Autonomie du grec autos : soi-même et nomos : règle
Créer soi-même la règle en fait rêver beaucoup, et peut en effrayer d’autres. L’autonomie est à comprendre sous le sens de la liberté, la liberté d’agir, de penser, de faire, de consommer, de produire…
Dans le monde rural et agricole, ce terme est largement utilisé, manié et creusé et il révèle « à la fois la capacité d’être maître de ses choix et la possibilité d’exercer cette capacité. Ce terme s’applique à l’échelle de la ferme, de la région, du pays et du monde. » C’est le sens que donne la charte de l’agriculture paysanne à son principe n°7[1], elle précise que « autonomie ne signifie pas autarcie. Au contraire, elle repose pour une grande part sur le partenariat, dans une logique de complémentarité avec les autres acteurs locaux ».
C’est ce fil que l’immersion locale dans le département de la Loire va tirer pendant 5 jours à travers le territoire. Cadre de réflexion et élément structurant de notre semaine, c’est autour de ce thème que nous allons réfléchir.
Nous parlerons du consommateur, comment un consommateur peut-il être libre et averti ? Comment permettre à tous les consommateurs d’être libres et avertis, qu’en est-il des milieux défavorisés ?
Nous parlerons aussi de l’exploitation et de l’exploitant, et nous aborderons la question de la place des acteurs publics dans cette autonomisation des agriculteurs à travers des initiatives publiques. Nous aborderons la question de la liberté de penser et de contredire, et nous nous concentrerons sur l’éducation et l’enseignement fait aux jeunes de l’agriculture. Qui seront les agriculteurs de demain ? Quels modèles leur enseigne-t-on ? Comment éveiller l’esprit critique chez les jeunes ?
Nous parlerons du collectif bien sûr, inévitable dans le monde agricole, présent à de multiples niveaux, et représenté par la forme coopérative notamment. Nous nous interrogerons sur la force de ces structures coopératives, l’intérêt du collectif dans le monde agricole et les nouvelles formes de coopération entre agriculteurs.
Puis nous parlerons de la liberté de croire en un idéal, d’initier des utopies, la phrase bien connue du mouvement Colibris « C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. » prendra tout son sens ici. Nous nous tournerons donc pour clore cette semaine vers des initiatives innovantes, celles de demain ou d’après-demain.
Ça se construit, ça s’affine et ça se concrétise, le projet des immersions locales ligérien prend forme !
[1] La charte de l’agriculture paysanne est cosignée par la Confédération Paysanne et la Fédération Associative pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural, elle est disponible en suivant ce lien : http://www.delafermeauquartier.org/FR/data/fichiers/file/charte-agriculture-paysanne.pdf