Par Nicholas (IRDS et TNLRF, Tamil Nadu, Inde),

Suite à leur immersion en Ardéche sur le thème "Du bon usage de la Terre", plusieurs membres de cette caravane reviennent sur leur expérience.


10_Nicolas_chez_Jacques.jpgTout d’abord, il me semble que ce type d’expérience commune concernant un objectif précis comme le bon usage de la terre a été pour moi l’occasion d’apprendre grâce aux témoignages  des agriculteurs ardéchois.

Avant mon voyage d’immersion, j’avais le sentiment que ce n’était que dans mon pays en voie de développement, l’Inde, que la population rurale se battait pour protéger la terre - et son mode de vie en communauté- contre leur exploitation au profit d’intérêts privés. Mais ce voyage m’a beaucoup aidé à comprendre que des pays comme la France se préoccupaient encore plus de l’accaparement des terres et faisaient de sérieux efforts pour que ça change.

Dès lors, je comprends que, en Inde, nous ne sommes plus seuls à nous battre, et qu’il y a, à travers le monde, des populations qui croient et agissent comme nous. Nos espérances en ont été confortées et nous comprenons que nous pouvons bâtir l’union et la solidarité sur la base de cette réalité commune.

Les petits agriculteurs -comme Jacques qui exploite une ferme bio et vend ses produits directement aux consommateurs sur les marchés, chaque semaine - n’essaient pas seulement de protéger un mode d’alimentation propre et sain, mais tentent aussi de protéger l’environnement par des méthodes écologiques. Ils rétablissent ainsi des liens organiques profonds que l’humanité avait établis entre la Nature et les Humains.

Les initiatives que prenaient les municipalités en faveur de la culture bio sur leurs communes, malgré le manque de soutien de l’Etat, m’ont impressionné. Ces initiatives prises par les gens pour protéger leur territoire des nuisances des produits chimiques ou toxiques, combinées avec la volonté marquée des municipalités, amèneront des résultats merveilleux sur tout leur territoire.

Aujourd’hui, nous pensons qu’il ne s’agit que d’une goutte d’eau, mais demain, ce sera un torrent qui déferlera pour nettoyer naturellement notre environnement.

Le projet de bio vallée qui comprend les éléments développés ci-dessus conduira dans le futur à un développement durable de la France.

Ces témoignages m’ont fait comprendre – et mon équipe avec – qu’il y a un besoin urgent de lier les ruraux avec l’administration locale du village que nous appelons « Village Panchayaths » (semblables aux municipalités françaises).

Un autre aspect m’a frappé : le nombre croissant de jeunes français qui sont enclins à relever le défi de la culture biologique dans leurs propres villages afin de parfaire la souveraineté alimentaire. Dans notre équipe participant au voyage d’immersion, nous avions le même nombre de jeunes prêts à relever ce défi à l’avenir. De même, dans le projet de bio vallée, nous avons noté que les jeunes sont très impliqués dans la mission historique qui est de construire un monde nouveau basé sur l’harmonie des relations entre l’Homme et la Nature.

J’ai été extrêmement heureux de constater que le CCFD - Terre Solidaire s’engageait dans toutes ces initiatives positives en France. Cela m’a rappelé que le CCFD - Terre Solidaire ne se contente pas de prêcher pour des alternatives, mais il s’engage aussi à populariser un modèle de développement alternatif.

Le CCFD - Terre Solidaire ne se contente pas de s’opposer au système actuel de développement mais il propose un certain modèle de développement. Je suis intimement persuadé que ce voyage d’immersion ayant pour but l’apprentissage du partage devrait se poursuivre. Il nous amènerait tous, définitivement, à construire un monde nouveau basé sur l’Union et la Solidarité.

Il y a beaucoup de choses à partager au cours de ce voyage d’immersion. Ces choses- là, nous voudrions continuer à les partager.

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