LA POLITIQUE : UNE BONNE NOUVELLE.

"Rendez à César...et à Dieu..." Mat 22/21 

Conférence des évêques de France  ( extraits)                                                                 Politique - 03 octobre 2011

Élections : un vote pour quelle société ?

Durant les prochains mois, notre attention sera largement sollicitée par la préparation des élections présidentielles et législatives.

Dans ce contexte, notre devoir d'évêques est de rappeler la haute importance que l'Église, depuis ses origines, reconnaît à la fonction politique. Dans une démocratie représentative, le vote est la manière par laquelle chacun peut participer à l'exercice du pouvoir. Il est donc essentiel d'y prendre part, de la manière la plus sérieuse possible. Un vote ne peut être simplement dicté par l'habitude, par l'appartenance à une classe sociale ou par la poursuite intérêts particuliers. Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous.

 

...Comme chrétiens, nous devons être confiants : les crises qui traversent les sociétés humaines peuvent être des occasions de renouveau et des expériences qui réorientent l'avenir. Elles ne doivent pas nous empêcher de viser toujours et en toutes circonstances le respect de la dignité de toute personne humaine, l'attention particulière aux plus faibles, le développement des coopérations avec d'autres pays, et la recherche de la justice et de la paix pour tous les peuples.

Cependant, nous ne pouvons pas attendre du pouvoir politique plus qu'il ne peut donner. Élire un président de la République et choisir des représentants ne suffira pas à relever les défis qui se présentent à nous aujourd'hui. Les déséquilibres actuels, avec leurs dimensions sociales, culturelles et économiques, nous font mesurer l'apport considérable de la production industrielle et de la société de consommation, mais aussi leurs limites et leurs fragilités. Le mode de vie qui est le nôtre depuis quelques décennies ne pourra pas être celui de tous les pays du monde, ni même se maintenir perpétuellement tel quel chez nous.

Depuis longtemps, avec d'autres, les papes et les évêques appellent chacun à reconsidérer sa manière de vivre, à privilégier l'être plus que l'avoir, à chercher et promouvoir un « développement intégral » pour tous. Sous des termes variés, c'est la même invitation pressante à un changement de mode de vie. Chrétiens, à bien des égards, nous sommes mieux équipés que beaucoup d'autres pour choisir ce changement plutôt que de le subir seulement...

 ...L'éducation de la conscience, par le dialogue raisonné de la foi, est donc un impératif pour tout croyant s'il ne veut pas en rester à quelques formules toutes faites. Il est invité par l'Église à découvrir la richesse de son enseignement, jalonné par les encycliquesdes papes et récapitulé dans le Catéchisme de l'Église catholique, qui concerne l'homme tout entier.

Si « l'Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible [...], elle ne peut ni ne doit non plus rester à l'écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s'insérer en elle par la voie de l'argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s'affirmer ni se développer ».BENOÎT XVI, Deus caritas est, n° 28, 2006.

Le véritable développement humain suppose « des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun. La compétence professionnelle et la cohérence morale sont nécessaires l'une et l'autre ! ». BENOÎT XVI, Caritas in veritate, n° 71, 2009

« La crise couvait depuis longtemps. Elle s'est manifestée d'abord dans le domaine écologique. Puis les crises alimentaire, financière, économique, monétaire et sociale se sont succédées rapidement, révélant une crise bien plus profonde, une crise spirituelle, une crise de sens. Cette crise du sens profond de l'existence a été masquée par une confiance excessive dans l'économie libérale. Il est clair aujourd'hui que l'économie seule ne peut fournir les réponses adéquates à tous les problèmes de société »

« On voudrait être convaincu que les dérives financières de 2008 n'ont pas été oubliées et que les événements qui les ont provoquées n'ont pas repris leurs cours. Les contrôles réels des flux financiers, au niveau national et international, peinent à se mettre en place. L'illusion d'une grande distribution des fonds publics continue de masquer les failles structurelles de notre pays et contribue à prolonger le rêve d'une société de consommation sans rapport réel avec les moyens disponibles, ni dans les foyers ni dans la société. L'appel que nous lançons régulièrement à promouvoir de nouveaux modes de vie n'est pas une incantation moralisante. C'est plutôt l'avertissement que la raison humaine doit lancer devant les excès de notre système ». Cal ANDRÉ VINGT-TROIS, Discours d'ouverture, Assemblée plénière, Lourdes 2011.

Une redéfinition du bien commun est sans doute nécessaire. « Il appartient à chacun d'intégrer que ses envies personnelles ne peuvent être l'unique ressort de son agir et de son jugement. Il est fort possible que la prise en compte du bien commun demande des sacrifices à chacun ».

« Aucun pays ne peut penser être en mesure de faire face seul aux problèmes migratoires de notre temps. Nous sommes tous témoins du poids de souffrances, de malaises, et d'aspirations qui accompagnent les flux migratoires. [...] les travailleurs étrangers, malgré les difficultés liées à leur intégration apportent par leur travail une contribution appréciable au développement économique du pays qui les accueille, mais aussi à leur pays d'origine par leur envoi d'argent. Il est évident que ces travailleurs ne doivent pas être considérés comme une marchandise ou simplement comme une force de travail [...]. Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance ». BENOÎT XVI, Caritas in veritate, n° 62, 2009.

 

Voir               

Concile  Vatican II l'Eglise dans le monde de ce temps   >> cliquez le lien pour obtenir le document complet

24        Caractère communautaire de la vocation humaine dans le plan de Dieu

31        Responsabilité et participation

32        Le Verbe incarné et la solidarité humaine

73 à 76  La vie de la communauté politique.

C.C.F.D - Terre Solidaire, Toulouse 19 novembre 2011

père Jean Barba

NB : tous ces textes peuvent être consultés sur le site du CERAS :
http://www.discours-social-catholique.fr/