Dans la suite du Forum International pour le Bien Vivre (juin 2018 à Grenoble), le CCFD-Terre Solidaire travaille en lien avec ses alliés sur un projet de pôle ressource. L'objectif ? Valoriser les expériences de nouveaux indicateurs de richesses pour les rendre "partageables" et en inspirer d'autres. 1ère étape, et pas des moindres : recenser les indicateurs existants et les classer par grandes catégories. Augustin Le Bouquin, bénévole, raconte...
"Depuis 3 petits mois je suis sur le projet parce que je trouve les questions, autour des indicateurs, percutantes pour comprendre le présent et penser l’avenir. L’indicateur du « jour du dépassement », qui estime le jour de l’année où l’humanité a consommé ce que la terre peut régénérer en un an, m’a toujours paru être une belle description de ce qui est, aujourd’hui.
Ensuite, quand on regarde la façon dont nos sociétés occidentales jugent la pertinence d’une action à sa rentabilité financière – ce que fait le PIB – sans regarder l’intérêt ou le désintérêt de celle-ci pour le bien commun, on se dit qu’il y aurait pleins d’autres façons intéressantes de faire. On renvoie toujours le consommateur à des choix personnels, mais pourquoi ne pas nous équiper collectivement pour juger nos actions autrement ? Et en fait, c’est là que ça se complique. Mais, ça se complique pour la bonne raison, la question devient : Qu’est-ce qu’on veut ? Et non plus : Qu’est-ce qui est le moins pire entre les choix qu’on me donne ?
Au début naïvement, je me disais que tous les indicateurs étaient fabriqués par des économistes et autres experts académiques et que donc il existait une base de donnée mondiale qui les regroupait. En fait, je croyais que c’était une question technique. Mais si la question est bien de savoir ce qu’on veut, elle est en fait éminemment politique. De là découle le fait que beaucoup d’individus, de communautés, de collectivités territoriales, d’associations, de pays … aient créé des indicateurs divers et variés, non pas uniquement dans leur technicité mais surtout sur les valeurs qu’ils portent en répondant à cette question.
Cette diversité rend le travail de recensement et de classification des indicateurs difficile et c’est certainement pour cela que ça n’a jamais été fait. Mais on pense que rassembler tous ces foisonnement d’idées dans un même tableau permettra d’alimenter le débat sur : qu’est-ce qu’on veut, collectivement, pour maintenant et pour après ? Comment on veut y arriver ? Et, quels sont les outils existants ou à fabriquer pour s’en approcher ?"
Augustin Le Bouquin, bénévole au CCFD-Terre Solidaire (38/69)