Grâce au Forum, nous avons achevé la phase de réorganisation de notre Association. C'était un moment joyeux, démocratique, profond dans la réflexion et le partage pour clarifier les statuts, le règlement intérieur et le projet éducatif. Un rassemblement de 300 personnes pour construire ensemble entre bénévoles, militants et citoyens responsables.

  • Nous étions chez les Scouts à Jambville dans des conditions plutôt spartiates (grands dortoirs / sous une grande tente pour les repas, où nous sentions un peu la fraîcheur)...

Peut-être un avant-goût de sobriété heureuse ? En cohérence avec nos valeurs, nous avons limité les repas carnés à 2 sur 6. A tour de rôle, nous assurions le service du café au Bar solidaire.



De façon générale, nous avons amorcé une réflexion de fond sur le sens du Développement. Le développement pour une élite ? Le développement sous couvert de quelques engagements écologiques ? Ou bien le développement d'une humanité plus humaine ? C'est bien à nous, peuples occidentaux, que le pape François s'adresse dans Laudato si' lorsqu'il invite « à accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde ». Ce n'est pas là où les gens ont du mal à se nourrir qu'ils doivent accepter de vivre avec moins... puisqu'ils n'ont déjà pas assez ! J'ai personnellement été bousculé par une intervenante qui nous a lancé : « Faut-il encore parler de développement ? »



Faire un bilan de ce qui ne marche plus et en tirer des conséquences montre que le CCFD-Terre Solidaire est vivant, capable de s'adapter sans perdre son âme !



Nous voilà donc obligés de penser autrement ! En avant pour une terre meilleure ! En avant pour soutenir davantage nos partenaires du Sud ! En avant pour mener plus d'actions de plaidoyer ici ! Oui, comme nous l'avons chanté : « Portons toujours un peu plus loin la lumière de notre cœur ! »

                                                                                                               Michel Mouly / Vaucluse


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Jambville, mai 2018

Moment fort de renouvellement de nos convictions. Moment fort de fraternité, de bienveillance devant les diversités des uns et des autres. Moment fort du désir de s’adapter au monde actuel avec ses possibilités et ses limites. Moment fort grâce à l’animation festive et originale proposée par les salariés qui ont donné de la vie. Sans oublier la soirée dansante !

250 personnes réunies à Jambville, dans ce lieu de la jeunesse, avec trois partenaires c’est quelque chose !

Que retenir ?

Cette rencontre ne tombe pas du ciel. Elle s’inscrit dans une histoire. Les 50 ans du CCFD-Terre Solidaire en 2011, Le RO de 2014/2020, La Pommeraye de 2013, celle de 2015, les assemblées régionales et nationale en décembre 2017. Devant l’évolution des bénévoles, le changement des réalités diocésaines, et le désir de fonctionner collectivement de façon plus participative, la réflexion sur la gouvernance montre la nécessité de modifier les statuts pour permettre un changement et donner une place à chacun.

Si cette rencontre a été surtout de l’ordre organisationnel, elle a prévu des temps spirituels (religieux ou non) qui ont été des moments de ressourcement indispensables dans cette aventure que nous voulons vivre collégialement.

Des mots ont remplis nos journées : Statut et règlement intérieur, Parcours bénévoles, Collégialité, Agir sur les territoires. Ces échanges, quoique un peu désincarnés, nous invitent à ne pas oublier l’essentiel : relecture de nos engagements au quotidien. Heureusement que les temps libres nous ont permis d’avoir des échanges par exemple à propos de l’accueil des migrants dans les Alpes, dans nos villes.

Aujourd’hui tout reste à faire. Le point le plus important est de trouver de nouveaux bénévoles. Ne rêvons pas. Ne désespérons pas. Soyons attractifs !

Alors je formule des vœux :

  • - Que les partenaires aient toute leur place dans les analyses, les expertises de toutes sortes pour plus de justice et de fraternité internationale.
  • - Que les anciens en insistant sur les valeurs qui les fondent, je pense aux MSE, permettent à d’autres de prendre leur place. Il s’agit de maintenir le lien avec l’Eglise et l’ouverture à d’autres publics non chrétiens.
  • - Que les nouveaux en militant autrement, participent au renforcement d’une « culture commune » et facilite l’action collective.
  • - Que chacun reste modeste et fort. Les relations humaines sont toujours une aventure à améliorer.
  • - Que cette réflexion sur le développement nous permette avec la contribution des partenaires de mieux répondre aux défis de notre temps.

Devenons capables de faire grandir la justice, le partage, le respect de tout homme et de tout l’homme.

                                                                                                                    Michèle Bourguignon