Arrêt à M'Bour où les femmes transformatrices développent leurs activités grâce à un fonds de crédit tournant.
Devant la difficulté pour les femmes de disposer d'un fonds de départ suffisant (crédits à taux usurier/ absence de garanties suffisantes auprès des banques) pour pouvoir acheter les produits halieutiques en quantité suffisante avant de les revendre (La mareyeuse a besoin d’avoir tout le temps de l’argent), un fond de crédit tournant (sans taux d'interêt , à charge seuls les frais de gestion) de 3 millions de Fcfa (environ 50000 euros) est mis à disposition des femmes à tour de rôle. Cet argent leur a permis une augmentation de leur capacité de production et donc de revenus. L’argent leur sert à acheter uniquement le poisson. Chaque mois elles ont une mensualité à rembourser qui permet à d’autres femmes de bénéficier du crédit. Elles respectent un code de conduite: si une femme ne rembourse pas, elle paye une amende de 1000Fcfa / jour. Les femmes s’entraident pour rembourser. Il y a à côté un fonds social pour s’aider en cas de coup dur où elles cotisent toutes.
Leur ambition est maintenant d’avoir leur propre mutuelle de micro-crédit et fixer leurs propres taux d’intérêt.
Elles sont cependant confrontées à des difficultés: - la surexploitation des produits halieutiques créant la rareté de la ressource. - le manque de matériel pour écouler rapidement les produits (chambres froides) - la concurrence déloyale des étrangers (dont des usines prête nom qui envoient directement les produits en asie majoritairement) Pour Aida DIOUF, présidante de la FENAMS la raréfaction des ressources est une fatalité« à cause du gouvernement et des accords de pêche. »