Samedi 7 

Au local de l'ARC (Agarian Ressource Center), un exposé sur les mouvements paysans est l'occasion d'un rappel historique. Depuis plus d'un siècle, dans ce grand pays nouvellement démocratique, 80 à 85% des terres sont encore contrôlées par l'Etat. Ce constat est le fruit du travail de recherche de l'ARC qui constitue une banque de données sur toutes les questions agraires.

Au village visité l'après-midi, nous sommes accueillis par le syndicat des paysans, KPA, qui est soutenu par l'ARC. Nous rencontrons des paysans qui se  battent pour cultiver des terres auparavant exploitées pour le compte de l'armée. Ils nous disent leur fierté de vivre dignement du travail de ces terres et de voir les hommes rester au village au lieu d'émigrer en ville, comme par le passé. Un constat inattendu mais réjouissant de cette commune dignité retrouvée : "une resocialisation du village, des liens plus forts entre nous, une sorte de démocratie locale ... avec comme condition une éthique et de l'humilité" nous dit en conclusion l'ouléma, chef du village.

Au retour, un autre responsable syndical, rencontré dans un autre lieu, nous dit avec insistance la transformation des paysans à l'occasion de ces luttes pour accéder à la terre: ils ont montré qu'ils sont capables, ont pris confiance en eux et n'en sont que plus déterminés à défendre leurs droits.

Signé: L'équipe des immergés aux reins solides pour supporter les longs trajets en minicar sur des routes encombrées.

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Dimanche 8

Transfert de Bandung à Yogjakarta en avion.

Le soir, un accueil chaleureux et solennel à l'école coranique pour femmes se déroule en musique.

Cette école est soutenue par FPUB,  association au service du dialogue interreligieux. 

Les représentants musulmans (ouléma), hindouistes et chrétiens (prêtres catholiques et protestants) sont présents ce soir. Une étudiante Chinoise athée nous exprime son intérêt pour la découverte des religions. C'est un exemple de vie fraternelle dans le respect des différences. Nos préjugés d'Européens vis à vis des écoles coraniques s'évanouissent. D'après l'oulema : 90 % d'entre elles sont tolérantes et ouvertes.

Selon le témoignage d'un prêtre, l'éruption du Mérapi a provoqué un élan de solidarité et a réuni la population toutes confessions confondues.

De ce malheur est né un renforcement de la fraternité et de la paix.

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