AS-PTA – Agricultura familiar e Agroecologia –, qui mobilise les paysans du Nordeste pour défendre leur savoir-faire en agro-écologie.
Antonio José da Silva et Maria Gabriela Galdino dos Santos sont de petits agriculteurs de l’État de Paraíba, dans le Nordeste brésilien. Comme la plupart des paysans de la région, ils pratiquent l’agroécologie. « C’est une démarche engagée de longue date, explique Maria Gabriela. Nous cultivons des pommes de terre, des bananes, du manioc, nous faisons de l’élevage… C’est une diversification totale. »
Dans cette région semi-aride pauvre, l’agrobusiness et les grands propriétaires ont menacé leur existence. « À partir des années 1970, cet autre modèle d’agriculture a fait beaucoup de mal aux paysans, raconte Antonio. L’exode rural s’est renforcé. » Mais les paysans ont défendu leur modèle : regroupés en syndicats, ils ont défendu leurs terres et se sont organisés face aux sécheresses qui atteignent régulièrement la région.
Aujourd’hui, ces syndicats agissent à tous les niveaux. « Ils décident et mettent en œuvre localement des programmes agroécologiques, malgré le faible soutien du gouvernement, explique Yvonne Belaunde, du CCFD-Terre solidaire. Mais ils ont aussi une fonction de représentation et de défense des intérêts des agriculteurs familiaux auprès des autorités. Désormais, leur avis compte. »
L’AS-PTA Agricultura familiar e Agroecologia, créée par des ingénieurs agronomes en 1983, réunit des spécialistes de l’agroécologie de tout le Brésil pour conseiller ces syndicats et faire pression sur le gouvernement fédéral. Grâce à son expertise, les paysans du Nordeste ont mis en place des citernes pour faire face aux sécheresses, installé des pépinières pour disposer de leurs semences ou encore créé des marchés agroécologiques pour supprimer les intermédiaires. « Grâce aux syndicats et au travail de l’AS-PTA, nous sommes plus forts, se réjouit Maria Gabriela. Nous pouvons défendre notre savoir-faire. »
journal LA CROIX du 19 mars 2014