Du 23 mars au 8 avril 2019* nous recevrons en région Rhône-Alpes Moussa Coulibaly, représentant de la CMAT - Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres.

Au Mali, des terres qui devraient être exploitées par des communautés villageoises sont attribuées par l’État à des opérateurs économiques nationaux et internationaux, à des exploitants miniers ou forestiers. L’urbanisation sauvage galopante prive aussi les paysans de leurs champs. « Nous demandons la reconnaissance du droit coutumier sur nos terres, qu’elles soient gérées localement par les villages ».

  • Un mouvement militant

Pour agir contre le phénomène qui touche tout le pays, la CMAT, née du regroupement de cinq grandes organisations officielles en 2011, mène des actions sur le terrain et sur un plan administratif et juridique. « Au Mali, tout est en lien avec la terre » expliquent Massa Koné, porte-parole de la Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres (CMAT) et Moussa Coulibaly, membre de l’organisation. « L’accaparement des terres est un phénomène très fort au Mali et il fait de nombreuses victimes », poursuivent-ils. En mars dernier, elle a organisé la quatrième édition de « Village sans Terre ». Cette manifestation rassemble des paysans spoliés, des représentants des autorités. C’est l’occasion de partager des expériences, des témoignages et de faire entendre sa voix auprès des autorités. À l’issue de ces journées, une déclaration est adoptée avec des préconisations, des engagements à prendre. Une manière de fédérer et de faire pression sur les autorités. Des progrès ont été constatés dans le pays : une loi sur le foncier agricole a été votée en avril 2017 sécurisant davantage les terres des communautés, les intimidations des autorités sur les paysans ont cessé. Mais beaucoup reste à faire.

  • Développer l’agro-écologie

La CMAT travaille aussi à développer un autre modèle d’agriculture au Mali. « Nous avons subi le modèle agricole soi-disant moderne issu de la colonisation avec des pesticides, des intrants, le machinisme. Il faut faire la transition entre ce système et l’agriculture écologique. On se bat pour éduquer autrement » souligne Massa Koné. Le mouvement mène des actions de formation à l’agro-écologie dans les villages.

Mais cette lutte pour la libre exploitation des terres et l’instauration d’un nouveau modèle agricole, la CMAT ne la mène pas seulement au Mali car ces questions concernent toute l’Afrique de l’Ouest. Elle a contribué à créer la convergence globale des luttes pour la terre et l’eau ouest-africaine. Le mouvement a publié un Livre vert, un plaidoyer présentant ses revendications. Il a organisé en novembre 2018, la deuxième édition de la Caravane qui a traversé la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin pendant trois semaines. L’objectif de cette opération était de sensibiliser et de mobiliser les paysannes et les paysans autour de questions essentielles comme l’accès aux terres, à l’eau, aux semences, la défense de l’agriculture familiale, les droits des femmes. Un pas supplémentaire pour changer la vie, pour devenir semeurs de Justice.

Article tiré de la brochure "Vivre le Carême 2019" éditée par le CCFD-Terre Solidaire

Plus d'information sur le Mali sur le site Internet du CCFD-Terre Solidaire

  • *Retrouvez prochainement sur ce blog les dates des soirées publiques en présence de Moussa Coulibaly