La grande oasis de Gabès, véritable paradis au début du XXe siècle, riche d'une culture tri-étagée (palmiers, fruitiers et maraîchage), abondamment irriguée par des sources, est maintenant morcelée pour des raisons d'urbanisation et de raréfaction des ressources en eau. La pluviométrie insuffisante et la disparition des sources due au pompage excessif (jusqu’à 25 000 m³ par jour), par le groupe chimique tunisien (GCT, installé en 1972), ont conduit les paysans à l'abandon des petites parcelles. Non cultivés, les sols se chargent en sel et le désert avance.

L'oasis de Chenini, «la résistance », renaît dans son activité agricole et devrait permettre à terme de faire vivre les 15 000 habitants de ce village. Au programme de cette renaissance : replantation de palmiers, production de semences locales et réintroduction de fruitiers, compostage permettant une agriculture biologique, diversification des pratiques (élevage et apiculture), construction de barrages, remise en état des canalisations et enfin échanges de bonnes pratiques avec des associations du Tchad, du Niger et de Lyon. Pour que cette activité soit lucrative et attire des jeunes, il faut encore valoriser les produits, les dattes locales en particulier, moins prisées que les dattes Deglet Nour et développer un artisanat. Une coopérative féminine est en projet, car ce sont les femmes qui sont garantes du maintien de l'oasis de Chenini.

Benevoles_a_chenini.JPG Au centre Noura Belmsaguen, volontaire (cad bénévole) à l'ASOC et au RADDO Erika de Nouvelle Calédonie et Lucie André (MRJC) qui ont participé à un chantier de jeunes à Chenini.

Un appel est lancé pour des partenariats accrus avec la société civile et avec l'Université de Tunis pour la réussite du renouveau de l'oasis. Bref, un projet de développement, conçu par les populations locales dans la solidarité internationale et ayant un impact positif sur les plans économique, social, humain et environnemental.

SAGE_CHENINI.JPG Un « sage » de l'oasis de Chenini, gardien des valeurs de l'oasis.

de Maryse Fischer, bénévole de Bourgogne France Comté, du réseau thématique RSE