ENDA MADE SAHEL: des plantes au service de la santé des plus pauvres.
Par Antony Moine le samedi, février 5 2011, 11:34 - Forum Social Mondial de Dakar 2011 - Lien permanent
En attendant l’ouverture du FSM le dimanche 6 février, le CCFD-Terre Solidaire a organisé des visites de terrain à la rencontre des partenaires qu’il soutient au Sénégal.
Après 70 km de paysages de terre rouge et de baobabs, au cœur d’une tempête de sable, notre petite équipe du CCFD – Terre Solidaire arrive dans un havre de verdure, le Centre de production de plantes médicinales Enda Made Sahel à M’bour.
Le centre se donne pour but de réduire la vulnérabilité des plus pauvres par un meilleur accès à la santé. Dans un pays où les médicaments sont très chers, les plantes médicinales sont une source de traitement pour des maladies comme le paludisme, le diabète, l’amibiase, les diarrhées. Le Docteur Mame Thiermo Sy, à l’origine du projet, insiste sur le fait que l’efficacité de toutes les plantes produites est scientifiquement et empiriquement prouvée. Une fois séchées et conditionnées, ces plantes sont ensuite distribuées dans des postes de santé. Sœur Monique, responsable du dispensaire de Thiadiaye, nous confirme la place centrale de la phytothérapie dans sa pharmacopée.
Le site de M’bour est réservé à la transformation, à la formation, ainsi qu’à un travail de préservation des espèces. Les plantes sont majoritairement produites dans des villages où elles deviennent un apport économique intéressant pour les habitants. Les formateurs de Enda initient les villageois à la culture des plantes médicinales mais également à la culture potagère (tomates, oignons, aubergines…). Cet apport économique et alimentaire est une opportunité de développement pour les villages et contribue à limiter l’exode des jeunes.
Un enjeu pour le centre de M’bour est l’accès à l’eau : malgré une gestion très sobre grâce à un système de « goutte-à-gouttes », le forage, dans cette zone côtière, tend de plus en plus à remonter de l’eau saumâtre, ce qui l’oblige à utiliser l’eau de ville très chère.
Malgré ces difficultés, les tracasseries administratives et l’opposition des firmes pharmaceutiques, Enda propose un modèle convainquant de renforcement des potentiels sociaux et économique de la population avec 900 familles impliquées dans la production et des milliers de patients soignés pour un coût très modique.
Elise Bancon FSM Dakar 4 février 2011
Légende des photos. Photographe : Elise Bancon
Visite du centre Enda à M’bour
Des femmes du village de Saamane, producteur de plantes médicinales