18 décembre 2020 – Journée internationale des Migrants
Besançon - Marche aux flambeaux en solidarité avec les sans-papiers
A l’appel des Etats-Généraux des Migrations, dont le CCFD-Terre Solidaire est membre, nous nous sommes mobilisés, comme dans 50 villes en France, pour soutenir les personnes migrantes dans leur demande de régularisation de toutes et tous les sans-papiers.
Huit jours auparavant, nous marquions l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, dont l’article premier est une boussole fondamentale, si l’on veut une humanité en paix :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de Fraternité. »
Alors pourquoi, en pleine pandémie, tant de personnes exilées sont-elles restées sans aucun hébergement, et sans possibilité ni de confinement, ni de gestes barrières ?
La pandémie COVID-19, a été le révélateur du rôle indispensable des travailleuses et travailleurs migrants dans nos économies. En France, elles/ils occupent des métiers fréquemment délaissés par les nationaux mais essentiels à notre société : dans des activités d’aide à la personne, de l’agriculture, du commerce, des livraisons, du nettoyage, ... dans des conditions précaires, mal rémunérés et sans filet social, car souvent sans-papiers. Sans indemnité de chômage partiel quand l’économie s’arrête, elles/ils ne sont même pas assurés du droit élémentaire à se nourrir !
A toutes ces injustices vécues, il n’y a qu’une réponse réaliste : la régularisation pérenne de toutes et tous les sans-papiers et un logement pour toutes et tous.
Il y a exactement 30 ans, le 18 décembre 1990, l’Organisation des Nations Unies adoptait la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elle établit l’égalité des droits entre les travailleurs migrants et les travailleurs nationaux (salaires, protection sociale...).
Trente ans après l’adoption de cette Convention, la France ne l’a toujours pas ratifiée ainsi qu’aucun pays riche. La France, pays des droits de l’homme, pourrait être pionnière dans l’Union Européenne en ratifiant, enfin, cette Convention : ce serait un 1er pas vers la construction d’une gouvernance alternative des Migrations, pour laquelle nous militons.
En France, l’Association Nationale des Villes et Territoire Accueillants (ANVITA) appelle à se mobiliser pour l’égalité des droits, pour la régularisation de toutes et tous, dès maintenant ! Elle plaide pour l’attribution d’un titre de séjour, pérenne, sans condition à toutes celles et tous ceux qui vivent en France.
Rappelons que l’équipe municipale actuelle avait inscrit dans son programme de campagne, l’adhésion de la Ville de Besançon à l’ANVITA, aussi, attendons-nous son soutien pour la régularisation des sans-papiers.
Bernadette Salvi – présidente du CCFD-Terre Solidaire du Doubs