Guy Aurenche quittant la présidence du C.C.F.D.-Terre Solidaire, nous dit son chemin parcouru au cours de toutes ces années. Pour lui « la solidarité est appétit de vie, chemin à construire ! »
« En chemin… Sur la route de la lutte contre les injustices, j’ai rencontré des femmes, des hommes et des enfants de nombreux pays, des paysans du Soudan du Sud à ceux du Nordeste brésilien. Ils nous disent tous que le partenariat est le bon choix. Le seul permettant de relever les défis de ce temps de mondialisation et d’interdépendance. Ils nous apprennent à décliner le mot « ENSEMBLE », malgré tout ce qui nous sépare et grâce à tout ce qui nous différencie !
En chemin… Sur la route de la construction citoyenne, j’ai rencontré des promoteurs de transformations sociales : chargés de mission, ou membres d’associations, députés ou sénateurs, journalistes ou écrivains. Ils déclinent le mot « POLITIQUE » avec espoir en dénonçant les systèmes économiques et financiers qui font du profit un nouveau dieu. Ils inventent le bien commun en tenant compte des réalités et malgré nos résistances individuelles.
En chemin… Sur la route quotidienne, j’ai rencontré d’innombrables militants joyeux et inventifs, engagés de toujours et acteurs d’un jour, alliés français et partenaires étrangers. Ils donnent leur vie pour que celle des autres soit vivable et aimable. Ils déclinent le mot « AMOUR », avec audace, malgré notre incrédulité et au cœur de nos contradictions.
En chemin… Sur la route du combat contre la misère, j’ai rencontré les plus fragiles, des femmes de Goma en République Démocratique du Congo accompagnant leurs sœurs violées, des migrants, survivants du désert et accueillis à Gao, aux enfants des rues de Manille et de Rio de Janeiro. Leur désir de vivre vivifie notre courage. Ils déclinent le mot « PAROLE » pour que les plus pauvres aient toute leur place dans nos assemblées comme dans tout processus décisionnel.
En chemin… Sur sur la route de la mobilisation contre l’épuisement de la nature, j’ai rencontré des ami-e-s de la terre, des Indiens Sarayaku d’Equateur aux jardiniers solidaires de nos villes. Ils refusent une certaine écologie de confort et déclinent le mot « SUVEGARDE » de la maison commune dans un esprit de responsabilité.
En chemin… Sur la route de la quête de sens, j’ai rencontré des femmes et des hommes de conviction, ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, des femmes kachins de Birmanie me demandant de leur parler de la construction de la démocratie aux jeunes Centrafricains tentant de croire encore à la paix. Ils déclinent le mot « DIALOGUE », non comme un éparpillement dubitatif, mais comme un enrichissement indispensable pour poursuivre la recherche de justice, de paix et de joie.
En chemin… Dans un lieu désertique où plus de 5 000 hommes étaient affamés, j’ai demandé à un certain Jésus comment m’y prendre pour les nourrir. Je lui ai même avoué que je ne disposais que de cinq pains et deux poissons. Il nous a demandé de les lui apporter et de les partager. Il décline à travers notre action le mot « CONFIANCE » et lui confère une efficacité étonnante. »
Merci, Guy, de nous rappeler les rencontres à provoquer, nous aussi, sur nos chemins ! Au revoir !