Vendredi 10 Août, nous passons la frontière terrestre entre le Mexique et le Guatemala, et c'est une vraie frontière. Sortie des cars, pour aller au bureau de la douane mexicaine et contrôle des papiers. Descente des cars avec nos bagages pour passer la douane guatémaltèque. Chargement de nos affaires dans deux nouveaux cars, avec de nouveaux chauffeurs, dans une ambiance très agitée, plein de monde, beaucoup de couleurs, des tas de boutiques de ventes. Départ pour de nouvelles routes où les « topes » mexicains (dos d'âne) se changent en « tumulos » (même sens) au Guatemala.

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On passe d'une plaine chaude côté mexicain à une barrière de montagne élevée et volcans côté guatémaltèque, dans une nature luxuriante.

Arrivée l'après-midi à Huehuetenango (abrégé ici en Huehue), première étape guatémaltèque où nos partenaires invitants nous attendaient.

Deux interventions très riches d'Ursula (Fondation Tierra Nuestra) et Francisco (Conseil des Peuples de l'Occident – CPO – Guatemala) nous ont tout de suite mis dans le coup de la réalité de leur pays.

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Le Guatemala est un pays qui est sorti de 30 ans de guerre, n'a signé des accords de paix que depuis fin 1996, mais reste toujours dominé par des oligarchies très riches et très conservatrices.

A ces oligarchies se joignent des organisations de narcotrafiquants, qui jouent aussi un rôle majeur dans la politique et l'économie.

La réalité guatémaltèque c'est donc :

  • Violences quotidiennes et crimes organisées

  • Discriminations et racismes

  • Marginalisation et pauvreté des communautés indigènes

  • Violation des droits de l'homme

  • Modèle économique basé sur l'exportation de produits agricoles de bases et évolution vers un développement d'extractions minières et pétrolières

La seconde partie de la présentation nous a permis de nous immerger dans le travail du Conseil des Peuples de l'Occident et également de l'ADH (Assembleia de los pueblos de Huehuetenango por la Defensa del territorio) qui assurent un travail de coordination avec les différentes communautés indigènes. Leur principale mission : fédérer les initiatives de consultations communautaires, une démarche visant à donner une voie aux communautés indigènes dans les prises de décisions liées à l'implantation des méga-projets...

Cette première journée au Guatemala s'est terminée par un repos bien mérité et un dîner sous le patio, accompagné de nos partenaires guatémaltèques mais aussi de 6 partenaires mexicains qui nous accompagnent pour découvrir les expériences de leur voisin !

Et le lendemain, retour sur le terrain …

Samedi 11 Août, le groupe s'est de nouveau divisé pour aller à la rencontre de communautés indigènes guatémaltèques qui travaillent en lien avec le CPO. L'objectif de ces visites : découvrir le fonctionnement de ces communautés et leurs activités. Retour sur l'une de ces visites, la coopérative de café « El Porvenir » à San Marcos Huista !

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Visite à la coopérative El Porvenir à San Marcos Huista ou la problématique d'une petite coopérative de café dans l'ouest du Guatemala qui fonctionne sans soutien des autorités officielles . Les adhérents de la coopérative, 521 membres dont 138 femmes essaient tous d'atteindre leur auto-suffisance alimentaire avec des cultures de maïs et de haricots .
Mais c'est la culture du café qui doit leur permettre d'avoir des revenus. La coopérative intervient par la sélection des semis de plants de café ; la centralisation de certaines opérations de production (fermentation et séchage), le conseil technique pour les cultures, le conditionnement et la commercialisation du café, mais aussi dans l'aménagement des terres de la communauté (construction d'une passerelle sur le Rio) ou dans la consultation des communautés au sujet des projets d'extraction minière . La coopérative El Porvenir développe ainsi une politique de qualité du café et garantit des prix stables à ses adhérents. Toutefois, dans un contexte de fluctuation des prix, les producteurs sont parfois tentés de vendre plus cher à des intermédiaires quand les prix mondiaux du café montent sans se rendre compte qu'ils participent ainsi au blanchissement de l'argent sale, dans le même temps, la coopérative permet aussi d'acheter à un prix stable, notamment dans les périodes où le prix du café est au plus bas. 

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