Des membres du CCFD-Terre Solidaire de notre région sont partis pour un voyage d'étude de 14 jours en Bolivie et au Pérou à la rencontre des partenaires. Après le groupe Bolivie, ce sont nos voyageurs péruviens qui nous envoient des nouvelles.

La mine : pour le meilleur ou pour le pire ?
Le chiffre est vertigineux : 80% de la zone de Cotabambas, dans la région d’Apurimac,  est concernée par l’extraction minière. Comment ne pas se laisser séduire par les entreprises qui promettent travail, nouvelles activités économiques et amélioration du mode de vie ? A la mine de Las Bambas, les communautés qui leur ont cédé leurs territoires se repentissent mais c’est trop tard. 
Dans un large rayon entourant la mine, les communautés sont affectées par la pollution de l’eau ou la destruction de leur environnement. Celles qui ont d’abord profité financièrement de la situation ont été déplacées parmi les 156 autres communautés qui n’en ont retiré aucun bénéfice. D’où des divisions entre elles. Après l’étape de construction qui a employé près de 14.000 personnes, l’étape d’exploitation ne concerne plus que 800 employés. Des travailleurs plus qualifiés viennent de Colombie, de Chili ou de Chine…
Face à l’appétit des entreprises et à la promesse du gouvernement d’utiliser cette manne – plus 1,5 de point de PIB – pour un Pérou plus moderne avec des moyens pour tous ( éducation, santé etc..), les communautés indigènes ont pris conscience de la menace et ont commencé à se soulever. Un mécanisme de sensibilisation s’est enclenché et la tension monte. 
Le groupe Pérou, accompagné par Victor, de Cooperaccion, et de Rafaël de CBC, a pu se rendre sur les lieux, tout près du site de la mine et observer par lui-même la situation. Sur la route, des policiers casqués surveillent la réunion d’une assemblée communale. Des convois d’énormes camions transportant le minerai jusqu’au port d’Arequipa, soulèvent la poussière. Un peu plus loin, on découvre une ville toute neuve, où ont été transplantées les communautés qui ont vendu près de 36.000 hectares à la mine. Des petits immeubles serrés les uns contre les autres, entourés de murs, un stade de foot flambant neuf, posés de manière artificielle à flanc de montagne. Un contraste total avec les habitations traditionnelles en harmonie avec des paysages grandioses…
Si le nouveau gouvernement évoque le dialogue concernant les mines, les communautés, marquées par les violences qui ont suivi les manifestations de l’an dernier et l’assassinat d’un de leurs leaders, Alberto, doivent développer leur capabilité à faire respecter leurs droits et leur  culture. Les deux ONG qui les soutiennent et appuient leur mobilisation visent surtout cet objectif :  leur donner les moyens de s’informer et de s’organiser pour participer à l’aménagement territorial communal et imaginer des alternatives à l’extractivisme en puisant dans les richesses de leurs traditions indigènes.  
Pour que le meilleur l’emporte sur le pire…

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La mine de las Bambas août 2016
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Va et vient des camions de la mine.août 2016
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Echanges en famille communaute de Collpapampa.août 2016