Mon engagement dans le monde a débuté il y a 14 ans, au cours d’un voyage à Gao au Mali dans le cadre du scoutisme et après une formation au départ avec le CCFD. Ce voyage m’a bousculée et m’a poussée à m’engager dans l’éducation au développement pour changer les choses ici et là-bas. Après un premier weekend à Parménie, certains d'entre vous s'en rappellent peut-etre, la première équipe jeune du CCFD animée par des bénéboles, voyait le jour à Grenoble.
Six ans plus tard, la rencontre avec un partenaire palestinien, nous laissait incrédule tant son récit sur la situation politique était terrifiant. Pour découvrir vraiment la réalité de ce conflit, nous sommes parties, quelques mois plus tard à 5 filles rendre visite aux partenaires israéliens et palestiniens, découvrant des familles d'une foi et d'un courage surhumain. Ce sont elles qui me redonnèrent espoir pour continuer à m'engager.
Aujourd'hui, je vis à Berlin, la ville de mon mari, marquée par l’Histoire terrible et encore récente. Je pense souvent à la Palestine. Aux murs et checkpoints, que l'on ne peut pas oublier, mais aussi et surtout à ces amis et leurs engagements. J'aime imaginer fêter bientôt les 25 ans de la chute d'autres murs.
Mais comme vous, sans doute, en regardant le journal de 20h, en pensant au contexte actuel dans bien des endroits, je perds souvent espoir. L'impression que rien ne change, se sentir impuissant. Se demander à quoi ça sert de passer autant de temps à s'engager si rien ne bouge...
Lors d'un Volontariat de Solidarité Internationale au Honduras avec mon mari, j'ai découvert de plus prêt le mouvement ATD Quart-Monde. La rencontre de nombreuses familles en situation de grande précarité, là-bas mais aussi ici en Europe,à côté de chez moi me donne espoir et courage.
Je suis désormais convaincue, que tout Engagement, surtout si il est fait, pas pour les plus pauvres, mais AVEC les plus pauvres/exclus, permet de nous donner la force de croire, la force d’y croire. Parce quela Rencontre donne du courage : Pas juste parce qu’on relativise nos propres situations, mais parce que les plus touchés par l’exclusion, par les injustices, ont une force immesurable. Pensez à la créativité des résistances au FSM, en Palestine…
Parce qu’un vrai dialogue donne espoir : ils ont aussi des propositions et des solutions ! Expériences que j’ai vécue par exemple avec des personnes allemandes « illettrées » qui forment elle-même les travailleurs sociaux. Des changements concrets sont possibles.
On peut même ensemble changer les lois, transformer la politique,... Ecoutons les vraiment, écoutons leurs expertises, comprenons leurs propositions.
Agissons ensemble, avec eux, ici et là-bas. Eux aussi ont besoin – autant que nous- de notre espoir et de nos actions.