Il pleut à torrent. Raimondo Casa vient d’appeler Marie-Ange. Il est impossible de monter dans les communautés Quilombo, les routes sont inondées, totalement impraticables. Le séjour, et surtout la nuit prévue dans ces communautés, tombent à l’eau. Grosse déception pour le groupe. Nous savons que nous passons à côté de l’exceptionnel.
Puisqu’il faut patienter, petite ballade. A cinq cent mètres du monastère, il y a la cathédrale
de Récife. Nous partons dans cette direction. Premier arrêt dans une boutique. Il y a un
écriteau « artisanat écologique », on s’y arrête naturellement. Petit tour dans les différentes pièces
du magasin, il y a des tonnes d’articles proposés, mais ça sent fortement l’attrape touriste. Carine
nous confirme que les prix sont prohibitifs, bien qu’ils n’aient rien de choquant comparé à ce que
nous connaissons chez nous. Nous achetons trois bricoles : un tee-shirt, deux bracelets, une pate de
fruit. Puis nous nous dirigeons vers la cathédrale, toute proche.
La cathédrale date du XVIIème, incendiée puis reconstruite ou transformée plusieurs fois, elle a
connu des lignes gothiques, puis néo-gothiques, pour retrouver finalement son aspect originel,
simple et sobre. Nous entrons. Comme pour la capela du monastère, c’est le plafond qui est
marquant. A la façon des églises en bord de mer, il ressemble à une coque de bateau, à l’envers
évidemment. Un guide qui maîtrise plus ou moins le français nous donne quelques explications.
Impatients, nous nous dirigeons vers le chœur. Il y a là quelque chose d’exceptionnel, le mausolée
de Dom Helder Camara, archevêque du secteur, décédé en 99. Peut-être ne le connaissez vous pas.
Juste alors préciser qu’il est le père de la théologie de la libération (la théorie de la libertation,
comme dit notre interprète). Je dirais que c’est tout simplement un saint. Il aura su faire une
relecture des Évangiles, construire une doctrine sociale au service de l’émancipation des plus
petits, développer une méthodologie pour que les communautés de bases s’organisent, luttent, si
libèrent de l’oppression des puissants.
Petit tour sur la terrasse de la cathédrale, vue sur les palmiers et quelques églises. Il n’y a dans la
ville que 22 églises, 9 monastères et une douzaine de chapelles. Au fond, l’océan s’amuse à faire
des gros rouleaux. Il pleut, il pleut ! C’est impressionnant la pluie ici, drue, t’es
trempé en rien de temps ! Mais elle est douce, et tiède, un côté agréable aussi.
