Une trentaine de participants étaient heureux de se
retrouver auprès de Danyèle Régis, présidente du CCFD de notre diocèse et
l’équipe d’animation.
De nombreuses associations mènent auprès des plus pauvres dans le monde un combat pour compenser l’injustice de la pauvreté et de son cortège de faim et de maladie. Le CCFD y prend un part active, mais pense en même temps qu’il faut aller au delà, en agissant en amont sur les causes de la pauvreté. C’est pourquoi le CCFD mène parallèlement une série d’actions destinées à faire pression sur les décideurs, au moyen de campagnes d’opinion, d’interpellations publiques, de lobbying auprès de nos gouvernants, de l’Union européenne.
Le plaidoyer, un des leviers de la solidarité internationale.
Réunis en ateliers, nous avions réfléchi à ce qu’est un plaidoyer. Le plaidoyer a son origine dans une parole de Don Helder Camara, (ancien archevêque de Recife, la région la plus pauvre du Brésil) en 1979 : « Pour changer les choses chez nous, commencez par les changer chez vous ! » Il s’agit d’une pratique qui existe chez les anglo-saxons depuis très longtemps.
Qu’est-ce qu’un plaidoyer ? C’est une argumentation
basée sur une expertise. Il s’agit d’abord de « dénoncer », c’est à
dire « faire la vérité sur les mensonges de nos systèmes », de
« proposer un autre modèle de société », de mobiliser l’opinion
publique, afin de « peser sur les décisions », d’« infléchir les
politiques publiques ».
Est apparue aussi la nécessité d’unir ses forces, et donc de l’action en
réseau, à la fois pour l’analyse et le plaidoyer lui-même.
Pour agir sur les causes structurelles de la pauvreté, le CCFD-Terre Solidaire a ainsi développé un savoir-faire et des stratégies spécifiques.
Avec plusieurs autres organisations, le CCFD-Terre Solidaire sera présent au G20 qui se déroulera les 3 et 4 novembre à Cannes. Il y portera principalement 3 propositions sur 3 sujets à l'ordre du jour :
La mise en place de taxes sur les transactions financières.
La régulation des marchés agricoles
La lutte contre l'évasion fiscale et pour la régulation des paradis fiscaux.
La réalité des paradis fiscaux
Une déléguée du siège, nous a présenté les données essentielles du scandale de l’évasion fiscale mondiale, cause directe de la pauvreté des pays du Sud, et contre laquelle la lutte est tout à fait insuffisante. Deux chiffres :
L’évasion fiscale des multinationales seulement, représente 125 milliards de dollars par an, alors que 30 milliards suffiraient pour éradiquer la faim dans le monde…
Sur les paradis fiscaux, l’action à ce jour des responsables politiques s’est résumée à la constitution de listes très limitées (moins de 10 « territoires non coopératifs »). Il faut maintenant demander des comptes aux principaux utilisateurs : multinationales et banques en leur imposant un rapport précis de leurs activités et leurs profits dans les pays où ils opèrent ainsi que leurs impôts réellement payés. La lutte contre les paradis fiscaux passe par la transparence dans les comptes des entreprises multinationales.
Nos régions elles-mêmes commencent à s’engager dans cette exigence.
Cette lutte est une priorité du CCFD-Terre Solidaire qui, en relation avec sa participation au G20, renforce la campagne lancée cette année, « Aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux !» (voir le site http://www.aidonslargent.org/)
Au cours de l’après midi, une responsable de l’ACO (Action Catholique Ouvrière) évoquait de façon émouvante le cas de réfugiés provenant de Géorgie et de Tchétchénie, accueillis à Rodez, pour la plupart fuyant la pression politique dans leurs pays, et qui ne trouvent pas de travail par manque de carte de séjour, laquelle ne s’obtient qu’au vu d’un contrat de travail… S’en est suivi un débat sur les difficultés l’accueil des migrants, les solutions qui restent à trouver.
Agenda
Guy Aurenche, Président du CCFD donnera une conférence à Sébazac, le 29 septembre. Beaucoup de projets sont en route, et l’année 2012 se prépare. Nous en reparlerons bientôt.
Cette journée, riche de réflexion et d’échanges se concluait par une Eucharistie célébrée dans la sobriété et le recueillement par le Père André Loubière, aumônier du CCFD Aveyron.
