Pour lui démontrer que le gouvernement fait fausse route

La fin de l’année 2017 et le début de 2018 ont été très fortement marquées par les annonces du gouvernement sur sa volonté de conduire une « nouvelle » politique migratoire et de réorganiser le dispositif législatif et réglementaire régissant l’asile politique et en particulier les conditions de rétention et d’éloignement des étrangers dont la présence n’est pas souhaitée en France. Des mesures restrictives ont ainsi été adoptées coup sur coup :

  • - Publication de la circulaire Collomb sur les modalités de recueil d’informations dans les centres d’hébergement d’urgence (décembre 2017) ;
  • - Remise au Premier Ministre du rapport Aurélien Taché sur l’intégration des étrangers arrivant en France (19 février 2018) ;
  • - Adoption en Conseil des Ministres du projet de loi pour une Immigration maîtrisée et un droit d’Asile effectif (Conseil des Ministres le 21 février 2018, Parlement le 17 avril 2018) ;
  • - Annonce de diverses initiatives élyséennes de politique étrangère, pour reconfigurer avec l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne le dispositif d’externalisation de de l’asile en Afrique du Nord et subsaharienne et la réorientation de l’aide au développement autour de la lutte contre l’immigration irrégulière : renforcement des garde-côtes libyens et de la lutte contre les passeurs, ouverture de nouveaux centres d’enregistrement et d’identification des migrants en Libye, au Niger et au Tchad etc. Sur ce même sujet, un mini-sommet a été organisé le 28 août 2017 à Paris.


Une douche froide pour les associations et les nombreux citoyens engagés dans l’accueil et la solidarité avec les migrants, d’autant que, lors de sa campagne électorale, le candidat Macron avait tenu un discours plutôt modéré sur les migrations. Il avait ainsi annoncé son intention d’aller vers une vraie refonte de la politique migratoire française dans le sens d’une plus grande ouverture et surtout de plus de pragmatisme social, à l’image de l’Allemagne dont il s’est publiquement félicité de la politique d’accueil au moment des fortes arrivées de réfugiés vers l’Europe.



Aujourd’hui, il n’y a pas ou peu de concertations avec les associations de solidarité avec les migrants, les autorités ecclésiales ou les nombreux acteurs citoyens de société civile qui réclament un accueil digne pour les migrants arrivés en France. Au contraire une politique du tout répressif a été mise place sous la houlette d’un ministère de l’Intérieur complètement obnubilé par ce qu’il appelle «l’appel d’air» :

  • - Évacuation des camps de Calais sans solution viable en particulier pour les mineurs non accompagnés cherchant à gagner le Royaume-Uni,
  • - Fermeture de la frontière franco-italienne et renvoi systématique des demandeurs d’asile «dublinés», les personnes déjà identifiées dans un pays d’asile de première entrée,
  • - Poursuites contre les « délinquants solidaires » dans la Vallée de la Roya.

Devant une opinion publique partagée entre son envie réelle d’être solidaire avec les migrants et les réactions de peurs sur fond de préjugés tenaces, véhiculés par certains secteurs de la société française, ce sont donc près de 500 associations, initiatives citoyennes, collectivités locales, dont le CCFD-Terre Solidaire et de nombreuses équipes locales, qui se mobilisent pour ramer à contre-courant, réclamer une concertation avec les pouvoirs publics, porter des initiatives de solidarité avec les migrants plus visibles et plus collectives et demander le retrait du projet de loi.



Comment agir ?

En allant rencontrer vos députés

En tant que bénévoles CCFD-Terre Solidaire, intéressés par les questions de plaidoyer et concernés par le problème des migrations, impliqués ou non dans les assemblées locales des EGM, allons rencontrer nos députés ! Cette action vise principalement ceux qui ont signé nos propositions lors de la campagne « Prenons le Parti de la Solidarité ». Nous leur demanderons de respecter leurs engagements et de travailler à une nouvelle politique migratoire avec un accueil des migrants digne et respectueux des droits de l’homme. Si vous souhaitez vous associer à cette initiative, nous vous invitons à rejoindre l’équipe régionale du plaidoyer sur leur nouveau groupe sur La Place : cliquez ici.



En leur envoyant une carte postale

Avec l’initiative « Résistons à bras ouverts » promue par les Etats Généraux des Migrations et le CCFD-Terre Solidaire, nous vous invitons à adresser une carte postale (disponible ici) à votre député. Si vous ne connaissez pas le nom de votre député, une liste des députés est disponible sur le site de l’Assemblée Nationale : cliquez ici.