Chenini.jpegl’Association de sauvegarde de l’oasis de Chenini, qui met en valeur le savoir-faire des agriculteurs de cette oasis du Sahara tunisien

L’oasis de Chenini, c’est une affaire de famille. « C’est notre source de vie à tous. Ici, tout le monde est agriculteur ou enfant d’agriculteur » , explique Issam Jabri, vice-président de l’Association de sauvegarde l’oasis de Chenini (Asoc). Une grande famille toutefois: 15 000 habitants vivent dans cette oasis du Sud tunisien. « Ici, nous constatons directement le manque d’eau et l’impact du changement climatique » , poursuit Issam Jabri, qui est ingénieur, mais possède une petite parcelle.

L’Asoc a été créée en 1995 pour aider les agriculteurs de l’oasis. « Tout a commencé avec un projet de compostage des déchets de palmiers : l’Asoc les récupérait, puis les distribuait aux agriculteurs bio » , raconte Issam Jabri. Depuis, 400 personnes sont aujourd’hui adhérentes ! Parmi ses projets : des formations, un jardin biologique pour sensibiliser les jeunes, ou encore des échanges entre agriculteurs de semences de palmiers.

Au sein du Rassemblement associatif de développement durable des oasis (Raddo), elle échange son savoir-faire dans tout le Maghreb. « Nous sommes, par exemple, en train de travailler sur le mode de gouvernance des oasis, indique Issam Jabri.

Certains projets sont destinés aux agriculteurs, d’autres concernent tous les habitants. « En tout cas, l’idée est de rendre le fonctionnement de l’association démocratique avec la participation des agriculteurs et des habitants, dans le contexte de la révolution tunisienne, poursuit Issam Jabri . Nous sommes très souvent consultés par le gouvernement. La nouveauté, avec la révolution, c’est que désormais la société civile est écoutée par les autorités. »

journal La Croix du 12 mars 2014