famille utilise des excréments de poulets achetés à d’autres producteurs. Elle pratique la rotation de cultures, a planté des fleurs qui attirent les insectes auxiliaires des cultures, mais utilise un fertilisant chimique (Triple 15 ou NPK). Comme beaucoup de petits producteurs accompagnés par l’association Incupo, (Institut de culture populaire), qui travaille sur la souveraineté alimentaire, Jorge et sa famille sont en transition vers un mode de culture agroécologique et réduisent peu à peu leur consommation d’intrants chimiques.</p>
<p>Ils n’ont d’abord cultivé que des pastèques, puis ont diversifié leur production. Avant d’avoir ces deux hectares, la famille travaillait pour un grand propriétaire terrien. La terre qu’elle cultive aujourd’hui pour son propre compte appartient au ministère de la Défense et lui a été attribuée en 2005. Pope, de l’association Incupo, nous explique que l’armée possède de vastes étendues de terres cultivables qui ont été redistribuées au moment de la démocratisation. Le statut de la famille de Jorge reste précaire puisqu’elle ne détient aucun bail sur les deux hectares qu’elle occupe. Mais elle gagne mieux sa vie qu’autrefois, et Jorge apprécie de travailler sans patron.</p>
<p><strong>Des réunions mensuelles pour parler des problèmes</strong>
Le stand d’à côté est celui de M. Escalante, apiculteur, qui préside l’association des ferias de la province de Corrientes. Trente-cinq ferias sont membres de l’association provinciale, mais il existe aussi des ferias qui ne font pas partie d’une association, précise-t-il. Une feria rassemble environ dix familles, et un ferriante nourrit deux familles. M. Escalante est aussi impliqué dans l’association nationale des ferias, qui réunit environ 600 marchés locaux.
Ces petits producteurs argentins cherchent à développer l’identité de leurs ferias francas, qui ont chacune leur façon de fonctionner mais ont pour point commun de ne vendre que des productions artisanales. La vente se fait en direct, avec parfois des échanges entre producteurs de différentes ferias : M. Escalante a sur son stand de l’herbe à maté d’un agriculteur, à qui il fournit du miel. Chacun peut ainsi toucher de nouveaux clients. Les ferias ont souvent des nappes, des tabliers, voire un auvent brodés ou imprimés qui permettent de les identifier.</p>
<p>A Corrientes, une réunion mensuelle des ferias permet aux producteurs de discuter de leurs problèmes avec des représentants des gouvernements national et provincial, d’Inta (Institut de recherche agricole, équivalent de l’Inra en France) et de l’association Incupo. Des solutions sont ainsi recherchées ensemble lorsqu’une feria fait face à un problème d’accès à l’eau, à un manque de matériel pour exposer leurs produits…</p>
<p>L’Argentine a mis en place une politique de soutien à l’agriculture familiale, qui passe notamment par l’aide apportée aux ferias. Le plus souvent, cela passe par un appui au transport des marchandises vers le lieu de vente. Cependant, le nouveau gouvernement national s’orientant vers une politique de libéralisme économique et de réduction des dépenses publiques, les organisations paysannes et les associations s’inquiètent de la suite qui sera donnée à ces projets.</p>
<p><strong>A Itati, les produits du jardin, de la cueillette et de la chasse transformés</strong>
Dimanche matin à Itati, à l’est de Corrientes, au bord du Rio Parana qui sépare l’Argentine du Paraguay. Cette petite ville de 7 000 habitants reçoit jusqu’à un million de visiteurs par an, qui viennent en pèlerinage à la basilique dédiée à la Sainte Vierge. Sur le marché, des armées de vierges d’Itati de toutes les tailles, dans leur bel habit bleu étoilé, attendent le client !</p>
<p>Un peu à l’écart de l’agitation dominicale se trouve la feria franca d’Itati, sous une halle de bois toute neuve construite au mois de décembre par les paysans, hommes et femmes confondus. La commune a fourni le terrain, du matériel, et donné un coup de main.
Le marché compte une dizaine de stands qui se ressemblent un peu. Les produits du jardin (carottes, poivrons, mangues, papayes…), de la cueillette (goyave de forêt…) de la chasse (caïman, et un rongeur nommé carpincho) sont transformés en confitures et en escabèches, et mis en conserve. Des œufs, quelques sacs de farine, de haricots et de maïs, un peu de fromage, du miel avec sa cire, de la pâte de sucre aux cacahouètes, de la confiture de lait, des plantes ornementales et médicinales, des objets de décoration en bambous ou en pommes de pin… Chaque famille essaie de tirer le meilleur parti possible de la petite parcelle de terre dont elle dispose.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.feria_1_s.jpg" alt="feria_1.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="feria_1.JPG, avr. 2016" /> <img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.feria_itati_s.jpg" alt="feria_itati.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="feria_itati.JPG, avr. 2016" /></p>
<p>Gustavi et Mabel, par exemple, n’ont qu’un terrain de 60 mètres sur 30, que leur a transmis le père de Mabel. « Tout ce qu’on produit, on essaie de lui apporter une valeur ajoutée, explique Gustavi, qui complète les revenus du couple en travaillant un peu à l’extérieur, chez des collègues qui manquent de main d’œuvre. « On essaie de renforcer le groupe », dit-il.</p>
<p><strong>A Bella Vista, un collectif très organisé</strong>
La dernière feria que nous visitons est celle de Bella Vista, à 150 km au sud de Corrientes, où le groupe Tres Colonias vend ses produits chaque mercredi. Une vingtaine de familles avancent ensemble au sein de ce groupe très organisé. Douze produisent selon les méthodes de l’agroécologie, et les autres sont en transition vers ce mode de culture. Les Tres Colonias, avec l’appui de l’association Incupo, ont initié le premier système de garantie participative d’Argentine – cette pratique est très répandue au Brésil.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.feria_gabi_s.jpg" alt="feria_gabi.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="feria_gabi.JPG, avr. 2016" /> <img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.tres_colones_s.jpg" alt="tres_colones.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="tres_colones.JPG, avr. 2016" /></p>
<p>Les producteurs des Tres Colonias se répartissent sur deux points de vente, l’un à la gare routière, l’autre en ville. Il n’y a pas un stand par producteur, mais un étal collectif. Les paysans s’entendent pour apporter une variété de produits et ne pas entrer en concurrence. Si l’un des points de vente a épuisé une catégorie de marchandises, les paysans téléphonent à l’autre stand pour savoir s’il lui en reste. C’est la seule feria où nous verrons tous les produits étiquetés – chaque avocat, chaque poivron a sa petite étiquette !</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/15/Argentine-%3A-de-feria-en-feria#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5453"El camino es el trabajo"urn:md5:c02a53e5d7b28836eccedfcf679ace232016-04-15T14:44:00+02:002016-04-15T15:56:16+02:00Lisa GiachinoAgro écologie <p>Par Mathilde
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.camp_m.jpg" alt="camp.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="camp.JPG, avr. 2016" />
Des corps jetés sur de mauvais matelas, des tentes de fortune, des odeurs de nourriture, des feux réchauffant les casseroles. Une place, au centre d’Asunción et des milliers de paysans campant là. La chaleur de 22h nous accable, on dégouline mais nous, dans quelques minutes, on sera sous la douche, au calme.</p>
<p>On discute et un groupe se forme, se presse. Ils sont incroyables de combativité, de désespérance et d’espoir aussi. Un homme parle, puis une femme, puis un autre encore.</p>
<p>Partout la même rage. Celle de ne compter pour rien, d’être fétu de paille devant le souffle dévorant du gouvernement et des multinationales, de subir une dictature qui ne dit pas son nom.
Celle de travailler sans en toucher le prix, celle de ne pas être reconnu comme personne digne, méritante.</p>
<p>Leur connaissance de l’histoire de leur pays est impressionnante, ils savent l’obscurantisme des décisions politiques passées et présentes. Mais leur détermination demeure, inoxydable. « Hasta la victoria final », toujours. Alors qu’à la radio on brade les slogans révolutionnaires pour vendre des chaussures ou une marque de supermarchés, ici flamboient le courage, l’engagement jusqu’à la mort, la confrontation. On ne joue pas pour rien ici, on ne jette pas des mots poétiques au vent, les romantiques et leurs tempêtes sous un crâne sont loin. Ou plutôt non, se tendent les véritables idées romantiques : respect de la nature, dignité de l’homme. Elles se tendent et deviennent vitales, ciselées au feu de l’injustice, elles renaissent en cris politiques. Dans cette prise de parole improvisée se dessine une lutte sans concession, aux ennemis bien dessinés, lutte manichéenne : les multinationales, les soyeros, les Brésiliens, tous ceux qui les chassent de leurs terres. Les mots de Nivea, la jeune Brésilienne, fait barrière contre les amalgames. Elle se dresse et leur conte son histoire. Celle d'une fillette pauvre, obligée de travailler à douze ans. Aujourd'hui psychologue dans une association pour femmes, elle leur rappelle qu'au Brésil il y a aussi beaucoup de laissés pour compte, d'oubliés, de méprisés. Il ne faut pas se tromper d'ennemi.</p>
<p>Nous voir autour d’eux les galvanise, leur donne une belle éloquence, un élan.</p>
<p>Tandis que deux rues plus haut les terrasses déversent l’odeur douce-amère de la bière dans le brouhaha.
Tandis que le lendemain, la télévision déverse des phrases assassines telles que « mais pour rembourser, il faut travailler » ou « el camino es el trabajo ».
Tandis qu’ils sont présentés comme indignes des bontés du président, ils campent dans la chaleur, bien décidés à ne pas bouger jusqu’à ce qu’enfin ils soient entendus.</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/15/El-camino-es-el-trabajo#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5451intercambio en el campo (échanges campagnards)urn:md5:2a601533ca11cc3cfc3bf7d7830fb46a2016-04-15T14:39:00+02:002016-04-15T15:55:04+02:00Lisa GiachinoAgro écologie <p>De Mathilde</p>
<p>6 avril</p>
<p>C’est le matintintintintin, les p’tits oiseaux zozozozo, et le réveil veilveilveil… Mathilde, me crie Marie-Ange, tu as exactement dix minutes avant que nous partions. Jetée dans la douche, puis dans le car, deux bananes à la main, je me prépare avec joie à une journée de rencontre. Mes capacités en espagnol baissent singulièrement lorsque je suis fatiguée.</p>
<p>Le premier arrêt, au milieu des dédales de pistes rouges, est chez Don Marcello. C’est toute une figure. Bavard jusqu’à l’emphase, il fait figure d’homme entreprenant ici. Il est campesino mais a conscience de l’importance de transformer ses produits. Ainsi, il fait aussi des jus et vend du miel. Son discours aussi est un peu iconoclaste. Il nous parle d’abord de ses valeurs, d’un ton quelque peu paternaliste. Ses enfants ? Jamais ils ne traînent dans la rue, ni ne boivent ni ne fument. Il veut que chacun puisse faire des études et qu’ils soient vertueux et travailleurs. Dans un pays où les enfants sont parfois un peu livrés à eux-mêmes, sa rigueur tranche. Tenir en ordre sa maison avant de s’occuper du pays. Ici, c’est un peu Jésus 0, Don Marcello 1.
<img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.don_marcello_m.jpg" alt="don_marcello.JPG" style="display:table; margin:0 auto;" title="don_marcello.JPG, avr. 2016" />
Les terres de Don Marcello sont riches et fertiles comme la plupart des terres du Paraguay. Nous les visitons dans une avalanche de fruit. A chaque arrêt, devant chaque oranger, mandarinier, bananier… il nous faut goûter tel ou tel qui est « mas dulce ». Nous voyons aussi de la stevia, du maïs, du manioc et un élevage de poissons dans un petit étang.</p>
<p>La visite est prompte, après le tour du propriétaire sous une chaleur à peine froissée par un ruisseau, nous repartons pour visiter un comité de femmes et de producteurs.
De grandes tables attendent sous les arbres que nous les parions de délicats morceaux de viande. Les chaises sont disposées en rond à l’ombre, mais d’abord, la collation : empanadas et manioc.</p>
<p>Les orateurs se relaient, une dame nous parle de leur choix agricole : rapidement, ils se sont rendus compte que la nourriture bourrée de pesticides était mauvaise pour leur santé. Ils ont donc choisi un mode de production sans produits chimiques, notre agroécologie. C’était intéressant de voir cette prise de conscience et l’importance de la qualité de la nourriture qui ici compte plus que son aspect. L’aspect social, la lutte menée pour la terre vient après.
Elle nous présente aussi son comité de femmes. Comme les produits d’entretien et de soin sont fort chers, les femmes les fabriquent elles-mêmes à partir des produits de la ferme. Cette pratique, d’abord familiale, s’agrandit de plus en plus et se commercialise. Ils nous offrent alors à chacun une bouteille rose vif contenant de la lessive, et une bouteille d’une belle couleur ambrée remplie de miel.
Suit le repas, des légumes, de la viande, des jus si sucrés que seuls ceux qui demeurent depuis au moins sept mois au Paraguay réussissent à apprécier à leur juste valeur.</p>
<p><img src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.interview_s.jpg" alt="interview.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="interview.JPG, avr. 2016" />
La place arborée se transforme alors en studio de journalisme, dans toutes les langues se multiplient les entretiens filmés. Les Paraguayens s’intéressent aux avis des Français, les Argentins à ceux du Chilien, les Français aux Brésiliens et les Brésiliens questionnent les Paraguayens. Comme un jeu de chaises musicales, la musique recommence et les entretiens changent de langue.</p>
<p>Mais bientôt vient le moment du retour à Asunción. Après une chouette sieste sous les arbres de l’accueil franciscain, nous montons dans le bus. Les cinq heures passent vite, des échanges avec Marie-Ange, avec Fernando, avec Silvia… Tout va bien.</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/15/intercambio-en-el-campo-%28%C3%A9changes-campagnards%29#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5450"la unica lucha que ne se gana es la que se abandone"urn:md5:6e5914095ec70a04fe68689effbae5a02016-04-08T22:49:00+01:002016-04-08T22:49:00+01:00CCFD - Terre Solidaire PACALCAgro écologie <p>5 avril. Première nuit à Caaguazu, la chaleur est pas tant pire, il y a même de la vraie herbe douce !</p>
<p>Nous partons en bus dans le camp dans le secteur de Repatriacion. Dès qu’on quitte la route principale asphaltée, on se retrouve dans un vrai dédale de routes d’une terre magnifique rouge-orange. Et le car tressaute, et nous avec.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><img alt="arrivee.JPG" class="media" src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.arrivee_m.jpg" />
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<p>En passant, Fernando nous alpague, Olivier et moi, et nous montre la maison où nous allons dormir la semaine suivante. Des champs bien verts, de la terre rouge sinueuse, le bleu du ciel qui s’étend au dessus de douces pentes… c’est très beau.</p>
<p>Ce jour-là nous visitons un asentamiento composé de 39 comités dans un rayon de quarante kilomètres. Au Paraguay les terres communales ont été confisquées et distribuées aux bons amis des dirigeants politiques, les paysans chassés de leurs terres. Certains refusèrent de partir et s’organisent en communidad et en comités. Les comités sont des regroupements de personnes, soit géographiques, soit thématiques qui permettent aux paysans de s’organiser et d’avoir plus de poids politique.</p>
<p>La rencontre se déroule dans le local de la communidad, un bâtiment en brique d’une pièce construit par les paysans.</p>
<p>Grâce à nos immenses progrès en guarani, et aussi grâce à la présence de nos valeureux traducteurs, l’échange est facile. Afin de pouvoir faire face aux soyeros et au gouvernement corrompu, il est clair pour les paysans qu’ils doivent avoir un poids politique. Ainsi, ils font campagne pour les élections, les surveillent, sensibilisent à un droit qui s’achète trop souvent au Paraguay. La communidad a aussi proposé ses candidats aux élections municipales. Bien que la nouvelle maire soit à la botte du parti Colorado, deux membres des comités sont conseillers municipaux. Ils peuvent ainsi surveiller et influer les décisions politiques.</p>
<p>Après cet échange et la valeureuse collation composée de manioc et de empanadas ; nous et nos vingt kilos en plus, assistons à la transformation du manioc en amidon. Cette machine est magique. Composée d’un moteur et de, ô splendeur des splendeurs, de poulies, de courroies, qui s’entraînent et se répondent, elle lave le manioc, le broie, le secoue pour en extraire l’amidon mélangé à l’eau qui rigole dans une piscine. Quelques heures de repos durant lesquelles l’eau et l’amidon vont se séparer et on pourra récupérer la couche d’amidon durcie.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="manioc.JPG" class="media" src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.manioc_s.jpg" />
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<p>C’était chouette de voir cette machine faite de bois et de métal s’agiter, mêler l’eau, le manioc, et finir par un délicat bruit d’eau qui file.</p>
<p>Puis nous plantons deux arbres, deux petites pousses dans la terre rouge. Pour Maria ce fut un vrai moment fort, mettre ses mains dans la terre, prendre soin de l’arbounet, l’arroser.</p>
<p>Mais le temps passait et il commençait à faire grand faim et grand chaud. Nous avons quitté la comunidad pour aller à quelques kilomètres de là. Et ce là était incroyable : du vert clair, du vert foncé, et toujours la même terre, l’ombre d’arbres magnifiques, un groupe de musiciens et une grande partie de la comunidad pour nous accueillir. Après quelques mots et quelques danses, je me retrouve face à une immense table couverte de… légumes ! D’habitude les légumes sont utilisés pour les sauces accompagnant la viande et ici ils couraient en liberté, dans leurs belles couleurs, tout le long de la tablée. Si j’étais Dieu, j’aurais choisi un lieu comme ça pour y planter la tente du Paradis.</p>
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="musiciens.JPG" class="media" src="https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/public/.musiciens_s.jpg" />
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<p>Mais je ne suis pas Dieu et « dans tout Paradis se trouve un Enfer » (Mathilde princesse de Gal, grande poétesse du XXI° siècle). Comme on soulève un rideau, une dame s’est avancée, nous parlant de leur lutte contre les grands propriétaires terriens. Le nom de leur comité, Juliana, vient d’une petite fille qui a été tuée lors d’une confrontation avec l’armée. Alors qu’en France l’armée marche main dans la main avec le peuple ( !), ici ils sont complètement achetés par le parti au pouvoir, le Colorado, et sont appelés dès qu’il s’agit de chasser les paysans de leurs terres.</p>
<p>Nous avons eu une idée de tout ce qu’il leur faut de détermination, de constance dans la lutte, de courage pour conserver leurs arpents de terre. Parfois, disent-ils, il suffit de discuter et de négocier. Les grands propriétaires ont peur des organisations de paysans, parfois. Mais le plus souvent c’est par la confrontation directe qu’ils font respecter leurs vues.</p>
<p>Malgré tout, ils tiennent et s’organisent. Devant tant de courage, je me sens toute bête, devant tant d’injustices, fort dépourvue. La joie qu’ils éprouvent à nous voir les visiter nous montre la solitude dans laquelle ils se sentent. Ce sentiment de partage, de compassion, les maigres encouragements que nous pouvons leur prodiguer semblent les nourrir immensément.</p>
<p>Je suis vraiment admirative du travail du CCFD, spécialement de Laurianne, qui accompagne et soutient des hommes et des femmes en leur laissant toute souveraineté.</p>
<p>Dans le bus du retour, après avoir remâché dans le silence tout ce qu’on avait vu, je monte sur le toit du bus et se déploient à l’infini des champs de maïs OGM et de soja. Un petit îlot d’agroécologie au milieu d’une avalanche de champs et de profit. Et devinez où partent ce maïs et ce soja ? En Europe pour nourrir nos bestiaux.</p>
<p>De retour à la maison des Franciscains, conformément au programme une fête s’organise : danses de tous pays (dont un cercle circassien endiablé), cours de samba (durant laquelle je me suis trouvé telle un manche à balai soumis aux injonctions de Mirta), de salsa… Et en sus une nuit qui pourra rentrer dans le top 10 de mes nuits les plus pourries : musique jusqu’à 1h30, ambiance disco dans la chambre avec illumination au néon tous les quart d’heure, et réveil de type coq asphalté à partir de 5h15 et ce toutes les dix minutes jusqu’à ce que je change de chambre et enfin ! Puisse dormir dans le bruit de mes cothurnes qui se lèvent.</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/08/la-unica-lucha-que-ne-se-gana-es-la-que-se-abandone#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5425Ycua Bolanosurn:md5:dce2a6bff2cc9debc7a79e9cca02a2482016-04-08T22:24:00+01:002016-04-08T22:24:00+01:00CCFD - Terre Solidaire PACALCAgro écologie<p> </p>
<blockquote> </blockquote> <p>Par Mathilde</p>
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<p>Je vais vous raconter une histoire, une belle histoire à écouter avant de se coucher. Asseyez-vous sous cet oranger, près de moi.</p>
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<p>Il était une fois un très beau et très grand supermarché, tout rutilant dans les rues d’Asunción. Dans ce supermarché, tout le monde y trouvait son bonheur, on y vendait de tout et les habitants de la ville avaient grand plaisir à en visiter les allées, tout ébahis de tant de merveilles à portée de main.</p>
<p>Il était une fois un radieux matin, un dimanche. Le 1<sup>er</sup> août 2004. Les rues d’Asunción étaient calmes mais dans ce beau supermarché, un grand nombre de sémillantes personnes se promenaient, s’alpaguaient, faisaient leur choix puis repartaient dans leur maison tout content.</p>
<p>Soudain, un grand bruit, comme un énorme grondement. Du toit du bel édifice tombait une lourde fumée. Horreur ! Le feu rampait et bientôt se répandit. Effrayés, les doux visiteurs se précipitèrent vers les sorties. Horreur ! Les portes étaient fermées, figées par de lourds cadenas. Ils se pressèrent contre les portes, cherchèrent une issue mais peine perdue… et le feu continuait, féroce, à dévorer les allées.</p>
<p>A l’extérieur, les cris des joyeux enfermés attirèrent les passants. La foule se pressa, empoigna des chaises, les jetèrent sur les vitres. Peine perdue. Le valeureux fils du propriétaire et le gardien, qui avaient fermé les portes afin que surtout personne ne parte sans leur livrer le juste prix de leur travail, devant tant d’influence, écoutant leur courage qui ne leur disait rien, s’enfuirent avec la clé.</p>
<p>Les dés étaient jetés : à l’extérieur les pompiers, les passants, les efforts répétés pour ouvrir les portes, à l’intérieur le feu qui étouffe et brûle les métaux et les corps.</p>
<p>Dans cette joyeuse ville, le supermarché se consuma. A force de persévérance, les pompiers, sur leur haute échelle, se ruèrent à l’intérieur. Et les non moins joyeux visiteurs, qui se promenaient calmement deux heures plus tôt, sortirent un peu moins radieux, quand ils purent sortir.</p>
<p>La ville d’Asunción, sous le lumineux soleil dominical venait de perdre quatre cent de ses membres, seulement parce qu’un bienfaiteur de l’humanité avait voulu éviter de perdre quelques sous.</p>
<p>Et le conte se poursuivit, les victimes gardaient toujours dans leur cœur ou dans leur corps des blessures à vif.</p>
<p>Comme le Paraguay est l’exemple parmi les exemples, comme la justice avance promptement, dix ans plus tard les coupables parurent devant le haut et juste tribunal.</p>
<p>Deux ans plus tard, ils étaient relâchés. Bien que respectant la justice de leur pays mais doutant quelque peu de la justesse des décisions prises, un grand nombre de douces familles de victimes et de doux passants se réunirent devant un autre supermarché appartenant au même propriétaire pour une grande fête spontanée. Mais la police, jalouse de ne pas avoir été invitée, joua les trouble-fêtes. Soucieuse d’amener la fête à eux, ils emmenèrent plus de quatre-cent de ses joyeux drilles en leur maison pénitentiaire où les attendaient réjouissances policières : bastonnades, humiliation…</p>
<p>L’ampleur de cette manifestation surprit quelque peu le gouvernement. L’intègre juge qui avait prononcé la sentence fut envoyé cueillir quelques fleurs à l’extérieur du tribunal et les pauvres coupables furent condamnés à douze ans de prison.</p>
<p>Cependant, cette affaire ayant tellement attristé le propriétaire que, perdu dans les affres de la culpabilité, il laissa filer ses affaires et bientôt il fut en faillite. Il ne put donc pas dédommager les familles des victimes, qui, compatissantes, comprirent fort bien sa douleur. Elles compatirent tellement que lorsqu’on leur suggéra de lui donner quelque argent en dédommagement de tous ces procès fort pénibles, elles acceptèrent de bonne grâce.</p>
<p>Et tout fini bien dans ce charmant pays qu’est le Paraguay, où chaque habitant prend soin de ses voisins. Il ne demeure de cette histoire qu’une statue devant un supermarché en ruine, et l’incroyable tristesse de ceux d’Asunción dont les proches sont morts ou ont été blessés parce qu’ils ne comptaient pour rien au regard du prix sur les étiquettes.</p>
<p>Bien sûr, cette histoire n’est qu’en conte, comment cela serait-ce possible autrement ?</p>https://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/post/2016/04/08/Ycua-Bolanos#comment-formhttps://blog.ccfd-terresolidaire.org/tandem-pour-un-autre-monde/feed/atom/comments/5424