En Bolivie, un pays en pleine mutation sociale et économique, le C.C.F.D.-Terre Solidaire soutient une association partenaire de développement : le C.I.P.C.A., une structure de recherche et de promotion de la paysannerie. Et c’est de leur collaboration qu’ont été créés un film de 20 minutes et cinq vidéos de deux minutes, que l’on peut visionner sur le site internet du C.C.F.D.-Terre Solidaire, et qui éclairent les interactions entre déforestation, dérèglement climatiques et lutte pour la souveraineté alimentaire. Le CIPCA, créé à l’origine par les jésuites, est devenu un acteur incontournable du développement en Bolivie, et le programme, soutenu pendant longtemps, concernait la formation de dirigeants paysans et indigènes, pour leur permettre de défendre leurs droits et l’accès à la terre.
Leur action se développe actuellement dans la région amazonienne touchée par la déforestation massive, entretenue par des modèles de développement économiques basés sur l’extraction et l’exploitation intensives des matières premières, sans prévision de leur renouvellement. La déforestation engendre la dégradation des sols, une perte de la biodiversité naturelle et culturelle, et contribue aux dérèglements climatiques, qui affectent principalement les populations les plus vulnérables comme les populations indigènes et les paysans. En Bolivie, 60% du territoire est occupé par les forêts tropicales et le pays est très concerné par ces phénomènes. La nouvelle Constitution Politique de l’Etat bolivien a intégré le développement rural intégral durable comme base des politiques économiques de l’Etat, et a priorisé le développement intégral durable de l’Amazonie, ce qui constitue une opportunité pour l’élaboration de politiques publiques favorables à la région.
Mais la pression sur les ressources naturelles par les acteurs de l’agro-industrie et des activités extractives reste forte. L’avancée de la délimitation agricole pour permettre les cultures d’exportation comme le soja, le tournesol, la canne à sucre, le sorgho, mais aussi l’exploitation forestière, l’élevage extensif (puisqu’il faut 25 hectares par tête de bétail), tout cela intensifie la déforestation à hauteur de 300 000 hectares par an. Il faut rajouter à ces phénomènes : l’extraction de l’or, la construction de méga projets, comme les barrages sur la région où intervient le CIPCA, la construction d’autoroutes pour le transport du produit de ces activités, et la production d’agro-carburants également. La propriété de la terre dans le pays demeure un sujet de haute conflictualité.
Pour le CIPCA, ONG bolivienne de promotion de la paysannerie, les alternatives à l’agro-industrie, qui entraîne la déforestation et joue sur les dérèglements climatiques, passent par l’agriculture familiale et l’agroforesterie. Le reportage qui nous est proposé, de 20 minutes, nous plonge dans le quotidien de petits paysans et de communautés indigènes boliviennes qui mettent en valeur leur parcelle et qui s’en nourrissent tout en adoptant un mode de vie et de culture respectueux de la nature. Pour le CIPCA, la promotion d’une agriculture familiale et la gestion durable des ressources par les communautés s’avèrent être les meilleures solutions pour répondre au double défi du combat contre la faim et de la lutte contre les changements climatiques. De la même manière, dans la forêt bolivienne, l’agroforesterie répond de manière particulièrement adaptée à la préservation d’un milieu exceptionnel, tout en permettant aux communautés qui y vivent d’assurer leur autonomie et leur développement. Aussi, pour avoir une illustration du développement vertueux, au regard de l’environnement et des hommes, on peut se reporter à ce film et à ces vidéos qui nous sont proposés sur le site « ccfd-terresolidaire », sous l’intitulé : « En Bolivie, les alternatives aux dérèglements climatiques en images »