A Sao Paulo, nous avons découvert qu'une autre politique migratoire était possible.
En effet, dès la soirée d'ouverture du FSMM, Fernando Haddad, l'actuel maire de Sao Paulo et ancien ministre de l’Éducation de 2005 à 2012, prend la parole.
Il rappelle que la ville a été construite par les migrants depuis sa fondation au XVI°siècle. C'est la ville des 1000 peuples. C'est à Sao Paulo qu'il y a la plus grande communauté italienne hors Italie, la plus grande communauté libanaise hors Liban, la plus grande communauté japonaise hors Japon….
Il se dit fier d'accueillir les nouvelles vagues migratoires qui viennent aujourd'hui d'Haïti, du Congo, d'Angola, de Bolivie... . La ville de Sao Paulo devrait signer prochainement une nouvelle charte pour l'accueil des migrants avec davantage de droit participatif. Il aimerait que cette charte soit institutionnalisée, que tous les maires se réfèrent à ce nouveau document.
Il rappelle lui-même ses origines libanaises et souhaite que tout homme puisse vivre où il le souhaite. Il est pour les échanges de culture et de savoirs.
Pour conclure : « Soyez les bienvenus, restez ici pour découvrir Sao Paulo... »
Il a créé en arrivant à la mairie de Sao Paulo le département des droits humains dans lequel est intégrée pour la première fois une coordination des politiques migratoires. Il a voulu montrer que les collectives locales - et non plus seulement les états - ont un rôle essentiel dans l'accueil des migrants. A la tête de ce département se trouve Paulo Illès que nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs fois.
Nous le rencontrons à l'accueil des participants du FSMM, le jeudi 7 juillet car Paulo Illès est un des coordinateurs du FSMM 2016.
Nous le retrouvons dans les locaux du CDHIC (Centre des Droits Humains et de Citoyenneté des Immigrés) le lundi 11 juillet. C'est l'ONG dans laquelle il a travaillé jusqu'en 2013.
Il nous explique que le CDHIC, une des premières ONG à avoir travaillé sur ce thème au Brésil, se concentre dorénavant sur les cas les plus difficiles vu que des structures municipales accueillent depuis 2013 de nombreux migrants. Il y a 4 salariés qui fournissent essentiellement un appui juridique aux migrants. 2 autres font du plaidoyer local, régional et national. Enfin, il y a le volet communication et information avec un journal qui sort tous les 2 mois et un portail Internet.
Pour ce qui est de la mairie de Sao Paulo, elle propose notamment des cours de portugais aux migrants, elle leur permet d'accéder au système de santé, Il existe également des médiateurs entre les travailleurs migrants et les entreprises.L'objectif étant que chaque migrant puisse s'intégrer et trouver un travail. Une convention permet aussi d'attribuer une carte de travail aux migrants.
Commentaires
1. Le mardi, août 9 2016, 18:03 par Nathalie CDA
une interpellation à nos maires ? un lien aux prochaines élections ?