La création d'un cirque de jeunes cambodgiens.

partenaire du Cambodge 2013

L’Association cambodgienne PHARE PONLEU SELPAC (« Lumière de l’Art« ) que

sont venus nous présenter en paroles et en images, du 16 au 21 Mars, SINATH (photo) et ANGELIQUE, à partir de la création d’un cirque de jeunes Cambodgiens, nous a offert quelques journées et soirées, que nous ne pourrons oublier. Je n’ai passé  avec elles que deux soirées et un après-midi. J’aurais pu craindre, qu’à entendre les mêmes explications et voir  les mêmes films, je me serais lassé. C’est le contraire qui s’est passé. Plus nous avions devant les yeux, sur l’écran, les mêmes visages, plus ils devenaient nos amis. Quant à Sinath et Angélique, elles le furent dès le premier soir, quand nous avons mangé ensemble. Alors, quand on m’a demandé d’écrire quelques lignes ….. Je n’ai pas dit  non.

 

Sinath, c’était le Cambodge, avec sa langue aux sons pas faciles à imiter mais avec des finales comme des instruments de musique de là-bas. Elle parlait le Cambodgien, l’anglais et un peu le français. Angélique, française, parlait l’anglais avec une facilité déconcertante. Elle retraduisait nos questions et les réponses de Sinath, à croire que nous parlions tous la même langue, il n’y avait presque pas de blanc entre les uns et les autres. Nous  pouvions faire le voyage. Nous, là bas, elles, ici.

 

Ici, c’était Laloubère, Tarbes, Argelès, Lourdes, Bagnères, Pontiac, Lannemezan et j’en passe. Tous, ou presque tous, nous nous souvenions des années de larmes que les cambodgiens ont traversées, il y a maintenant quelques dizaines d’années: les morts, la prison, la torture, le travail d’esclave pour les enfants comme pour les vieillards, il n’est que de revoir les photos de corps violentés, humiliés ….C’est cette image-là qui m’est revenue quand Sinath, puis les photos du film nous présentèrent la création de ce cirque, avec des jeunes rassemblés parmi les plus pauvres et les plus abandonnés, mais dont les corps resplendissaient de jeunesse, de vivacité , de sourires et de rires. Bien sûr, il a fallu commencer par les apprentissages, avant d’en être là où ils en sont aujourd’hui : entre sauts, acrobaties, pyramides, ... presque des oiseaux. Il y avait aussi le dessin, la peinture, la danse, la musique : C était le printemps après l’hiver et la nuit. Pour en arriver là, ce fut d’abord une intuition géniale, née d’un grand amour pour l’homme, du plus petit et du plus pauvre des enfants, à l’homme âgé qui se réjouit de voir renaître sa terre. Il y a eu aussi ce voyage des jeunes cambodgiens en France et en Espagne, dont-ils rêvent encore. Ce n’est plus un pays perdu et oublié, ni là-bas, ni ici. Et ce qui est commencé, il faut le poursuivre et toujours, si c’est possible, continuer d’inventer du neuf.

 

Et puis, il y a eu encore cette autre intuition : la renaissance de la mémoire des ancêtres qui veut retrouver aujourd’hui les traces de l’ancien empire Khmer d’avant la colonisation et refaire les liens. Les quelques monuments témoins du passé les invitent à se rejoindre. Et, bien sûr, que l’on soit bouddhiste, chrétien ou sans religion, il faut aussi vivre aujourd’hui. Aujourd’hui et ensemble.

 

En quelques soirées, impossible de tout dire. Mais la joie qui rayonnait sur les  visages et la volonté de faire renaître un pays à partir des enfants, des jeunes, des hommes et des femmes ne peut pas nous laisser sans question. Mais des questions, à  nous posées, aujourd’hui et ici. Justement, c’est notre question au CCFD, cette année : BIEN VIVRE SUR NOS TERRITOIRES,  C’ E S T   Q U O I ?         

Merci, Sinath et Angélique

Frère Augustin