Par Pauline(38),
Devenir une ONG au Bhoutan n'est pas chose facile, cela demande de la
patience, mais reste réalisable, preuve en est : il y a aujourd'hui 45
ONG bhoutanaises enregistrées. La difficulté réside surtout dans la régulation du nombre d'ONG œuvrant dans le même domaine, ainsi si une
ONG veut se créer autour du handicap et qu'il y en a déjà une dans le pays,
on refusera l’agrément pour éviter la redondance. Le pays semble ne pas
vouloir copier son voisin népalais ou le nombre d'ONG est
impressionnant...
Un "civil society act" (loi sur la société civile) a été rédigé et approuvé par le gouvernement (disponible ici http://www.judiciary.gov.bt/
Si
de nombreuses ONG bhoutanaises ont vu le jour dans de nombreux
domaines (santé, VIH, violences faites aux femmes, handicap...), la présence d'ONG étrangères et très sérieusement contrôlée et le plus souvent refusée, seul Save The
Children est prestent et travail sur la réduction des risques lies aux catastrophes.
Le pays est très serieux sur la tenue des
comptes. Une cour des comptes et un audit général vérifie,
chaque année, les comptes de ces structures.
Excepté
les organisations non gouvernementales, certains individus émergent et
se font connaitre en développant des idées nouvelles. Nous avons eu la
chance d'en rencontrer deux.
Le
premier, nous l'avons croisé par hasard, notre guide du Center For
Bhutan Studies l'a découvert sur internet, en bloguant. Comme nous
passions dans sa ville, nous nous sommes arrêtés. Ce monsieur est
professeur de mathématiques dans une école allant du primaire au lycée
et s’avère être un fervent militant de l'agriculture biologique.
Dans son école, c'est un agitateur d’idées, il fait
faire a ses élevés des activités créatrices dès qu'il le peut (création d'un
parc wifi avec concours de construction de bancs, maraichage biologique...).
Il s'est fait connaitre dans le pays a travers son blog : http://www.passudiary.com/
qui est un très bon moyen pour suivre la vie des bhoutanais et les problématiques qui touchent la population et en particulier les jeunes.
Passang
a choisi de rester dans son école d'affectation car il veut vraiment
"changer les choses de l’intérieur", ça fait 7 ans qu'il enseigne la
bas, son objectif est de "rendre les professeurs heureux, pour rendre
heureux ses élèves".
Le second, nous
l'avons rencontré grâce au premier à Timphu où nous avons partagé un déjeuner. Il s’appelle Sangay et on l’appelle "Farmer Sangay" (Sangay le paysan
), il a dans la trentaine et arrive en tenue occidentale. "Je ne
ressemble pas a un agriculteur, si ?", nous avons envie de repondre non,
mais on le laisse continuer "en fait, je suis agriculteur a temps
partiel, le reste du temps je travaille dans le
social".
Sangay est né dans une ferme du nord du pays,
il a étudié a l’école des ressources naturelles, l’école qui forme des
futurs agents gouvernementaux à l'agriculture et aux métiers forestiers. Après 10 ans au ministère de l'agriculture, il arrête et devient lui
aussi agitateur.
"Je ne fais pas de l'agriculture biologique, je fais mieux, je fais de l'agriculture traditionnelle bhoutanaise".
Il
passe donc 4 mois dans la ferme familiale et le reste du temps, fait de
la sensibilisation auprès des paysans et des jeunes en ville en leur
disant "vous pouvez être un grand acteur ET devenir paysan".
Nous
l'avons rencontré avant son départ pour l'est du pays ou il va tourner
un film qui va s’appeler :"l'agriculteur, comment l'agriculture peut
devenir un lieu d'inspiration pour votre vie".
Lui aussi se fait connaitre par les réseaux sociaux, vous pouvez visiter son facebook
https://www.facebook.com/
Voila de belles initiatives que nous pouvons même suivre de France !