Arlette.jpg, juil. 2020 Je suis Arlette Bregeard, élue en région à la commission du partenariat international, zone Afrique du Nord Moyen-Orient Balkans Roms et membre du Réseau Thématique Palestine-Israël.

  • Membre d’une petite association de développement en Alsace, je suis allée 5 années de suite dans un douar marocain pour suivre des projets initiés avec les habitants : alphabétisation des femmes et des filles, soutien scolaire, adduction en eau potable, panneaux solaires, agriculture, construction d’un centre d’accueil …. Et c’est naturellement que j’ai eu envie de rejoindre cette région géographique quand le CCFD-Terre Solidaire a ouvert ses commissions aux bénévoles des différentes régions.

Parallèlement, j’ai sympathisé avec Jean-Claude Sauzet, ancien aumônier national du CCFD-Terre Solidaire et suis partie 2 fois en voyage en Palestine/Israël avec lui en 2016 et 2018.

LA PALESTINE, vous connaissez forcément

Bethléem, Jérusalem, le Jourdain et tous ces lieux que nous nommons « Saints » au regard de notre religion chrétienne.

Dome.jpg, juil. 2020 Le Dôme du Rocher, Jérusalem (photo Arlette, avril 2018)

Un peu d’histoire

En 1920, la Société des nations, ancêtre de l’ONU, donne à la Grande-Bretagne un mandat provisoire sur la Palestine, ancien territoire de l’Empire ottoman. En raison du bouleversement démographique créé par l’arrivée de Juifs européens fuyant l’antisémitisme, l’ONU adopte en 1947 un plan de partage de la Palestine en deux Etats indépendants, l’un juif, l’autre arabe. Ce plan ne sera jamais adopté.

L’Etat d’Israël est proclamé le 14 mai 1948. Le lendemain, ils sont attaqués par les pays arabes voisins (Liban, Jordanie, Syrie, Egypte) et les repoussent. A l’issue de ce conflit, la Cisjordanie – dont Jérusalem-Est- passe sous souveraineté jordanienne, et la bande de Gaza est contrôlée par l’Egypte.

Le 7 juillet 1993, les accords dits d'Oslo sont signés et établissent un accord de principe entre Israël et les Palestiniens représentés par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Ils arrêtent le principe d'une future autonomie palestinienne à Jéricho et à Gaza. Élaborée à Oslo et signée à Washington, cette déclaration aboutit à la reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël.

Le 4 mai 1994, l’OLP et l'État d'Israël signent l'accord « Oslo I », prévoyant l'autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho (Cisjordanie). Le 28 septembre 1995, Israël et l'OLP signent à Washington l'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, étendant l'autonomie en Cisjordanie et prévoyant une série de retraits israéliens par étapes. Mais l'assassinat d'Yitzhak Rabin, par Yigal Amir, en novembre 1995 mettra à mal ce processus.

La concrétisation sur le terrain de l'État palestinien, aux termes des accords d'Oslo, aurait dû intervenir en décembre 1998 selon des modalités préparées en commun par le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne.

La Signature des accords de Wye Plantation le 23 octobre 1998 prépare de nouveaux retraits israéliens en Cisjordanie et la bande de Gaza et prévoit de nouvelles évacuations israéliennes sur 13 % de la Cisjordanie. Le texte a été ratifié par la Knesset (parlement israélien) par 75 voix favorables contre 19 opposées à l'accord. Mais Israël annonce vouloir garder le contrôle sur de nombreuses régions en Cisjordanie, même si les accords de paix aboutissent. Le 25 mars 1999, l'Union européenne se prononce en faveur du droit à l'autodétermination des Palestiniens et à celui de créer un État. Durant toute cette période Israël intensifie la colonisation des territoires occupés tandis que le Hamas et d'autres groupes terroristes palestiniens lancent des campagnes d'attentats au cœur d'Israël.

À la suite du déclenchement de la Seconde Intifada en septembre 2000, le plan d'évacuation fut gelé et n'a jamais été appliqué.

En 2002, une barrière dite de sécurité (le mur) est construite sur la ligne verte (ligne d’armistice de 1949 et après la guerre des Six jours en 1967), le tracé controversé de cette barrière de séparation, ne suit la ligne verte que sur 20 % de son tracé, englobant des blocs de colonies israéliennes, des villages et des terrains agricoles palestiniens.

Mur.jpg, juil. 2020

check_point.jpg, juil. 2020 Mur et checkpoint (photos Arlette, mars 2016)

Cette succession d’élargissement des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens ont petit à petit amoindri la surface réelle autonome de la Palestine – voir les cartes ci-dessous et aussi le lien : https://conquer-and-divide.btselem.org/map-fr.html

carte_palestine.jpg, juil. 2020

La situation aujourd’hui

Le 20 avril 2020, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et Benny Gantz ont formé un gouvernement d’urgence sous prétexte de la crise du COVID-19. Au cœur de leur accord figure l’annexion formelle de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes, qui représentent une partie conséquente de la Cisjordanie occupée. Ce projet intervient dans la continuité du « Plan de paix pour le conflit israélo-palestinien» proposé par le président américain Donald Trump en janvier 2020, et il pourrait se concrétiser dès le 1er juillet.

Comme le précise la Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine : « Une annexion survient quand un Etat incorpore un territoire qui ne lui appartient pas à son propre territoire. En l’occurrence, l’Etat israélien projette, par un acte législatif, d’incorporer à son territoire une grande partie du Territoire palestinien qu’il occupe depuis 1967 ; soit la vallée du Jourdain (30% de la Cisjordanie) et de nombreuses colonies installées en Cisjordanie.

Une telle décision unilatérale est illégale et ne change en rien les obligations de l’Etat d’Israël envers la population palestinienne occupée. C’est-à-dire que les autorités israéliennes sont toujours soumises aux règles du droit international humanitaire et des droits de l’Homme. Les colonies israéliennes demeurent également illégales, qu’un territoire soit occupé ou annexé. » (lire la suite : https://plateforme-palestine.org/Pourquoi-nous-devons-nous-soucier-d-une-annexion-israelienne-d-une-partie-de-la )

Des actions en Palestine-Israël et en France

Les partenaires du CCFD - Terre Solidaire en Palestine Israël sont tous concernés de près ou de loin par ce projet d’annexion. Le partenaire « Breaking The Silence » (Brisons le Silence) mène particulièrement une forte campagne de sensibilisation de l’opinion publique israélienne. Le 10 juin 2020 cette association organisait une manifestation à Tel Aviv pour dire haut et fort « Non à l’annexion, non à l’apartheid ». Cette manifestation rassemblait des milliers d’israéliens et de palestiniens.

Voilà le récit de cette manifestation que l’on peut trouver sur la page facebook de « Breaking the Silence » :

« Malgré des tentatives flagrantes pour essayer de l'empêcher de se produire, et ayant reçu la permission de la police de continuer à l'avant-dernier moment - la manifestation, qui a attiré les partisans de tout le pays, a été un important spectacle de force. Ce n'est que le début du combat, mais ce que nous avons vu samedi soir a prouvé combien il est possible de faire lorsque nous travaillons ensemble pour une cause commune. Une coalition de dizaines de groupes de droits de l'homme et de groupes anti-occupation, ainsi que des partis politiques et des mouvements sociaux, s'est réunie pour préciser que les plans du gouvernement pour annexer le territoire palestinien et instaurer un régime d'apartheid entre la rivière et la mer sont profondément immoraux et complètement inacceptable. En tant que vétérans des FDI qui ont été envoyés pour servir dans les territoires, nous savons trop bien ce que l'utilisation de la force militaire pour contrôler une population civile implique. C’est pourquoi nous nous sentons obligés de briser notre silence, en particulier dans un moment comme celui-ci. ′′ Nous devons être le rocher qui brise la tentative d'imposer l'apartheid et l'occupation," a déclaré notre directeur général Avner Gvaryahu dans son discours à la foule. ′′ Nous promettons d'être le mur contre lequel l'occupation s'effondre." »

En France à travers la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, le CCFD-Terre Solidaire est mobilisé dans la campagne « Palestine : non à l’annexion ! » et a participé à l’élaboration de divers outils de sensibilisation et de mobilisation contre l’annexion et l’occupation du Territoire occupé palestinien. Une tribune co-écrite par le CCFD - Terre Solidaire a notamment été publiée dans le journal Libération.

Le CCFD-Terre Solidaire a également créé un dossier spécial sur l’annexion sur son site Internet. Ce dossier comprend : - Un article et une vidéo du CCFD - Terre Solidaire - La vidéo de sensibilisation de la Plateforme Palestine - Un lien vers la pétition internationale en ligne contre le projet d’annexion du gouvernement israélien.

Le CCFD-Terre Solidaire propose également à ses bénévoles (notamment les membres du réseau thématique Palestine-Israël) d’écrire aux députés et sénateurs, mais aussi aux élus européens de leur circonscription, afin de demander au gouvernement français et aux institutions européennes de prendre des mesures fermes à l’égard du gouvernement israélien qui bafoue le droit international avec l’occupation et la colonisation continues des Territoires palestiniens ainsi qu’avec des projets d’annexion de larges pans de la Cisjordanie. Cliquer ici pour découvrir le dossier spécial.

L’engagement du CCFD- Terre Solidaire, nos partenaires

Nos partenaires en Israël :

  • BREAKING THE SILENCE, créée en 2004 : cette association témoignage du vécu d’anciens militaires israéliens et des méthodes utilisés contre les Palestiniens. A retrouver sur ce lien.
  • DE-COLONIZER, créé en 2015 : De-Colonizer est un centre de recherche alternatif et novateur sur Israël/ Palestine qui a pour but objectif de produire de nouvelles connaissances et de nouveaux outils de haut niveau, et de mettre cette rigueur scientifique à disposition du plus grand nombre en la faisant réintégrer l’espace public par des moyens aussi créatifs qu’attractifs. De-Colonizer est un laboratoire de recherche et d’art ouvrant un nouvel espace pour penser et créer de nouveaux pour tou-te-s celles/ ceux qui souhaitent vivre ensemble et dans une égalité réelle en Palestine/ Israël. Pour convaincre, pour changer les discours, pour lutter contre les oublis de l’histoire et les mémoires occultées, pour enfin pouvoir penser un autre vivre-ensemble où l’égalité ne serait pas un vain mot.

A retrouver sur ce lien.

  • ADRID Association for the Defence of the Rights of the Internally Displaced, créée 1992 – BALADNA, créée en 1999 - EMEK SHAVEH - ISRAEL SOCIAL TV, créé en 2006 - SADAKA RE'UT, créée en 1983 – TISHREEN et WHO PROFITS

Et en Palestine :

  • ACCE - Arab Counseling Centre for Education créé en 1983
  • ADEL - Compagnie nationale de commerce équitable
  • COMMUNITY MEDIA CENTER, créé en 2007
  • CONSEIL DES EGLISES DU MOYEN ORIENT, association fondée en 1949
  • CPL CULTURE ET PENSEE LIBRE, créée en 1991
  • FFIPP-Europe, Educational Network for Human Rights in Israel/Palestine, créée en 2007
  • FILASTINIYAT
  • YES THEATRE