Une situation intolérable s’est instaurée dans les territoires palestiniens, colonisés par Israël : celle de l’exploitation des ressources sur ces territoires palestiniens, par les colons israéliens, et leur commercialisation sous l’intitulé de « produit en Israël ». Du coup, de nombreuses ONG ont invité les consommateurs à boycotter ces productions issues d’un territoire usurpé, et dont l’usurpation, qui se poursuit, est condamnée par l’ensemble de la communauté internationale, par l’ONU, et en particulier par la France. Un mouvement international de boycott des investissements et des exploitations de tous genres dans ces territoires s’est mis en place, le « Boycott Desinvestissement Sanctions », mais il est contré aujourd’hui par des campagnes de criminalisation à l’endroit des acteurs de défense de la propriété de ces territoires aux palestiniens, confisqués par les colons israéliens.

Pour défendre le droit au boycott des produits des colonies israéliennes, et dire stop à la criminalisation du mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (B.D.S.), la Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine (C.E.C.P.) a lancé en mai dernier une pétition pour appeler l’Union Européenne à réagir. Les différentes campagnes de dénonciation de la politique israélienne de colonisation, qu’elles soient menées par des ONG, telle le C.C.F.D.-Terre Solidaire, sur une ligne légaliste, ou menées dans le cadre du B.D.S., marquent des points au niveau international. Citons, entre autres : la publication de « lignes directrices » pour un étiquetage correct des produits issus des colonies, ou encore l’avis aux entreprises, ou encore la fin du partenariat du groupe Orange avec la société israélienne Partner, ou bien le désinvestissement de nombreuses entreprises internationales des colonies, ou le désinvestissement de fonds de pensions, et puis des motions universitaires et syndicales en faveur du Boycott Desinvestissement Sanctions.

Face à cette pression, la campagne de criminalisation des acteurs des sociétés civiles s’intensifie. En Palestine et en Israël tout d’abord où de nombreuses associations font l’objet d’attaques qui s’expriment dans les discours, dans des propositions de lois et dans des attaques physiques et verbales à l’égard des militants. En parallèle, en Europe, de nombreux représentants politiques reprennent la position israélienne pour condamner le Boycott Desinvestissement Sanctions. Ainsi la Cour Suprême française a maintenu la condamnation des militants qui appelaient au boycott des produits israéliens. Et le gouvernement britannique a ratifié une nouvelle série de lois qui empêchent les conseils locaux et autres institutions publiques, y compris les universités, d’opter pour des achats publics et des investissements sur la base de critères éthiques. Partout dans le monde, les militants non violents appartenant à la société civile sont ainsi menacés ou condamnés !

Voilà pourquoi le C.C.F.D.-Terre Solidaire a signé la pétition de la Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine, s’adressant à Monsieur Junker, Président de la Commission Européenne, et à Madame Astola, Directrice Générale de la justice et des consommateurs. Cette pétition fait état des menaces, y compris des plus hautes autorités israéliennes, à l’endroit des citoyens européens, et leur demande de faire respecter leur droit à pouvoir librement exprimer leur soutien au peuple palestinien et/ou aux autres peuples qui luttent aussi pour leurs droits fondamentaux. Et cela, conformément au Conseil des Droits de l’Homme qui a réaffirmé que l’expression d’une opinion ne devrait pas être criminalisée. Une manière de rappeler que l’éthique doit pouvoir se défendre et prévaloir face à l’usurpation et à la force.