par Jean-Jacques et Céline (38)
Vincent
Chriqui connaissait le CCFD - Terre Solidaire comme association
nationale, mais moins le travail fait localement. Il a été impliqué à
Ingénieur Sans Frontière (ISF) pendant ses études, et est actuellement directeur du CAS, Centre
d'Analyse Stratégique. Il a dans ce cadre travaillé sur des rapports et
des notes d'analyse, avec quelques propositions sur les Paradis Fiscaux et Judiciaire (PFJ) , la
spéculation, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), etc. Ces notes sont visibles sur Internet et
accessibles (càd rédigées de façon à ce que chacun comprenne). Il est
possible de s'abonner pour recevoir les publications. Il a aussi
organisé un colloque sur la RSE (compte-rendus en ligne).
Vincent
Chriqui a signé 12 propositions du Pacte, certaines avec des
commentaires. Globalement, sur les propositions du Pacte, il pense que
la
France n'est pas tant à la traine, mais doit maintenant faire avancer
l'Europe.
Quelques mots que nous retenons des échanges que nous avons eu :
Pour Vincent Chriqui la RSE doit rester une démarche volontaire de la part des entreprises, auxquelles on ne peut imposer plus de régulation. "Si on crée une loi, ça n'est plus de la responsabilité". Pour lui, plus que de régulation c'est de transparence dont on a besoin aujourd'hui.
Concernant la spéculation sur les marchés agricoles, il souligne que pour lui ce n'est pas la seule cause de la faim. La fluctuation des prix alimentaires est due
aux variations entre l'offre et la demande. Ce qu'il dénonce avant tout c'est l'opacité du système de fixation des prix : "Il est nécessaire d'avoir plus de transparence sur le fonctionnement des marchés car aujourd'hui c'est complètement opaque".
Sur les PFJ, il souligne que Nicolas Sarkozy a fait beaucoup, même si beaucoup reste à faire.
Sur
l'engagement de la Région (NDLR : La région Rhône-Alpes s'est engagé parmi les premières a exiger la transparence aux établissements financier avec qui elle travaille, voir les tribunes libres en fin de Décisions, la feuille d'information de la région), pour lui cela reste vraiment du symbole. Le conseil régional a fait un questionnaire aux banques pour choisir celles qui n'étaient
pas dans les PFJ. Le Crédit Agricole n'est pas considéré comme étant
dans les PFJ, car ça n'est pas une société intégrée... contrairement à
BNP, qui est une société intégrée...
Il ajoute que pour une petite
collectivité locale, avec un petit budget, c'est très lourd
administrativement de demander des conditions à
chaque fois que l'on souhaite travailler avec une entreprise... Pour
lui c'est une politique qui se décentralise assez mal : c'est plus à
l'Etat de décider ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. La
logique en œuvre peut être expérimentale, pour ensuite mettre en place
des règles communes au niveau national. La difficulté est en fait de
décider quel est le bon niveau pour chaque politique publique : une
décentralisation raisonnée.
Enfin, s'il
est élu à l'Assemblée Nationale [mise à jour 18.6 : Il n'a pas été élu], le dossier qu'il serait prêt à faire
avancer en priorité parmi ceux-ci serait celui de l'APD, car c'est un
sujet qu'il l'a toujours intéressé.