Ca y est le moment est venu, nous voici embarqué-e-s pour participer à la prochaine Conférence internationale sur le Bonheur National Brut. Le Bhoutan, petit pays grand comme la Suisse, niché entre l’Inde et la Chine, organise cet événement qui aura lieu du 4 au 6 novembre 2015, à Paro : lieu de passage obligé puisque l’unique aéroport du Bhoutan s’y trouve.

Mais qui se cache derrière ce nous ? Une délégation un peu inhabituelle pour le CCFD-Terre Solidaire car certes, nous serons des bénévoles et membres de la Région Rhône-Alpes (Isère, Rhône, Ardèche), des partenaires du CCFD-Terre Solidaire (de CIASE - Latindadd en Colombie et de SEM - Toward Organic Asia en Thaïlande), mais aussi des chercheurs, des élus, des représentants de collectivités territoriales, un artiste et une journaliste.

Qu’allons-nous y faire ? Ce voyage de deux semaines sera ponctué de deux grands moments. Le premier est la participation à la Conférence internationale pendant laquelle des membres de la délégation interviendront sur différents thèmes comme l’agroécologie ou les indicateurs alternatifs en France. La deuxième semaine sera elle consacrée à une immersion dans le pays, à des rencontres avec des associations et des citoyens engagés.

Quel est notre but ? Au-delà de la participation à la conférence, nous souhaitons croiser les regards avec les acteurs là-bas et les partenaires qui seront sur place. En effet, ce petit pays porteur d’une alternative nous amène à réfléchir : le Bhoutan a mis en place une alternative au tout puissant PIB en tant qu’indicateur et un mode de développement raisonné axé sur les possibilités offertes à chacun pour s’épanouir. Malgré le contexte culturel, historique, géo-politique totalement différent du nôtre, en quoi ce modèle vient-il questionner le nôtre ? Y aurait-il un modèle universel ou universalisable derrière ce Bonheur National Brut ? Concrètement, cet indicateur est-il porteur de changement, peut-il servir comme outil pour une transition vers une société plus sobre et respectueuse de son environnement et de l’ensemble de ses individus ? Quelle échelle de territoire est pertinente pour que ces indicateurs soient une réelle construction collaborative, et reflètent les affinités et les valeurs de la population concernée? Quelle place est laissée à la diversité, aux libertés individuelles, aux minorités dans nos modèles de sociétés?

Riches de ces interrogations, nous souhaitons vous ramener peut-être pas LES réponses mais au moins des éléments de réponse, de vécu et d’expérience à vous partager. Des idées de retour, nous n’en manquons pas. Nous projetons de réaliser un document de synthèse sur ces problématiques qui ont attirées notre attention, mais aussi un carnet de voyage, axé sur l’expérience sensible de ces moments vécus, une bande-dessinée, des enregistrements sonores et émissions radio et peut-être même une exposition !

Nous espérons que le partage de cette expérience sera aussi fructueux pour vous!

Claire Pilet
CCFD-Terre Solidaire 69