Nous démarrons notre deuxième journée à Chiang Mai par la rencontre de l’équipe de MAP qui vont commencer par nous expliquer leur association. Nous sommes accueillis dans les locaux de l’association par la directrice Jackie et par 2 des 36 salariés : Pim et Hami.

Pim a pour mission d’améliorer les conditions de travail des nombreuses migrantes birmanes qui sont travailleuses domestiques. Hami s’occupe plus particulièrement de la prévention contre le sida. Tous deux sont birmans, ont connu MAP  alors qu’ils étaient eux-mêmes jeunes migrants puis à l’âge adulte, ils ont décidé de devenir salariés de l'association pour à leur tour, essayer d'améliorer les conditions de vie des travailleurs migrants.


Pour aider les migrants Map dispose notamment de 2 outils que nous visitons l’après-midi : MapRadio et un centre d’accueil pour les migrants en situation d'urgence médicale.DSCN5633.JPG

Ces 2 structures se situent dans le centre de Chiang Mai. MapRadio est une radio communautaire dirigée par Fai que certains d’entre nous ont eu grand plaisir à retrouver car elle était venue en Champagne-Ardenne en mars dernier. La radio informe prioritairement sur les droits des travailleurs venus de Birmanie, sur les  papiers, la santé, le droit des femmes et est bien sûr diffusée en langue birmane et en Chan….

DSCN5608.JPG

Puis, nous rencontrons et échangeons avec une quinzaine de patients dans le centre d’accueil. Tous ont de graves soucis de santé et peuvent être hébergés jusqu’à 3 mois dans cette structure. Nous avons été touchés par leurs témoignages, par la qualité de leur écoute et par ces paroles prononcées par l’un d’eux : « nous sommes de religions différentes,-- mais nous vivons ici comme des frères. »

DSCN5682.JPG

Enfin, vers 19h, nous nous rendons sur un chantier de construction. Notre étonnement est grand lorsque nous voyons plusieurs ouvriers (hommes et femmes) travailler dans les étages du bâtiment sans aucun éclairage, en pleine nuit. Un de leur représentant nous dit plus tard qu’ils font des heures supplémentaires qui seront peut-être payées…Notre étonnement –le mot est faible- grandit lorsque nous apercevons  leur lieu de vie : un alignement de baraques en tôle tout à côté du chantier qui ressemble à un bidonville. Plusieurs familles vivent là et nous n’avons aucun mal à imaginer la chaleur suffocante ou au contraire l’humidité qui peut régner sous ces tôles. Les enfants jouent au milieu des parpaings et des barres en ferraille. Par manque de place, certains vivent même dans le bâtiment en construction. Les réponses à nos questions ne nous ont pas semblées très franches (« les enfants n’ont pas de souci d’intégration à l’école, il n’y a pas d’accident du travail, nous ne ressentons rien le travail doit être fait c'est tout… ») et nous avons très bien vu qu'ils étaient encore méfiants, MAP n’intervenant sur le chantier que pour la 2° fois. Nous sommes donc repartis surpris par l'ampleur de leurs difficultés mais aussi un peu dépités de n'avoir pas du tout pu nouer le contact contrairement à la veille.

Bref, ce fut une journée bien remplie, riche en émotions et avec même un moment festif : « Joyeux anniversaire, Jehanne ! » (nous ne mentionnerons pas son âge :) ! )

DSCN5660.JPG

 Simone