Des membres du CCFD-Terre Solidaire de notre région sont partis pour un voyage d'étude de 14 jours en Bolivie et au Pérou à la rencontre des partenaires. Après avoir reçu quelques images que vous pouvez voir dans le billet précédent,nos voyageurs nous font parvenir ce qui ressemble à un début de bilan.

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Quelques infos du groupe Bolivie :

Le séjour dans les familles et communautés de l’Estrelle, de Villa Coraçon et de Villa Fatima ont été très instructives pour découvrir de façon complète et variée ce que représente l’agroforesterie. En fait, chaque site a sa propre expérience, et ses propres choix, en fonction des réalités locales de sol, de climat et de disponibilité de la main d’œuvre. Au final, c’est bien cela la conclusion : sur la base d’un principe simple (cultures et arbres fruitiers de taille différentes), chaque famille adapte la technique à ses propres possibilités. Le résultat est probant : alors que des grandes parcelles de cultures traditionnelles (rizières par exemple) n’ont pu semer du soja cette année en raison de la sécheresse persistante, les parcelles d’agroforesterie ont, elles, pu résister car le couvert végétal et l’humus ont permis de garder un taux d’humidité suffisant pour assurer un minimum de production pour faire vivre les familles. Comme dit Ceferino Cuantas (on peut le voir sur les vidéos du CCFD !), « le bien vivre, c’est bien dormir », car on sait que l’on aura à manger et que l’on n’a pas d’emprunts à rembourser à la banque

Au-delà, chaque famille combine d’autres productions, qui permettent de compléter les ressources : culture d’ananas bio, élevage à finalité mixte (élevage des petits, mais aussi un peu de prélèvement pour fabriquer du fromage, ou bien étang piscicole, dans le cadre d’une association très dynamique qui met en place des piscicultures bio, pour élever des poissons (pacù), source alternative de protéines très intéressantes.

La monoculture industrielle, même raisonnée pose de grandes questions ; mais il faut aussi ouvrir le débat sur l’alimentation de la population locale, et étudier commet des alternatives paysannes peuvent se mettre en place.

Ce qui nous a paru aussi très intéressant, ce sont les ateliers de transformations des productions, que ce soit l’association des femmes Bartolina Sisa à Saint Martin, ou une association de producteurs à Ascenciòn de Guarayos. Très important aussi, le travail fait par CIPCA pour former des leaders, en capacité de soutenir les organisations qui peuvent se développer dans le cadre de la nouvelle constitution de l’Etat plurinational, même si certaines attentes sont, dans l’immédiat, déçues.

Nous aurons à vous raconter d’autres expériences à notre retour.

Cette immersion dans les communautés s’est très bien passée, dans le cadre d’un groupe à parité Péruviens / Français, avec une organisation très « pro » de CIPCA, tout en gardant une convivialité et une relation interpersonnelle très chaleureuse ; la présence sur la totalité de l’immersion de la Directrice de CIPCA Santa Cruz a été très positive. Le groupe, quant à lui, a très bien fonctionné, avec une grande complicité à la fin. C’est une expérience très positive au plan humain.

Nous démarrons ce jour le forum de fin de voyage, avec beaucoup d’échanges, de partages, et de liens personnels.

D’une certaine façon une expérience de « bien vivre ».

Pour le Groupe Bolivie: Bruno Langlet