‣ Après trois années au beau fixe malgré la crise, la croissance des dons ralentit. ‣ Certaines organisations humanitaires sont les premières à souffrir de ce fléchissement. (journal LA CROIX du 20 juin 2012)
Pour le moment, les indicateurs ne sont pas encore dans le rouge. Mais la courbe qui dessine l’évolution des dons rejoignant peu à peu celle de la croissance économique, le monde associatif s’inquiète. Les envois d’argent déclarés, en croissance de 6,4 % en 2009, n’ont augmenté que de 1,6 % en 2010, selon les données de la direction générale des finances publiques. La stagnation se poursuit en 2011, selon le syndicat France Générosités : les résultats de collecte des 76 associations et fondations dont il défend les intérêts n’enregistrent qu’une hausse de 0,4 %.
« Ce n’est pas la catastrophe, mais on sent bien que la crise s’installe. La chute du pouvoir d’achat de certains donateurs et l’incertitude sur l’avenir commencent à jouer » , souligne Françoise Sampermans, nouvelle présidente de France Générosités. L’an dernier, le nombre de dons a chuté de 4 %, et les montants envoyés par chèque ont reculé de 3 %. Ce que la montée en puissance des prélèvements automatiques (+ 8 %) compense à peine.
e don moyen des foyers déclarant entre 45 000 et 60 000 € est passé de 454 € en 2009 à 418 € en 2010. Les ménages gagnant entre 15 000 et 25 000 € donnent 1 % de moins. À noter également, un recul de 8 % des dons parmi les plus aisés (plus de 200 000 € par an), certainement en raison de la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF).
Autre caractéristique de la période actuelle : les causes jugées prioritaires par le grand public évoluent. Les actions de proximité sont désormais les plus prisées. Ainsi, en 2011, les organisations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion œuvrant en France s’en sortent bien. Le Secours catholique, en réunissant 59,4 millions d’euros, fait 3,3 % de mieux qu’en 2010. La générosité du grand public fait un bond de 6 % à la Croix-Rouge avec 30 millions d’euros. Parfois, les croissances sont même à deux chiffres : + 15 % pour les petits frères des Pauvres (18 millions d’euros), + 17 % au Secours populaire.