Par Renée (07)
A l’invitation du CCFD Terre Solidaire et du Carrefour laïque, quatre candidats aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains (André Dupont affilié UMP, Stéphane Oriol EELV, François Jacquart Front de Gauche PCF et Hervé Saulignac, suppléant de Pascal Terrasse PS) ont rencontré près de 150 personnes, salle Espace Ouvèze le jeudi 31 mai 2012.
Après une brève présentation du CCFD Terre Solidaire et du Carrefour Laïque par Marie-France Goudard, responsable locale du CCFD, Renée Gaude, une autre responsable a présenté les trois questions auxquelles les invités devaient répondre brièvement avec le plus de clarté possible.
Avec carte géographique de la circonscription à l’appui, la première question portait sur les services publics notamment la situation des établissements scolaires et les hôpitaux. Les quatre intervenants ont été unanimes : l’éducation est une priorité et la formation sérieuse des enseignants est indispensable afin d’enrayer la dégradation de l’enseignement.
Pour Stéphane Oriol, la création de
postes paraît une des solutions à mettre en place rapidement :
il faut tenir compte de l’infrastructure difficile de l’Ardèche.
Les contacts avec les syndicats doivent être renforcés.
Complétant
le propos du candidat EELV, Hervé Saulignac a mis l’accent sur le
rétablissement des 19 postes d’enseignants supprimés en Ardèche,
l’accueil des enfants avant 3ans et le renforcement de la
recherche. Au sujet des hôpitaux, son attention va spécialement à
l’établissement psychiatrique de Privas ainsi que la maternité de
cette ville régulièrement menacée de fermeture à plus ou moins
brève échéance. « Il faut remettre la santé au cœur même des
villages afin que chacun puisse se faire soigner quel que soit
son lieu de résidence. Pour ce faire, il faut une meilleure
répartition des professionnels de santé », insistait le
suppléant PS.
Le candidat André Dupont est partisan d’un renforcement de l’enseignement professionnel ainsi que l’implantation de formation supérieure style BTS et DUT. « Les industriels ont du mal à trouver des jeunes bien formés sur place », précisait-il. Sur le plan sanitaire, il constatait une situation sinistrée dans certains villages. Et de préconiser l’installation de maisons médicales avec plusieurs professionnels de santé pour répondre aux besoins des populations locales.
François Jacquart soulignait que si les deux problèmes de l’enseignement et la santé concernent toute la France, l’Ardèche est particulièrement touchée notamment avec des classes surchargées. «Je crains que la santé devienne une marchandise », déplorait le candidat du Front de Gauche en dénonçant le prêt de plateau technique au personnel du privé, engendrant ainsi des dépassements d’honoraires et autres dépenses non prises en charge par le régime social. Et contre les déserts médicaux, des médecins devraient être mis à la disposition des territoires.
La deuxième question portait sur des sujets brûlants et complexes : l’évasion fiscale et son corollaire les paradis fiscaux. Pour François Jacquart, Il serait souhaitable que les contrôles soient renforcés auprès des entreprises et des banques. Les grandes entreprises doivent payer l’impôt au même taux que les moyennes et petites, qui elles, sont souvent étouffées par une fiscalité excessive. Quant à Stéphane Oriol, il développe une mesure envisagée par EELV et le PS : l’effort doit être plus justement réparti avec notamment la suppression de certaines niches fiscales. De son côté, Hervé Saulignac pense que seule, une réflexion globale au niveau de l’Europe pourra apporter des solutions satisfaisantes dans ce domaine. Il dénonce le système de taxation, lequel taxe plus fortement les banques d’investissement que celles de placement ainsi que la spéculation sur les productions agricoles. Le représentant du CPF Modem, André Dupont, rappelle que son parti prône depuis un certain temps la taxation sur les produits financiers.
Enfin la troisième question sur l’immigration, le suppléant de Pascal Terrasse est formel : il faut décriminaliser le sujet sans pour cela laisser faire n’importe quoi. Des accords bilatéraux paraissent indispensables débouchant sur une politique d’accompagnement qui ne ressemblera pas à un pseudo néocolonialisme. Des mesures contre l’expulsion des étudiants (circulaire Claude Guéant) doivent être prises de toute urgence.
Stéphane Oriol estime que le problème de l’immigration doit être abordé sans angélisme mais humanité. En tant que militant au sein de RESF (Réseau d’Education sans Frontières) il espère le « mieux vivre ensemble », dans le respect de tous.
François Jacquart souhaite l’intervention de l’ONU pour une normalisation de l’immigration : le droit du sol doit être reconnu ; le candidat FDG - PCF déplore « la mise à genoux » de certains pays où la pauvreté et les nombreux conflits génèrent ces déplacements de populations.
Enfin, André Dupont souligne que l’immigration est une constante. Des Français partent s’installer sur tous les continents à la différence que « cet exil » est choisi alors que les personnes arrivant dans l’espace européen, sont toujours dans une situation dramatique tant sur le plan humain qu’économique. Une convention de l’Onu datant de 1990 portant précisément sur ce problème n’a jamais été signée par certains Etats dont la France. L’impulsion de l’Europe paraît encore indispensable dans ce domaine.
Puis vient le temps des questions de l’assistance portant principalement sur le cumul des mandats, l’Europe et son « avenir », les moyens financiers pour conduire les réformes, la dette, le déficit dont souffre le pays. Parmi les autres sujets abordés, on notera le devenir des retraites, les licenciements en cascades, une nouvelle évaluation du handicap et la baisse des aides, etc….
Tous ces domaines assez complexes pour le commun des mortels ont suscité quelques interventions vives de la part du public appelant des réponses précises et claires. Là encore, les candidats ont dit leur volonté de faire avancer les dossiers pour une meilleure justice sociale par la répartition des richesses et des efforts à faire pour y parvenir. Parmi les solutions, l’Etat pourrait reprendre la situation en main pour éviter la spéculation. Et de dénoncer le système des banques approvisionnées par l’Etat, lequel réemprunte aux dites banques à un taux très spéculatif ; une situation non seulement incompréhensible mais injuste engendrant fatalement des récriminations de la part des citoyens.
« Que l’Europe qui a été jusqu’à présent l’Europe économique devienne enfin une Europe politique au sens noble du terme », assénait un participant, propos qui pourrait très bien servir de conclusion à cette soirée que l’ensemble du public a cependant appréciée.
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