Dans son rapport d’orientation 2014-2020, le C.C.F.D.-Terre Solidaire fait de la viabilité écologique et de la justice environnementale, un enjeu transversal à sa réflexion et à son action. Engagé de longue date aux côté d’acteurs locaux qui mettent en œuvre des projets de développement durable dans les pays du Sud, l’objectif du C.C.F.D.-Terre Solidaire est de soutenir une agriculture adaptée et respectueuse de l’environnement pour assurer la sécurité alimentaire des populations tout en permettant d’agir sur les effets du changement climatique.
Pour lutter contre les causes structurelles de la faim, le C.C.F.D.-Terre Solidaire soutient le travail d’organisations qui pratiquent une gestion durable des ressources naturelles. Ces initiatives d’agriculture innovantes sont de réelles alternatives au modèle conventionnel. Et ces initiatives sont nombreuses ; on peut citer : l’agroécologie, qui sauvegarde la biodiversité à l’opposé de la monoculture ; l’agroforesterie, qui diversifie l’agriculture sur une même parcelle en évitant l’utilisation d’engrais et de pesticides ; l’agriculture urbaine ; la gestion communautaire de la forêt ; ou la gestion raisonnée de l’eau. Pratiquées par de petits agriculteurs familiaux, ces initiatives respectent l’environnement, luttent contre l’exode rural, permettent une meilleure résilience face aux conditions climatiques difficiles, et préservent la sécurité alimentaire des populations. Les représentants des associations qui portent ces projets et ces réalisations ont sillonné la France ces 15 derniers jours, pour témoigner auprès de nous de leur détermination, de leur engagement dans l’écologie, et des difficultés auxquelles ils se heurtent parfois face à des puissances économiques moins scrupuleuses.
En cette année particulière, où la France va accueillir en décembre le COP 21, la grande conférence sur le climat, de nombreuses initiatives sont prises au niveau international pour promouvoir la sécurité alimentaire mondiale et la lutte contre le changement climatique. Si certaines sont positives, le C.C.F.D.-Terre Solidaire suit avec vigilance un certain nombre de solutions qui sont proposées actuellement, de manière à s’assurer qu’elles correspondent à l’objectif affiché et qu’elles profiteront bien aux agricultures des pays du Sud. En effet, en privatisant des forêts, en accaparant des terres, certaines de ces initiatives excluent de fait les populations de leur propre territoire. L’implantation d’entreprises, en l’absence de définition de normes sociales et environnementales, risquent fort de se faire au détriment des populations. Des projets dits « d’agriculture intelligente face au climat » (« Climate Smart Agriculture ») risquent de n’être que de « fausses solutions » allant à l’encontre de l’intérêt commun des agricultures du Nord et du Sud.
Aussi, à l’occasion de la prochaine conférence de l’O.N.U. sur le changement climatique – le COP 21 – le CCFD et son réseau de bénévoles s’engageront pour informer et mobiliser les citoyens sur les enjeux d’une transition écologique et sociale plus que nécessaire. C’est parce que l’Eglise toute entière s’engage pour la sauvegarde de la création : la nature dans son ensemble et l’homme ! Clairement : le pape François, les évêques du monde, en particulier leurs représentants présents à la Conférence de Lima – le COP 20 -, et particulièrement la CIDSE et la Caritas internationale qui ont produit un document commun intitulé : « Mobilisation des organisations catholiques internationales face aux changements climatiques ». Voici ce qu’elles déclarent : « La réponse aux changements climatiques est entre les mains de l’humanité, et tout un chacun a un rôle indispensable à jouer. Des solutions à caractère éthique et moral doivent être trouvées en adoptant une approche fondée sur les droits de l’homme, dont le droit fondamental à une alimentation adéquate ». Donc, un engagement pour la justice climatique, condition indispensable pour éliminer la pauvreté, la faim et la malnutrition.