C’est une belle aventure que de décider, lors d’une rencontre diocésaine à l’abbaye de Boscodon, de se lancer sur le 60 ème anniversaire du CCFD-Terre Solidaire sur notre département des Hautes-Alpes. Le principe est accepté, la date du 16 octobre validée, et nous sommes déjà début juin. Le lieu doit être rapidement retenu et le centre diocésain de Gap se prête bien au projet (plusieurs salles de conférence, du matériel audiovisuel, une salle de visioconférence, des espaces extérieurs pour les animations, les stands et le repas, et enfin un lieu dans le centre-ville pour notre visibilité) ; Nous commençons nos réunions sur nos lieux de vacances respectifs, maintenant beaucoup plus à l’aise avec les outils numériques.

Les idées ne manquent pas, certaines ne seront pas retenues car elles dépassent nos capacités de mobilisation mais très vite nous décidons le principe d’une lettre d’invitation aux mouvements de la collégialité, de deux conférences :une le matin sous la forme d’un débat autour d’une exposition avec comme thème « la Covid circule, la faim bondit dans le monde » et la seconde sous la forme d’un webinaire préparé avec le groupe régional « Regards Croises », nos partenaires d’Amérique Latine et deux alliées du Tarn et des Hauts-de-France. Un troisième temps fort s’ajoute grâce à l’équipe locale du CCFD Terre Solidaire de Briançon et l’association Tous Migrants 05. Olivier Béal, notre référent salarié régional, nous propose également d’animer un temps de réflexion autour du « Tour du monde des Solidarités ».

Nous imaginons l’utilisation de tous les espaces extérieurs pour le montage des stands, le CCFD en proposera deux : un sur la justice climatique et le second sur « Ethique sur l’Etiquette » grâce au concours de Jacques, nouvellement arrivé sur l’équipe d’Embrun. Bernadette, Suzanne et Céline nous préparent des animations pour les enfants. Je me charge de la présentation de l’exposition « 60 ans d’affiches » et sollicite tous les membres de l’équipe d’animation pour aller plonger dans leurs archives ; plus de 40 affiches seront ainsi réunies. Au gré des réunions qui redémarrent en « chair et en os » dès le mois de septembre nous affinons le déroulé de la journée (et le nombre de questions pour lesquelles il faut répondre s’allonge : dossiers de presse, articles de presse, présence sur les radios, contacts avec les associations et nos propres relations, musique, tests audio dans les salles, diffusion de petits documentaires dans la salle d’exposition, matériel d’affichages, commandes de matériel, tables et chaises, matériel sono pour les extérieurs…) Tout se règle au fur et à mesure et nous savourons les piques niques partagés en fin de réunion, moments de détente et de convivialité bienvenus. Notre amitié s’en trouve renforcée .

Le jour J, toute l’équipe est présente à 7h du matin pour installer, en deux heures trente, l’ensemble des structures : un défi relevé pour un accueil en musique par la chorale des Cordeliers dirigée par Michel (avec Pierre à la trompette). La journée peut démarrer sous un soleil radieux, dans les couleurs automnales du parc diocésain ; les rendez-vous se déroulent, un public averti est au rendez-vous ; les plus jeunes nous manquent mais quelques scouts sont venus témoigner de leurs engagements. Le « grand public » ne circule pas trop dans le passage du centre diocésain, nous aurions aimé partager notre message avec lui ; ce sera un autre défi à relever. Les expériences de terrain des partenaires, pendant le webinaire, conforte notre désir de faire connaître leurs solutions et de nous interroger collectivement sur celles qui nous aimerions soutenir ici. Nous terminons la journée en partageant le gâteau d’anniversaire, la lecture de deux très beaux textes … et l’équipe est toujours présente pour remettre l’ensemble des espaces dans leur état initial. Nous sommes heureux d’avoir mis en œuvre cette journée avec une équipe d’animation (14 personnes) qui est restée fidèle pour sa réalisation. Nous espérons avoir participé à la visibilité du mouvement et donné l’envie de nous rejoindre. Mais ce dont nous sommes sûrs c’est d’avoir renforcé la cohésion des différents bénévoles du département (qui vivent souvent à distance dans ces espaces de montagne) et montré que chacun peut trouver sa place et vivre ce partage de savoirs et de confiance au sein de l’association du CCFD-Terre Solidaire comme nos partenaires nous le montrent si bien. Anne pour l’équipe d’animation CCFD- Terre Solidaire 05.

En bonus, nous vous partageons un extrait du texte introductif de la journée lu par Jacques et Bernadette.

Bienvenue pour fêter, avec le CCFD-Terre Solidaire 60 ans de solidarité

Le CCFD-Terre solidaire vous invite à poursuivre ce formidable élan d’espérance que fut sa création en 1961.

Mais le CCFD ne pourrait être synonyme de Terre Solidaire sans votre engagement, vous les membres et bénévoles des Hautes Alpes pour certains membres des mouvements et services d’Eglise à l’origine de sa création en réponse à l’appel de l’ONU relayé par le pape Jean XXIII.

« Ils savaient que c’était impossible et pourtant ils l’ont fait » s’exclamait Philippe Farine, 1er président laïc du CCFD en 1968.

Aujourd’hui encore vous êtes encore et plus que jamais des acteurs de changement.

Depuis sa création le CCFD-TS a la conviction que rien ne changera là-bas sans que des changements interviennent ici. C’est ce que ne cessent de nous rappeler les associations qu’il soutient à travers le monde, devenues des partenaires.

Le CCFD-Terre solidaire doit également son dynamisme et la réussite de son projet aux associations et mouvements qui s’engagent à ses côtés ici en France et particulièrement dans les Hautes-Alpes pour plus de solidarité et de justice.

Non l’appel de cette journée à créer des liens d’un monde plus juste n’est pas une utopie.

Votre présence ici démontre que c’est possible.

Aujourd’hui nous affirmerons notre capacité d’indignation et de dénonciation des agressions dont sont victimes les populations les plus vulnérables à travers le monde.

Non il n’est pas acceptable que 768 millions d’être humains souffrent de la faim.

Non il n’est pas acceptable de voir la planète se détruire par la destruction de la biodiversité.

Non il n’est pas acceptable de considérer la pandémie comme un simple accident de parcours alors que cette calamité remet en cause les relations que l’Homme entretient avec la nature et ses semblables.

Non il n’est pas acceptable de voir que les inégalités ne cessent d’augmenter : 8 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié de la population mondiale soit 3,5 milliards de citoyens planétaires, dont la plupart sont des femmes.

Non il n’est pas acceptable de refouler à nos frontières les milliers de femmes, d’hommes et d’enfants traqués par la faim, le réchauffement climatique ou la persécution politique dans leur pays.

Depuis 60 ans, le CCFD-Terre solidaire n’a cessé en réponse aux appels de ses partenaires non seulement de les soutenir financièrement mais d’agir sur les causes structurelles du mal développement. Combien de campagnes a-t-il mené seul ou avec d’autres associations : les luttes contre les paradis fiscaux et le dérèglement climatique, l’annulation de la dette des pays pauvres, la loi sur le devoir de vigilance des multinationales afin qu’elles respectent les droits humains au travail et l’environnement.

En participant à ces actions de plaidoyer et comme l’affirme le pape François, vous entrez dans le champ de la plus grande charité, la charité politique.