« Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains… Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence… » (Pape François, extrait du paragraphe 15 de la bulle d’indiction du Jubilé de la Miséricorde.)
Aider les plus jeunes collégiens à découvrir les œuvres de miséricorde par le jeu… Sensibiliser les plus grands à l’accueil de l’étranger, ouvrir leur regard sur les migrants au-delà des images déformées diffusées dans les médias ou sur les réseaux sociaux. C’était le pari du CCFD-Terre solidaire, de l’Action Catholique des Enfants (ACE) et de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) lorsque nous avons proposé au Pôle jeunes du diocèse du Mans de prendre en charge toute une après-midi au cours du rassemblement proposé aux collégiens les vendredi 11 et samedi 12 novembre.

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Debriefing après le jeu du pas en avant

C'est ainsi que le CCFD-Terre solidaire et l’ACE ont proposé aux 250 jeunes de 4e et 3e un parcours sur le thème des migrations, dans l'esprit des dernières éditions de Bouge Ta Planète.

Nous nous sommes largement inspirés du jeu des Scouts et Guides de France, « la Ronde des migrations », mais aussi du jeu « En route avec les migrants » et du « Parcours de migrants » de la CIMADE pour réaliser une animation qui puisse s’adapter à un tel nombre de participants (trois semaines auparavant, on en attendait seulement 150 !). Heureusement, les animateurs, adultes et lycéens, qui ont découvert en direct le contenu des animations ont suivi.  

Avant de commencer le parcours en tant que tel, les jeunes, répartis en 8 groupes ont découvert le « jeu du pas en avant » sur le respect des droits fondamentaux. Un mini-jeu de rôle pour prendre conscience que selon son origine (sociale, géographique), les perspectives d’avenir sont très inégales. Le temps d’évaluation devait leur permettre de comprendre pourquoi, pour améliorer leur sort, beaucoup décident de tenter leur chance ailleurs (à la capitale ou dans un autre pays).

Les groupes se sont ensuite dirigés vers 4 ateliers successifs présentant différentes réalités du parcours des migrants

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Comment faire sa valise ?


•    Faire sa valise : que prendre lorsque l’on doit partir sans retour ? Qu’est-ce qui nous aidera à survivre, à convaincre les autorités du pays cible de nous accueillir ?

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•    un parcours d’obstacles dans le gymnase du lycée devait permettre aux jeunes de se dépenser physiquement, de prendre conscience qu’on est plus efficace si on s’aide mutuellement à surmonter nos handicaps. Plinths, haies, plots, cerceaux, poutre, tapis de sol, balles de tennis ont permis aux scouts de créer un « imaginaire » sur le voyage. A la fin du parcours, un rapide temps de réflexion avec l’aumônier du CCFD rappelait aux jeunes que le parcours du migrant est semé d’embûches et de dangers (y compris celui de se faire refouler).


•    Migrants, qui êtes-vous ? un jeu qui montre la diversité des visages  et des parcours de migrants : tous ne partent pas pour les mêmes raisons, tous n’arriveront pas dans le pays souhaité.  Les cas présentés sont inspirés d’une vingtaine histoires réelles.

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Les réponses sont dans Okapi !


•    Quiz par équipe, pour en apprendre un peu plus sur les migrations. Il fallait s’organiser pour essayer de trouver les réponses dans le temps imparti sur l’expo « Demain le monde, les migrations » réactualisée pour l’occasion ou dans le hors-série d’Okapi sur les migrants !

 

Les jeunes se sont retrouvés ensuite avec leurs animateurs pour échanger sur leurs découvertes et réfléchir ensemble à la manière dont ils vivent l’accueil de l’autre au collège, en mouvement, dans leurs activités extrascolaires, dans leur quartier.

Pour couronner cette après-midi 4 témoins sont venus présenter leur propre parcours de migrants. Ce témoignage qui a été l’un des temps forts d’un week-end qui n’en a pas manqué :
•    Selvie jeune étudiante originaire du Kosovo, qui ne sait pas si elle pourra rester en France avec sa famille, et, faute d’avoir le droit de travailler, doit conserver un statut d’étudiante.
•    Ammar arrivé de Syrie avec son frère il y a un an, avant de réussir à faire venir ses parents.
Ammar apprend le français pour pouvoir reprendre ses études d’économie et est engagé depuis peu dans l’association « Coexister ».
•    Jacques et Jean-Damascène, respectivement camerounais et rwandais ont pu témoigner, eux, de leur insertion progressive dans la société française et de leur espoir de voir le Français, et en particulier les jeunes ici présents convertir leur regard sur l’étranger qui a d’abord besoin de se sentir accueilli.

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250 jeunes attentifs


Merci au Pôle Jeunes pour les photos !