Par Odile (73),
A chambéry, la municipalité met 3 chalets à disposition d’une vingtaine d’associations de solidarité internationale. C’est ainsi que le CCFD-Terre Solidaire, pour la première fois, s’est glissé parmi les autres chalets à but commercial, mardi 5 et mercredi 6 décembre, avec comme support la campagne « Il n’y a pas de petites réussites ».
Pas facile d’interpeler les passants plutôt rares, méfiants, plus préoccupés à repérer une idée de cadeau qu’à se poser des questions sur le développement des pays du Sud et surtout plus pressés de se mettre à l’abri du froid et de la pluie qu’à s’arrêter…et pourtant…
« Tiens, c’est quoi cette représentation du monde à l’envers ? » Oui la carte Peters a toujours un succès fou. C’est un bon moyen pour attirer la curiosité et démarrer un dialogue intéressant.
Les
ballons proposés aux enfants, permettaient aux parents de nous écouter,
d’échanger quelques instants et de repartir avec le journal Good News, quelques
documents et parfois un arrosoir et un paquet de biscuits confectionnés par nos
soins.
Le meilleur « appât » fut de loin le journal qui, de prime abord,
intriguait et n’était pas pris au sérieux, comme si c’était un canular :
« -
De bonnes nouvelles du monde aujour-
d’hui?
Vous rigolez.
- Non, regardez.
- Ah ! Excusez moi, je n’ai pas d’argent sur moi.
- Mais on vous l’offre… c’est gratuit. »
C’est alors que la personne qui passait sans nous jeter un coup d’œil, acceptait de regarder les affiches et le matériel. Elle restait parfois quinze à vingt minutes, en posant des questions. « Ah oui, c’est comme ça que je conçois l’aide au développement. Merci, je vais lire tout ça et aller sur le site internet.»
Le journal Good News (et des biscuits !) furent distribués à tous ceux qui tenaient des chalets. L’accueil fut chaleureux. Cela nous a permis de présenter l’association et de partager quelques idées fortes.
Des lycéens et étudiants, certains étrangers prirent le temps de s’informer et de dialoguer.
Plusieurs personnes nous disaient être sensibilisées à la solidarité car impliquées dans des actions de parrainage. Mais elles reconnaissaient ne pas être entièrement satisfaites et se posaient des questions sur l’aide humanitaire. En partageant nos convictions mutuelles, elles ont pu découvrir l’action du CCFD-Terre Solidaire fondée sur le partenariat comme levier sûr et durable contre la pauvreté.
Elles avouaient être réconfortées dans leurs idées et partaient en remerciant tous les acteurs de notre association.
D’autres personnes investies dans des associations urgentistes, nous disaient leur lassitude et leur désespoir face à tant de malheurs. « C’est sans fin, sans solution… ». Alors c’est avec intérêt qu’elles découvraient les initiatives de ces partenaires ni fatalistes, ni assistés.
Notre action ne s’évalue pas au nombre de personnes touchées, ni à la somme récoltée (300 euros), mais plutôt à la qualité des échanges, et peut-être à ce qui a pu être suscité… une envie de s’informer et d’aller plus loin, une touche d’espoir, une autre estime de cette population dite « pauvre », un autre regard sur le monde et son avenir, un autre sens de la solidarité et des échanges Nord-Sud.
Un animateur en pastorale d’un lycée privé a prolongé cette initiative en faisant un stand au marché de Noël de son établissement, reprenant le même matériel et la même démarche. C’est un jeu utilisé en animation scolaire, qui fut le moyen d’accroche. Les élèves et même les professeurs furent intrigués, curieux, voire surpris, et au final intéressés. Le bilan est positif.